Assurances, un nouveau projet de loi bientôt devant le Parlement

Le secteur des assurances contribue seulement de 0,7% au PNB

Les changements climatiques ont un impact très marquant et significatif sur les sociétés d’assurances qui doivent, désormais, s’adapter à ces changements qui peuvent apparaître comme une opportunité pour ce secteur et paradoxalement comme une source d’inquiétude.

C’est une évidence : l’assurance est essentielle pour l’économie nationale, elle accompagne le développement des différents secteurs, en protégeant les personnes et les investissements dans les activités commerciales, industrielles (diverses), agricoles et énergétiques… Mais pour être plus rentable, elle doit se moderniser, si elle veut s’impliquer davantage dans le développement économique du pays.
«Il faut œuvrer à accroître la contribution du secteur des assurances au produit national brut, à travers la modernisation de la performance et la diversification des services fournis. Aujourd’hui, le taux de participation est actuellement estimé à 0,7%», a déclaré, avant-hier, à cet effet, le Président-directeur général (P-dg) de la Compagnie algérienne des assurances (CAAT) Nasser Sayes, aux médias, en marge d’un colloque organisé par la CAAT, sur le thème «l’assurance, facteur de résistance et de développement économique», estimant que l’industrie de l’assurance doit évoluer et innover plus pour façonner son avenir, dans un marché très compétitif.
«Un tel objectif s’inscrit dans la nouvelle vision économique approuvée par les pouvoirs publics, à travers laquelle ils aspirent à rendre l’économie nationale plus ouverte, plus diversifiée et source d’allègement de la dépendance aux hydrocarbures», a-t-il souligné, évoquant «la stratégie nationale mise en place par les plus hautes autorités dans le cadre des nouvelles perspectives économiques, afin d’évoluer progressivement vers une économie créatrice de richesses et diversifiée, capable de rivaliser sur les marchés internationaux «et d’impulser le marché de l’assurance à œuvrer pour résoudre tous ses problèmes et augmenter son chiffre d’affaires et son taux de participation à l’économie nationale».
Le secteur des assurances est, également, concerné par le programme des réformes mis en œuvre par le Gouvernement visant une restructuration en profondeur de l’économie nationale. Un nouveau projet de loi relatif au secteur des assurances, «sera présenté à l’avenir au Parlement, préparé avec la participation de tous les acteurs du secteur des assurances», a annoncé M. Sayes qui mis en avant les ambitions des compagnies d’assurances algériennes qui, selon lui, «s’orientent davantage vers la participation dans l’économie nationale, à travers la modernisation de sa performance, la diversification du portefeuille d’activités et de services pour répondre aux exigences des clients et aux besoins de l’économie». Un nouveau cadre réglementaire est essentiel pour accompagner cette évolution. «Les dispositions du nouveau projet de loi permettront au secteur des assurances d’opérer un bond qualitatif dans sa contribution à l’économie nationale», a-t-il affirmé. Les investissements dans le secteur industriel, commercial, particulièrement agricole ont besoin d’être assurés, en atténuant les risques et augmentant la rentabilité des compagnies d’assurance et de réassurance.
C’est le cas de CAAT qui a réalisé une bonne performance au cours de l’année écoulée. Son chiffre d’affaires est de «26,7 milliards DA, ce qui a renforcé sa position de deuxième compagnie d’assurance sur le marché national, tout en augmentant son capital au cours de l’année écoulée de 5 milliards DA pour atteindre 25 milliards de DA», a indiqué M. Sayes.
Les assureurs algériens, en bons gestionnaires de risques, savent que désormais l’avenir de leurs compagnies dépend de leurs capacités à innover afin de faciliter, entre autres, le traitement des sinistres.
«Le secteur économique national enregistre, ces derniers temps, une forte activité, espérant que les compagnies d’assurance nationales suivront le rythme de tout ce mouvement et de la volonté des pouvoirs publics de faire progresser l’économie». Le secteur des assurances génère des milliards de dinars et pourrait contribuer à augmenter sa part de participation dans le développement de l’économie nationale. Ainsi, ce secteur devrait accélérer sa diversification, sa modernisation et renforcer sa réglementation. Le secteur bancaire a réalisé de grandes avancées dans ce domaine. Les banques algériennes et les compagnies d’assurances pourraient constituer un véritable pan de l’économie nationale.
Samira Takharboucht