«On est le pays le plus menacé», affirme M. Chalghoum

CANICULE Risques climatiques

Abordant la vague de chaleur étouffante qui traverse le pays, le Professeur Abdelkrim Chalghoum a indiqué hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale que ce n’est « qu’un avant-goût » de ce que nous allons endurer davantage à l’avenir. Il avertit que la GEC (Green Energy Cluster) prévoit une augmentation de la température de la terre de 1,5°C d’ici 2050 », pratiquement autant que le 1,5°C de plus subi entre 1850 et 1900, et dont nous subissons, présentement, les effets néfastes de par la canicule et son corollaire fait d’un cortège de catastrophes naturelles.
S’agissant de l’Algérie, l’intervenant a souligné qu’on est le pays le plus menacé par les risques climatiques engendrés par le réchauffement climatique et la raréfaction de l’eau. Il s’agit notamment de la désertification, la sécheresse, la canicule, l’ensablement, les vents de sable, etc.
La responsabilité dans ce cas-là incombe, selon le professeur « à l’homme, qui, en forçant l’industrialisation; a occulté l’aspect climatique. » En effet, poursuit l’intervenant, les pays industrialisés sont les parties les plus impliquées et n’assument pas leur responsabilité. Et de nommer : les Etats-Unis, la Chine, l’Europe et le Brésil, comme les gros pollueurs. Alors que les pays pauvres ne sont impliqués qu’à hauteur de 4%, dans les effets de serre que ce soit pour l’émission de gaz carbonique ou le méthane.
« En 2015, lors de la COP à Paris (France), il a été question de mettre en place un Fonds pour l’environnement de 100 millions de dollars en aide à tous les pays africains, dont l’Algérie qui est la plus touchée par la désertification, la sécheresse, la canicule et les vents de sable », a-t-il rappelé.
Des COP ont été organisés depuis, dit-il, sans dépasser les recommandations qui sont restées lettre morte. L’expert de l’Université Houari Boumediène fait constater que toutes les COP, de Paris à Charm el-Cheikh (Egypte), en passant par Glasgow (Ecosse), ont échoué.
« Ils n’ont pas mis des Comités intergouvernementaux de suivi des risques majeurs sur le terrain », a argumenté le Président du Club algérien des risques majeurs, indiquant pour raison qu’« ils ne veulent pas mettre la main à la poche ». C’est pour cela, adjoint-il, que le représentant américain au changement climatique, John Kerry, est parti la semaine passée en Chine à l’objet de chercher une solution multilatérale concertée à ce problème du réchauffement de la terre.
Face à ce statu quo, imposé par les pollueurs, M. Chalghoum suggère que les pays victimes doivent se regrouper pour organiser une COP dédiée à l’Afrique. « Je ne vois pas pourquoi il n’y a pas une COP dédiée à l’Afrique, par exemple ? », s’est-il interrogé. « Il faut une politique agressive, frontale, de la part de ces pays qui doivent être écoutés avant de voir les choses se compliquer pour eux à l’avenir », a-t-il souligné.
Manel Z.