La prévention, une exigence absolue

Les images diffusées par les chaînes de télévision montrent les dégâts considérables et donnent une idée, certes encore imprécise, de l’étendue de la catastrophe humanitaire, à Derna, ville la plus touchée par la tempête Daniel. La rupture de deux barrages en amont a provoqué une crue violente de l’oued qui traverse la ville et des flots de plusieurs mètres de haut. Selon des experts, la catastrophe était pratiquement annoncée par l’arrivée de la tempête Daniel qui avait déjà fait au moins 27 morts les jours précédents en Grèce, Turquie et Bulgarie. Toutes les mesures pour s’en prémunir ont-elles été prises ? En Algérie, les inondations de Bab El Oued, en novembre 2001, ont permis à tous de tirer les leçons du manque de prévention, des négligences et également de l’insouciance qui pousse à abandonner la vigilance surtout après de longues périodes de sécheresse.

Depuis, les bulletins météorologiques spéciaux (BMS) émis par l’Office national de la météorologie (ONM) sont pris au sérieux. Dans un contexte où les médias font état quasi quotidiennement de catastrophes naturelles qui se multiplient autour de la Méditerranée, nombre d’Algériens se demandent où en est-on chez-nous en matière de prévention des risques majeurs, comme les séismes, les inondations et autres ? Il y a peu d’informations en la matière. Un travail de sensibilisation est fait à travers la télévision publique qui diffuse des spots sur le comportement à avoir face aux risques majeurs, surtout dans la prévention mais aussi, pendant et après.

L’Algérie a tiré des leçons des catastrophes, telles que les inondations d’Alger – Bab El Oued en 2001, le tremblement de terre de Boumerdès du 21 mai 2003, les inondations de Ghardaïa en 2008 et les incendies de forêts tous les ans. En juillet dernier, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a adressé une correspondance aux walis portant nombre de mesures de prévention des risques, dont les inondations, et ce, dans le cadre de «l’intensification des efforts préventifs contre les intempéries notamment les fortes précipitations qui dépassent les moyennes saisonnières dans certaines régions du pays, provoquant ainsi des crues et des inondations aggravées par l’activité humaine ce qui engendre des conséquences fatales dont des pertes humaines et matérielles». Cette note a bien précisé «les actions de prévention à entreprendre à partir du mois d’août courant par les services communaux et les services techniques compétents à travers notamment le repérage constant des points noirs des déchets en vue de les éliminer outre la définition des lacunes relatives aux réseaux d’évacuation des eaux pluviales pour y remédier».
L. A.