L’Algérie va introduire dans son système tous les critères internationaux des droits de l’Homme
6e Dialogue judiciaire africain

Le Centre international de conférences (CIC) «Abdelatif Rahal» à Alger a abrité, hier, l’ouverture des travaux du 6e Dialogue judiciaire africain organisé par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (CAfDHP), présidés par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, représentant le Président Abdelmadjid Tebboune. Cet événement auquel participent des présidents des Cours suprêmes de pays membres de l’Union africaine, une délégation du Conseil constitutionnel de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), des représentants d’instances régionales judiciaires et parajudiciaires ainsi que d’autres organes de l’UA, est placé sous le thème «Promotion des droits de l’Homme en Afrique : défis et opportunités liés à la transposition de la jurisprudence régionale et internationale des droits de l’Homme au niveau des juridictions nationales». L’ouverture des travaux, qui s’est déroulée en présence de membres du Gouvernement, des Conseillers à la Présidence et de la présidente de la CAfDHP, Imani Daud Aboud, a été marquée par une allocution du Premier ministre qui a mis en avant «les mesures importantes de renforcement des garanties relatives au respect des droits de l’Homme et des peuples, que stipule la Constitution algérienne initiée par le président de la République en 2020».
A ce propos, il a cité «la consécration du principe de la sécurité juridique, la généralisation du principe du double degré de juridiction et l’élargissement du champ de l’exception d’inconstitutionnalité pour couvrir la règlementation». Cela a permis, a-t-il poursuivi, «d’opérer une réforme globale du système législatif et institutionnel concerné par les droits de l’Homme, et de l’orienter entièrement vers la contribution à la réalisation d’un développement axé sur le citoyen». «Ce processus a requis une attention particulière à la réforme globale de la justice et au renforcement de son indépendance, étant un pilier principal pour consolider le processus d’édification nationale vers la gouvernance judiciaire et l’humanisation de l’action judiciaire, à travers notamment une réforme profonde du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui a permis de consacrer sa pleine indépendance et la concrétisation effective de ses prérogatives exclusives en matière de gestion de la carrière des magistrats», a ajouté le Premier ministre.
«Ce chantier devrait être couronné par la promulgation du nouveau statut de la Magistrature qui renforcera l’indépendance du magistrat, le préservera de toute influence extérieure et assurera l’amélioration de sa situation socio-professionnelle», a affirmé M. Larbaoui. Il a également mis en relief «les efforts consentis dans le domaine de la formation des magistrats, du renforcement de leurs acquis théoriques et professionnels, et du développement des capacités des différents agents chargés de l’application de la loi, l’accent étant particulièrement mis sur la conscientisation des différents intervenants dans l’activité judiciaire aux questions en lien avec la protection des droits de l’Homme».
Nadir Larbaoui a évoqué, en outre, «l’attachement de l’Algérie à introduire, dans son système législatif national, tous les critères internationaux inhérents aux doits de l’Homme», rappelant que «la Constitution de 2020 a consacré cette orientation à travers l’obligation faite au magistrat national d’appliquer les conventions ratifiées lors de l’exercice de ses missions». Les travaux de ce dialogue qui se tiennent en vertu de la décision du Conseil exécutif de l’Union africaine portant organisation tous les deux ans, de dialogues judiciaires africains, se poursuivront jusqu’à mercredi.
Lakhdar A.