Les services concernés doivent s’adapter aux nouvelles conditions
Changements climatiques

La lutte contre les incendies de forêts, ces dernières années, a instruit les services concernés quant aux nouvelles conditions créées par les changements climatiques mais également, dans une proportion qui reste à déterminer, par les actes criminels. Les personnels chargés de la prévention des feux de forêts et de leur extinction, ont commencé à s’adapter à ces nouvelles conditions et à parfaire leur connaissance de ce fléau pour le combattre plus efficacement.
Lundi dernier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne dont il était l’invité de la rédaction, le colonel Farouk Achour, directeur général de l’information et des statistiques à la Direction générale de la Protection civile (DGPC) a expliqué que les changements climatiques sont pour beaucoup dans les feux de forêts. Il a évoqué le dôme de chaleur entre le Nord de l’Afrique et le Sud de l’Europe, un phénomène dont la plupart ignorait l’existence et qui agit sur le sens des rafales de vents en leur changeant de direction toutes les 30 secondes au lieu de la demi-heure. Le dôme emprisonne l’air chaud, ne bouge pas et est rendu plus intense par le réchauffement climatique. D’où, un mois de juillet qui a connu des températures records auxquelles personne, en Algérie, ne s’attendait mais dont il faudra s’habituer, avertissent les chercheurs qui estiment que «les récentes vagues de chaleur ne sont plus des événements exceptionnels» et celles qui adviendront «seront encore plus intenses et plus courantes si les émissions ne sont pas réduites rapidement».
Les gestionnaires des forêts, c’est-à-dire la Direction générale des forêts, le savent. Les travaux de prévention doivent se faire impérativement avant la campagne de lutte contre les incendies : débroussaillage, entretien des accotements, entretien des points d’eau, des tranchées pare-feux, des pistes. En fait, c’est le travail du forestier durant toute l’année. Cela suppose l’acquisition d’équipements et de matériel de lutte contre les incendies, couvrir tous les postes vigies, toutes les brigades mobiles, recrutement des saisonniers, tout cela selon les normes internationales. Les pouvoirs publics ont acquis les moyens aériens dont l’intervention est salutaire. Le cadre législatif doit être conforme aux nouvelles données. Les riverains des forêts comprennent qu’ils doivent participer à la prévention à travers les travaux qu’ils doivent effectuer et la surveillance continue afin de donner la première alerte à temps.
Par ailleurs, le colonel Farouk Achour a dit que l’on ne peut pas écarter la part du «criminel» dans les feux de forêts. La preuve qu’il avance : on a découvert des bouteilles contenant de l’essence accrochées à des arbres ainsi que des pneus, à Tipasa. Autre preuve : plusieurs individus soupçonnés d’être à l’origine du déclenchement de feux de forêt ont été arrêtés, avec le transfert de leurs dossiers à la Section antiterroriste et lutte contre le crime organisé du tribunal de Sidi M’Hamed. Il y a également l’imprudence, à Blida, un feu est parti d’une décharge. A ce propos, l’application électronique « Nadhif» offre au citoyen la possibilité de signaler les décharges d’ordures anarchiques sur l’ensemble du territoire national. Salah Abed Sahabi, directeur de l’exploitation météorologique et de la climatologie à l’Office national de la météorologie (ONM), également membre de la Commission météo, du climat, de l’eau et des services et applications environnementaux associés (Sercom) à l’Organisation météorologique mondiale (Omm), a recommandé «la mise en place en urgence d’un système de vigilance sanitaire et de gestion de crise liée aux vagues de chaleur d’une période d’une semaine». Lakhdar A.