Record de chaleur dans le monde

Juillet 2023

L’Organisation météorologique mondiale et l’observatoire européen Copernicus l’avaient prévu, c’est maintenant confirmé : juillet 2023 a largement battu le record du mois le plus chaud jamais enregistré sur terre, toutes saisons confondues. avec 0,33°C de plus que le mois qui détenait jusqu’à présent ce titre (juillet 2019). C’est le service européen Copernicus qui l’a annoncé hier.En Algérie, ce record de chaleur a été ressenti de façon inquiétante, avec des températures records enregistrées à travers le pays durant le mois de juillet. Un expert algérien de l’Office national de la météorologie (ONM), Salah Abed Sahabi, directeur de l’exploitation météorologique et de la climatologie à l’ONM, a lancé l’alerte dès le début de la canicule de juillet. «La vague de chaleur intense qui a touché les wilayas du Nord du pays du 9 au 11 juillet en cours devrait amener l’Algérie à mieux se préparer pour faire face à davantage de phénomènes extrêmes», a-t-il affirmé à l’APS. Il a relevé que «les records de température maximale enregistrés durant cet épisode à Alger, Chlef, Maghnia, Bouira et Dellys (Boumerdes) n’ont jamais été égalés auparavant». Se référant à la vague de chaleur qui avait fait 70.000 morts en Europe durant l’été 2003, il a estimé que ce phénomène devrait «fortement interpeller les autorités sanitaires en Algérie». «Notre pays n’est pas à l’abri d’un tel phénomène, compte tenu de la fragilité de la capacité d’adaptation des populations du Nord à ce type de climat sévère», a expliqué Salah Abed Sahabi, qui est également membre de la Commission Météo, du Climat, de l’Eau et des Services et Applications environnementaux associés (SERCOM) à l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il a recommandé «la mise en place en urgence d’un système de vigilance sanitaire et de gestion de crise liée aux vagues de chaleur d’une période d’une semaine, mettant en garde qu’ «il n’est pas exclu qu’un tel évènement se reproduise avec plus de sévérité, d’agressivité et de durée dans un proche avenir». Sa proposition : la création d’un «centre d’alertes précoces multirisques devant regrouper l’ensemble des institutions en charge de la surveillance et la gestion des risques majeurs». Il a rappelé que «les études menées prévoient des vagues de chaleur extrêmes, de forte intensité, de longue durée et assez fréquentes», soulignant que «l’Algérie est appelée à être confrontée à de plus en plus de records de températures». A travers le monde, les experts soulignent que le mois dernier, marqué par des canicules et des incendies, a aussi connu une température de l’air de 0,72°C plus chaude que la moyenne récente (1991-2020) pour les seuls mois de juillet. Sur les sept premiers mois de l’année, 2023 se classe pour l’instant comme la troisième année la plus chaude jamais enregistrée. En Algérie, la chargée de communication à l’ONM, Houaria Benrekta, estimait, mardi 11 juillet 2023, qu’ «il y aurait encore des canicules et des températures qui dépasseront les 48 degrés sur les côtes algériennes, les saisons vont changer avec une hausse des températures». De fait, un Bulletin météorologique spécial (BMS) émis par l’ONM, a annoncé lundi qu’une vague de chaleur allait affecter à partir du lendemain (mardi, donc hier) plusieurs wilayas de l’Ouest et du Centre du pays avec des températures caniculaires oscillant entre 39 et 45 degrés. Les chercheurs ont averti que «les récentes vagues de chaleur ne sont plus des événements exceptionnels» et celles qui adviendront« seront encore plus intenses et plus courantes si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites rapidement».
Lakhdar A.