Un risque avéré
Après le séisme de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter qui a frappé la Turquie et la Syrie, le 6 février dernier, à l’aube, suivi d’une seconde secousse d’une magnitude de 7,6, aux alentours de midi, provoquant de lourdes pertes en vies humaines et en biens dans les deux pays, le séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, de magnitude 6,8, faisant, selon un bilan établi hier, plus de 1.000 morts, remet au devant de l’actualité les risques naturels avérés qui concernent également notre pays et qui menacent particulièrement aussi bien la capitale que les autres grandes villes. Sans avertir, les secousses telluriques qui font bouger la terre dans certaines régions du monde et du pays agissent comme un rappel du risque sismique permanent qui nous guette.
Dans des occasions dramatiques pareilles, les experts algériens insistent sur l’intense activité sismique qui touche la région méditerranéenne dont fait partie l’Algérie et particulièrement la zone littorale vulnérable à ce risque qui demeure un phénomène totalement imprévisible. L’épicentre du tremblement de terre qui a frappé le Maroc a été localisé près de la ville d’Ighil à environ 70 km au Sud-Ouest de Marrakech dans la province d’Al Haouz. Il s’est produit à une profondeur de 18,5 km. En Algérie, les experts expliquent que les séismes ont une profondeur d’environ 10 km, ils sont superficiels et insistent-ils, dévastateurs. Pour y faire face, il faut une bonne réglementation parasismique. La loi sur les risques majeurs date déjà de 2004, elle exige peut-être une actualisation à la lumière des leçons accumulées depuis une vingtaine d’années, après le séisme de Boumerdès de 2003.
Dans tous les cas, ces textes d’application doivent être publiés et respectés. Idem pour la réglementation parasismique. Les services de la Protection civile qui sont maintenant bien rodés pour affronter ces situations, ne manquent pas à chaque fois de sensibiliser les citoyens sur le comportement à avoir face à ce genre d’incident et leur premier conseil est d’éviter la précipitation et les tentatives de quitter leurs domiciles de façon expéditive.
Le plus important doit être fait avant le séisme, c’est-à-dire respecter absolument les normes de construction parasismique dans le cadre de la politique de prévention ainsi que les autres mesures qui renforcent la résilience d’une société face aux risques. Les normes parasismiques sont, visiblement, scrupuleusement observées, du moins dans les programmes publics de construction de logements. Mais ce qui semble avoir été négligé, c’est le travail d’éducation et de sensibilisation sur le comportement à avoir en cas de séisme. L. A.