Exposé sur les efforts de l’Algérie en matière d’adaptation

Sommet africain sur le climat

Du lundi 4 au mercredi 6 septembre 2023, Nairobi, capitale du Kenya, a abrité les travaux du premier Sommet africain sur le climat, organisé conjointement par I’Union africaine (UA) et le Kenya.

Le Président Abdelmadjid Tebboune a été représenté à ce Sommet par l’ambassadeur d’Algérie à Nairobi, Mahi Boumediene, qui a exposé devant les panels ministériels les efforts de l’Algérie en matière d’adaptation climatique et énergétique. Il a fait part, à cette occasion, des différents programmes nationaux visant la réduction des émissions carbone, la valorisation des énergies renouvelables et l’élargissement du massif forestier. Mahi Boumediene a cité les différents plans nationaux de lutte contre les changements climatiques et d’adaptation énergétique, qui s’articulent autour de la valorisation des énergies propres, auxquels les pouvoirs publics ont mobilisé des fonds conséquents afin de réunir les conditions de succès de leur mise en œuvre. Dans son discours d’ouverture, le Président kényan, William Samoei Ruto, président du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA sur les changements climatiques (CAHOSCC), a appelé à faire de l’Afrique un continent qui ne représente que 4% des émissions mondiales- «une puissance émergente en matière de croissance verte». Il a en outre dit souhaiter que cette rencontre parvienne à une voix commune sur le développement et le climat afin de «proposer des solutions africaines» à la prochaine Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP28) qui se tiendra à Dubaï, aux Emirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre prochains.
Pour sa part, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a souligné que l’Afrique fait face de manière disproportionnée au changement climatique même si le continent n’est responsable que d’une fraction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Le Sommet a enregistré notamment la participation active de la délégation sahraouie, conduite par le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, qui a pris part en compagnie de ses homologues africains au segment présidentiel, au cours duquel il a prononcé un discours où il est revenu sur les efforts consentis par la RASD en vue de faire face aux défis climatiques. Il a réitéré la détermination du peuple sahraoui à mener sa lutte jusqu’à l’indépendance, en fustigeant l’exclusion de la RASD des programmes de financements climatiques et le silence de la communauté internationale face à l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental par l’occupant marocain.
Le Sommet s’est achevé mercredi avec l’adoption d’une «Déclaration de Nairobi», qui servira de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà, selon les signataires de ce texte, destiné également à concrétiser le potentiel du continent pour une croissance verte, a annoncé William Ruto, Président du Kenya.
Les pays africains font une série de demandes à la communauté internationale : contribuer à «augmenter la capacité de production d’énergies renouvelables de l’Afrique de 56 gigawatts en 2022 à au moins 300 gigawatts d’ici 2030 (…) pour lutter contre la précarité énergétique et de renforcer l’approvisionnement mondial en énergie propre et rentable» ; établir «une nouvelle architecture de financement adaptée aux besoins de l’Afrique y compris la restructuration et l’allègement de la dette», dont le fardeau pèse lourdement sur leurs économies ; «se rallier à la proposition d’un régime de taxe sur le carbone, comprenant une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation, qui peut également être augmentée par une taxe mondiale sur les transactions financières». 23 milliards de dollars de promesses d’investissement dans les énergies renouvelables ont été faites, a affirmé le Président Ruto. Le Sommet de Nairobi a lancé quatre mois de réunions internationales abordant les questions climatiques, qui culmineront avec la conférence de l’ONU sur le climat (COP28) de Dubaï fin novembre.
Pour rappel, la décision de la tenue de ce Sommet été prise pendant le dernier sommet de I’UA, qui s’est tenu à Addis-Abeba les 18 et 19 février derniers dans l’objectif de doter le continent africain de mécanismes effectifs pouvant lui permettre de mieux défendre ses intérêts au sein des instances concernées
Lakhdar A.