la Banque d’Angleterre 150 milliards de livres sterling
Pertes colossales pour

En octobre dernier, nous avions mis en évidence le premier paiement de transfert de renflouement du Trésor britannique à la Banque d’Angleterre pour couvrir ses pertes liées à l’assouplissement quantitatif. Ce montant s’élevait à un peu plus de 11 milliards de livres sterling (12,4 milliards de dollars). Et les choses se sont aggravées depuis.
Le FT rapporte aujourd’hui que la Banque d’Angleterre exigerait du Trésor qu’il transfère un total de 150 milliards de livres sterling d’ici 2033 pour couvrir les pertes attendues sur le programme d’assouplissement quantitatif de la banque centrale, contre un précédent calcul de 100 milliards de livres sterling.
Les transferts représentent à la fois les pertes continues de flux de trésorerie du programme d’assouplissement quantitatif, dans le cadre duquel la BoE (Bank of England) a acheté d’importants volumes d’obligations d’État, ainsi que les gains ou les pertes réalisés par la banque centrale lorsque les obligations arrivent à échéance ou qu’elle vend les actifs. En vertu d’un accord d’indemnisation conclu entre la Banque et le gouvernement, le Trésor est responsable de tous les profits et pertes réalisés dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif, qui a généré des dizaines de milliards de livres pour le gouvernement lorsque les taux d’intérêt étaient à des niveaux historiquement bas. Entre 2009 et 2022, la Banque estime que les obligations détenues ont rapporté 124 milliards de livres au Trésor.
Une fois de plus, le contribuable en prend pour son grade. «Dans les prévisions publiées lors du budget de mars, l’Office for Budget Responsibility a estimé que les pertes sur la durée restante du programme d’assouplissement quantitatif se traduiraient par une perte nette cumulée de 63 milliards de livres sterling».
Jagjit Chadha, directeur de l’Institut national de recherche économique et sociale, un groupe de réflexion, a déclaré qu’il était «de plus en plus clair» que les pertes liées au programme d’assouplissement quantitatif de la BoE constitueraient une contrainte pour la politique budgétaire dans tout budget préélectoral, étant donné qu’elles sont désormais plus importantes que ce que l’organisme de surveillance budgétaire du Royaume-Uni avait pris en compte dans ses prévisions.n