La Sonatrach retourne en Libye

Reprise des activités dans le bassin de Ghadamès

Après s’être retiré du marché libyen en 2014, forcée par la crise politique qui a scindé le pays en deux et a empêché les opérateurs pétroliers de poursuivre leurs activités sur le sol libyen, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach sollicitée en 2022 par la société pétrolière libyenne (NOC) de reprendre ses activités de production, s’apprête réellement à retourner en Libye. Les deux partenaires de longue date ont procédé, au mois de février 2022, à la signature d’un protocole d’accord portant sur la reprise des activités de Sonatrach en Libye.
Le retour du groupe d’hydrocarbure public se précise. Une réunion avec la compagnie libyenne NOC, est prévue après-demain (6 novembre) à Tripoli, « en vue de formaliser la reprise de son activité en Libye », a indiqué dans un communiqué publié lundi dernier. « Les deux parties ont convenu d’organiser une réunion de haut niveau le 7 novembre 2023 à Tripoli, dans le but de formaliser le processus de reprise de l’exécution des obligations contractuelles du groupe Sonatrach concernant l’exploration dans les Blocs 065 et 96/95 situés dans le bassin de Ghadamès », a précisé la même source.
Ceci confirme l’engagement de la Sonatrach de poursuivre l’exploitation des champs pétroliers et gaziers découverts en Libye. Soutenir, également, la société pétrolière libyenne dans ses efforts de reconstruction des infrastructures pétro-gazière détruites et ravagées par la guerre. Dans son accord signé au mois de février 2022, la Sonatrach s’est dit prête à « remplir ses obligations contractuelles en Libye, à développer des gisements découverts, à stimuler la coopération et investir dans la formation ». Ce retour s’inscrit, également, dans le cadre de la stratégie de l’expansion et de développement de la Sonatrach à l’international. La reprise de ses activités en Libye n’est qu’une question de temps. La conjoncture actuelle représente une opportunité pour la compagnie nationale et son partenaire libyen pour relancer et renforcer la production d’hydrocarbures dans la région ainsi que les exportations vers l’Europe, toujours en quête d’alternatives au gaz russe. Le 7 novembre prochain, les responsables des deux compagnies pétrolières discuteront amplement du retour imminent de la Sonatrach en Libye et des moyens de renforcement de cette coopération qui s’est essoufflée depuis 2014.
Le retour de la Sonatrach a été décidé, selon le même communiqué « lors d’un entretien téléphonique lundi passé entre le P-dg de Sonatrach, Rachid Hachichi, et le président du Conseil d’administration de la NOC (National Oil Corporation), Farhat Omar Ben Guedara », précisant que « ces discussions ont eu lieu suite à la notification de la levée de la force majeure, par Sonatrach, en réponse à l’invitation de la NOC adressée à l’ensemble des sociétés internationales opérant dans le domaine du pétrole et du gaz en Libye ».
Les deux entreprises partenaires souhaitent, de ce fait, renforcer leur coopération bilatérale dans le domaine énergétique et surtout tirer profit de la conjoncture internationale actuelle. La proximité géographique des deux pays avec l’Europe est un atout à exploiter.
Samira Tk