Faute de moyens, le CSA Ouled El Bahia risque d’être stoppé dans son élan
Judo

A peine six ans d’existence, le club sportif amateur de judo, Ouled El Bahia, a réussi à s’offrir une place au soleil sur la scène sportive algérienne en parvenant à tenir la dragée haute aux concurrents les plus expérimentés du judo algérien, non sans s’adjuger des titres dans toutes les catégories, sauf que la belle aventure risque d’ores et déjà d’être stoppée.En effet, au niveau de la direction de cette formation oranaise, on n’écarte pas l’éventualité de mettre la clé sous le paillasson «si la situation financière délicate à laquelle est confronté le club perdure», prévient-on.
«Nous avons déjà failli tout abandonner en milieu de saison, mais sur insistance de nos athlètes, nous avons consenti à poursuivre notre mission, tout en recourant à notre propre argent pour honorer nos engagements envers nos judokas et éviter de déclarer forfait lors des compétitions nationales», a indiqué à l’APS, Athmane Falet, membre du bureau exécutif du club. La dernière mésaventure vécue par la direction de ce club, lorsque ce dernier s’apprêtait à disputer le championnat d’Algérie par équipes, qu’il a d’ailleurs remporté il y a un peu plus de deux semaines à Tipaza, a donné matière à réfléchir aux dirigeants du CSA Ouled El Bahia.
«Nous avons failli faire l’impasse sur cette compétition majeure, car nous nous sommes trouvés avec des caisses vides. Le président du club a dû emprunter la somme de 700.000 DA pour que l’équipe puisse se rende à Tipaza», a fait savoir la même source.
Avec un effectif composé de quatre internationaux seniors (et six en juniors), en tête Driss Messaoud, le seul judoka algérien à avoir remporté une médaille d’or lors du championnat d’Afrique tenu à Oran en mai 2022, la formation de Ouled El Bahia a réalisé à Tipaza un véritable exploit, en décrochant le titre de champion par équipes.
Il s’agit du premier titre du genre pour ce club, qui a également réussi la même performance en juniors, il y a quelques semaines, ce qui illustre sa domination sur le judo algérien.
Ce même dirigeant sportif a souligné, au passage, que la seule subvention dont a bénéficié son club n’a pas dépassé les 3 millions de dinars. Elle émane de la direction locale de la Jeunesse et des Sports, «mais qui est loin de couvrir les dépenses d’un club de l’élite», selon le même interlocuteur.
Et d’ajouter : «rien que pour cette saison, nous avons jusque-là dépensé près de 10 millions de dinars. Evidemment, c’est grâce à la contribution des membres du bureau exécutif que nous parvenons à terminer l’exercice».
Face à cette situation, le débat au sein de la direction d’Ouled El Bahia tourne autour de la dissolution ou non du club, même si une éventuelle décision de se retirer de la scène sportive est difficile à prendre après six années de travail au cours desquelles cette formation a réussi à relancer le judo dans la capitale de l’Ouest, insiste le membre du bureau directeur du CSA Ouled El Bahia.
«Nous gardons toutefois espoir de voir les opérateurs économiques activant dans notre ville, et ils sont nombreux, venir nous prêter main forte, et ce, à travers des contrats de sponsoring, sachant que le trophée que vient de remporter notre club en championnat d’Algérie est le premier que gagne une équipe oranaise depuis le trophée de coupe d’Algérie de football du MCO en 1996», a-t-il dit.
R. S.