Rachid Baris, un excellent organisateur de jeu 

Qui dit Baris Rachid, dit la Jeunesse Sportive de Kabylie. C’est l’un des meilleurs milieux de terrain que la formation des Genêts ait possédé dans le temps de la Jumbo-Jet. Un gentleman sur une pelouse verte. Un gagneur qui avait de la présence et de la personnalité. Jamais un mot déplacé, que ce soit, dans ou en dehors des stades.

Baris Rachid était très estimé. Il était la fierté du club kabyle. Jamais un footballeur évoluant au poste de milieu de terrain n’a été aussi hargneux et très classique dans le jeu. C’est le joueur qui refusait de perdre, un bon organisateur dans la relance. Il avait la particularité d’être un joueur qui ne savait pas perdre et qui se défonçait durant les quatre vingt dix minutes. Il était très dangereux sur les balles arrêtées, et surtout sur les corners au premier poteau où il surgit à point nommé pour reprendre d’une détente souple et d’une tête superbe le cuir. Baris a été le joueur le plus constant dans la formation des Genêts. Le joueur qui a marqué le plus de buts par corners et qui, au fil du temps, est devenu le capitaine d’équipe, le poumon d’une formation de football qui pratiquait un jeu offensif académique. Que dire de Baris Rachid si ce n’est qu’il était indispensable. Un titulaire indiscutable. Il est né le 22 mars 1952 à El Kseur en Kabylie. C’est un ancien footballeur international algérien qui a fait l’essentiel de sa carrière dans sa ville natale El Kseur dans les catégories de jeunes pour ensuite aller tenter sa chance avec le club de la JSM Béjaïa tout en étant junior.
L’essentiel de sa carrière footballistique a duré plus d’une décennie, de 1970 à 1987 d’El Kseur, à la JSMB puis à la JSK pour se terminer à la JS Bordj-Ménaïel avec qui il a raté une finale de Coupe d’Algérie en 1987 contre la formation de l’USM El Harrach. Baris est devenu au fil du temps le poumon de la formation Jetiste. Infatigable, il était, avant l’arrivée de Fergani Ali à la JSK, l’homme à tout faire. Depuis les tâches sont partagées, Rachid économise mieux ses efforts et assure une liaison efficace dans l’entre-jeu. Ses qualités de relayeur ont été exploitées ver le tard, à l’âge de 26 ans par Rachid Mekhloufi et sur une saison puisque il joua son premier match international à Baghdad en date du 21 février 1978 contre l’équipe nationale d’Irak. Sa dernière rencontre internationale s’est déroulée le 24 octobre 1978 contre le Malawi à Lilongwe. Il a porté le maillot national plus de huit fois et a joué divers matches amicaux avec une participation aux Jeux africains. Durant l’année 1985, il hérite du brassard de capitaine d’équipe et donne à la JSK son septième titre puis, pour des raisons que nous ignorons, il décida de quitter le club de ses premiers amours pour aller signer une licence à la JSBM durant la saison 1985-1986 puis celle 1987 où il atteint la finale de la Coupe d’Algérie.
Son absence au sein de la JSK se fera beaucoup ressentir par son entraîneur Ziwotko dans une équipe qui prépare doucement mais sûrement sa mue. Baris était le maître de l’anticipation et de la relance constructive car de son poste, il voit et dirige le jeu de la formation kabyle. Tout le monde pense de lui qu’il était agressif, mais bien au contraire, c’est le joueur le plus fair-play, le plus respectueux, le plus respecté à la différence qu’il ne voulait pas perdre, car il aimait la gagne. C’est un battant, un accrocheur au sens propre du mot, d’une correction exemplaire et malgré ses coups de gueules contre ses propres coéquipiers, il méritait le brassard qu’il portait et aussi une carrière internationale plus fournie. Rachid avait à son poste une classe insolente qui lui valait l’estime de tous, car bien souvent, il prenait le dessus sur son adversaire direct et parvenait à stopper les attaques dangereuses dans le périmètre des dix huit mètres. Il reste qu’il a été à son poste l’un des meilleurs milieux de terrain de l’Algérie post-indépendante.
Calme et sobre, la présence de Baris Rachid dans l’effectif de la JSK était rassurante pour ses coéquipiers. C’était l’âme de la formation des Genêts. Il passa de nombreuses années à défendre les couleurs du club le plus titré d’Algérie. Il a passé toute sa vie à défendre ce prestigieux club de football au point d’en devenir le président, mais pas pour longtemps. Actuellement, il est totalement oublié par la génération actuelle. Et dire que Baris est une encyclopédie du football algérien. Les fans de la JSK lui sont redevables car il n’avait jamais triché. On dit de lui qu’il se trouve actuellement en France, souhaitons lui bonne chance.
Kouider Djouab