3.065 hectares sauvés in extremis

Mascara :

Malheureusement on détruit plus que ce qu’on construit dans la wilaya de Mascara, quand on coupe des Eucalyptus centenaires de cinq tonnes, on ne replante pas un petit pour atteindre les cinq tonnes de bois retirés de la nature. un gros en moins, n’est pas un petit qui le remplace et a qui il faudra 100 ans pour amasser tout le carbone qu’avait accumulé son prédécesseur.

Elle est belle la gestion, tout ça profite aux marchands de bois, aux scieries, aux entreprises pour en faire des palettes, et les coupes rases profitent aux promoteurs immobiliers et propriétaires fonciers qui vont lamentablement bétonner ce qu’il était vert avant, que ce soit terrains agricoles ou pire, des forets pour en faire des investissements qui marche très bien à Mascara, à l’exemple des cafés et restaurants douteux.

Inadmissible ces actes répétitifs !
La forêt de Nesmoth, près de la Smala de l’Emir Abdelkader et à quelques encablures de la commune de Sidi Kada, sise sur la route nationale n°94 a vu comme par enchantement un effroyable feux de forêt, au lieudit «Tarazza», situé à 35 km de Mascara sur les monts de Saïda, c’est une commune rurale ayant des altitudes allant jusqu’à 1.200 mètres et couvert des forêts de chêne-liège et de cèdre de l’Atlas. On y trouve du miel naturel élevé traditionnellement, nourricier et médicinal. Deux hectares de forêt et 13 hectares de maquis sont partis en fumée, en ce samedi 8 du mois en cours, où l’intervention des éléments de la Protection civile qui a été déclenché de 10 heures du matin jusqu’à une heure tardive de la nuit, précisément vers 12h30, soit 15 heures de lutte pour pouvoir stopper la catastrophe, et ce en sauvant 3.065 hectares. Lors de cette opération, il y a lieu de souligner la présence du Centre avancé de Zelamta, unité de Tighennif, y compris la colonne mobile de lutte contre les incendies, dont on salue le professionnalisme et l’abnégation, dans les différentes opérations de gestion des crises et des catastrophes naturelles.

La désolation continue
C’est une forêt située sur un terrain domanial d’environ trois hectares hautement convoité sis au lieudit «Ain El Hadbi », sur la route de Khessibia (ex-Saint André) à proximité de deux cafés- restaurants, dont un troisième est en plein chantier, qui a vu une centaine d’arbres passer à la coupe à blanc ou à la coupe totale. La coupe à blanc qui vient d’être effectuée et qui ne ressemble nullement a une soi-disant taille, dont certains veulent à tous prix le souligner noir sur blanc, est mauvaise et nuit énormément à l’environnement, à la beauté du site et à la durabilité de l’esthétique forestière, ou du moins ce qui en reste dans cette région profonde de l’Algérie. Tous les citoyens rencontrés, où presque, se scandalisent des coupes sauvages qui ont cours ces derniers temps sur cette route, et dont le foncier fait tourner les têtes des grosses légumes de la restauration rapide dans cette zone autrefois boisée, ne cesse de reculer, via cette gourmandise forestière de plusieurs projets typiquement commerciaux. Or, les superficies boisées ne cessent de perdre du terrain dans la wilaya de Mascara, au profit d’un lobby puissant de l’immobilier commercial frénétique, pour faire place à des restaurants pour les routiers et autres bus Alger-Béchar, qui foulent cet axe strategique. La désolation. Un vieux habitant de Khessibia rencontré sur les lieux dira : « Je me passerais de ce genre d’incident malheureux. L’un des plus beaux parcs de cette périphérie, vient d’être défiguré par l’abattage illégal d’une centaine d’arbres par une entreprise. On ne blâme pas cette dernière, mais plutôt, le ou les responsables qui ont donné l’autorisation débile ». Faute de trouver des interlocuteurs valables sur cette malheureuse affaire qui en dit long, car il est important de souligner que sous d’autres cieux arracher des arbres avec cette légèreté incroyable, les conséquences seront d’une extrême gravité pour le ou les intervenants dans ces coupes criminels. Il est plus aisé de se battre pour les principes que de vivre selon eux. Les deux parcs forestiers pédestres sont quotidiennement saccagés et à plusieurs reprises brulés volontairement par des sauvageons et autres oisifs garnements, irrespectueux de la notion de la nature et de l’environnement. Les mêmes images nous proviennent de la forêt de Zaccour, sise sur la route d’Alger offrant des images complètement dégradées, le tout gisant dans un état déplorable et lamentable qui en dit long sur les forêts dans la wilaya de Mascara livrées aux quatre vents. Un peu plus loin, la forêt de Djebel Menaouer dans la daïra d’El Bordj située sur la route d’Alger, offre un hideux spectacle où des coupes sauvages sont quotidiennement effectuées par des passagers ou des riverains pour en faire du charbons et autres braseros pour des fiestas. Une situation ubuesque qui touche actuellement tout ce riche patrimoine forestier qui semble échapper aux divers responsables de ce secteur, d’ailleurs pointé du doigt. In fine, n’avons-nous pas l’âge d’étudier le sens des proverbes, des dictons et des adages qui font la sagesse des nations qui se respectent, d’où ce dicton chinois authentique à mettre dans la bouche de certains énergumènes : « Quand un tronc d’arbre est droit, a midi son ombre est sur le sol. Si votre cœur est droit, les animaux du domaine forestier seront bienveillants». Le problème qui se pose actuellement chez nous, reste de savoir : «A qui faudrait-il inculquer tous les principes de cette culture de l’arbre et les notions pour respecter et préserver un certain pourcentage d’arbres a maturité ? En attendant mieux, il est urgent de mettre de faire voter un projet de loi d’orientation sur la situation des forêts, aux objectifs et moyens de la politique forestière, avant qu’il ne soit trop tard !
Manseur Si Mohamed