Retour au socle 20 ans après sa substitution

Masque de la Gorgone

Aussitôt arrivée à Annaba pour une visite de travail et d’inspection de deux jours ces mardi et mercredi, la ministre de la culture et des arts Bendouda Malika s’est aussitôt dirigée vers le musée d’Hippone. En présence de plusieurs dizaines de représentants de la culture et des arts de la wilaya elle a présidé différentes cérémonies.

La plus importante a été sans conteste la restitution du masque de « Gorgone ». Une pièce sculpturale datant de plus de 20 siècles que des mains expertes dans le pillage des pièces archéologiques aidées par des complices locaux avaient réussi à dérober du musée d’Hippone en 1996. Retrouvé en Tunisie où il ornait une luxueuse résidence, le masque avait été restitué aux autorités algériennes en 2014. Depuis, il y avait été mis bien en vue du regard des visiteurs au musée national algérien. Sa 2ème étape a été le musée d’Hippone de Annaba d’où il avait été subtilisé il y a 24 ans. Ce qui semble avoir contraint la ministre à souligner la nécessité de la mise en place des moyens de sécurité et prévoir des conventions de tourisme. Ce qui justifie quelque peu le changement d’emplacement du masque par rapport à son site initial implanté sur les hauteurs de la commune El Bouni à six kilomètres d’Annaba. Un site perdu dans la nature au milieu d’une cour où les moyens de sécurité nécessitait par le niveau historique des lieux impose des moyens de sécurité implantés sur les hauteurs. C’est à ce niveau que l’on a quelque peu patiné avant de procéder au retour sur son socle du masque de Gorgone.
Cela a été fait sous les applaudissements des participants. Dans le lot, il y avait de nombreux représentants d’association de quartier dont ceux de la vieille ville. Celle-ci comporte des dizaines d’habitations dont une dizaine turque. D’autres héritées de la période coloniale racontent l’histoire de Annaba à travers les âges. Les contacts et les interviews avec les hommes et femmes de la culture et des arts ont été entrepris. D’autres ont été honorés au titre de chanteurs, d’historiens, écrivains, artistes, comédiens, acteurs, comédiens, présidents d’association et autres animateurs du secteur ont tout déballé au contact de la ministre. Celle-ci s’est sentie en droit d’interpeller ses auditeurs sur la nécessité du travail en groupe pour prétendre à la qualité. D’autres ont estimé que faute d’intervention de l’Etat, la situation du secteur qu’ils ont qualifiée d’aléatoire risque de s’aggraver. Que ce soit les personnalités culturelles, ceux de l’association de rénovation de la vieille ville, les représentants de la société civile, ceux des artistes, des élèves de l’école des Beaux-arts et de musique de la wilaya d’Annaba la ministre a pris bonne note des griefs des uns et des autres quant à la situation de son secteur dans la wilaya d’Annaba.
En fin de matinée d’hier, la ministre de la Culture s’est rendue toujours accompagnée de son homologue ministre déléguée à la santé, à l’institut régional des Beaux-arts et à l’école régionale de musique implantée dans la commune d’El Bouni. A ce niveau, l’on a révélé que la rentrée scolaire est fixée à octobre 2020 et qu’il a fallu 24 ans aux autorités algériennes pour récupérer son bien. Il reste tout de même ce théâtre très mal en point, le site du musée d’Hippone sans caméra et la vieille ville d’une saleté condamnable. C’est, en tout cas, quelques-unes découvertes faites par la ministre qui a certainement relevé la multitude flagorneurs au service des autorités locales maîtrisant parfaitement bien le tout va bien même si tout va mal. Cela a été le cas ces dernières années à Annaba avec pour conséquence, une crise socio-économique en constante hausse.
A. Djabali