L’Algérie pourrait accroître son PIB de 21,76% entre 2023/2028

Sous réserve de la bonne gouvernance et de la valorisation du savoir, selon les rapports 2023 du FMI

Bien que l’indicateur du produit intérieur brut
(PIB), soit un indicateur imparfait devant tenir compte de la population pour déterminer le PIB par tête d’habitant, et surtout voile la disparité de la répartition par couches sociales, toutefois les institutions internationales le prenne souvent comme le déterminant de la richesse d’une nation.

Troisièmement, l’Algérie pays semi-aride, l’économie algérienne dépend fortement d’ un retour à la normale de la pluviométrie après trois années de sécheresse .
Quatrièmement, lié au facteur précédent, les impacts du réchauffement climatique avec des catastrophes naturelles qui font peser sur la croissance et le développement de l’Algérie, notamment sur l’agriculture avec l’augmentation de la facture alimentaire et les tensions sur l’eau douce Cinquièmement, l’inflation devrait progressivement reculer en 2024 et 2025,mais sous réserve de la mise en œuvre de politiques monétaires et budgétaires prudentes et que les précipitations se rétablissent.

2. La bonne gouvernance et la valorisation du savoir fondement du développement
Les pays développés et les pays émergents se caractérisent par une bonne gouvernance et une forte innovation, le G20 à lui seul représentant 85 % PIB mondial pour 63 % de la population mondiale, le G7 et la Chine environ 60% du PIB mondial. Ramené à la population, il existe, pour plus de 80% des pays du G20 y compris les observateurs une corrélation entre la bonne gouvernance, le classement à l’innovation et le niveau du PIB ou nous avons au 31/12/2022 pour le PIB courant par ordre décroissant : les USA 25463 milliards de dollars de PIB courant, la Chine 17963, le Japon 4231, l’Allemagne 4072, l’Inde 3385, le Royaume Uni 3071, la France 2783, la Russie 20240, l’Italie 2010, le Brésil 1920, l’Australie 1675, la Corée du Sud 1665, le Mexique 1414, l’Espagne 1398, l’Indonésie 1319, l’Arabie Saoudite 1108, les Pays Bas 991, la Turquie 908, la Suisse 808, l’Argentine 633, Singapour 467, l’Afrique du Sud 406 et l’Egypte 404 milliards de dollars (source FMI). Pour l’Algérie, selon le département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies dans son rapport de 2022 sur la gouvernance électronique, une enquête publiée tous les deux ans et basée sur l’indice de développement de la e-gouvernance, un classement exclusivement dédié à l’évaluation de l’avancement en matière de la transformation numérique, l’Algérie figure parmi les pays du groupe 2 (EGDI élevé) avec un indice de développement du e-Gouvernement de 0.5611, étant classée en 2022 à la 112ème position sur 193 pays, la 9ème en Afrique, et gagne 8 positions par rapport au classement de 2020. Autre indice de bonne gouvernance, la corruption, où pour Transparency International, une note inférieure à 3 signifie l’existence d’un «haut niveau de corruption, entre 3 et 4 un niveau de corruption élevé, et que des affaires saines à même d’induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives. Qu’en est-il du classement sur la corruption de l’Algérie de 2008 à 2022 : 2008 : 92e place sur 180 pays; 2009 : 111e place sur 180 pays; 2010 : 105e place sur 178 pays; 2011 : 112e place 183 pays; 2012 :105e place sur 176 pays ; 2013 -105 rangs sur 107 pays; 2014 –100e sur 115 pays; 2015 –88e sur 168 pays; 2016 –108ème, sur 168 pays; 2017 -112e place sur 168 pays; 2018- 105e place sur 168 pays; 2019- 106e sur 180 pays. 2020, 104e place sur 180 pays avec une note de 36 sur 100. 2021, 104e sur 180 pays. Dans le rapport de 2022, l’Algérie occupe la 117ème place sur 180 ayant reculé de 13 places avec un score de 33 sur 100 contre 36 sur 100 en 2021.
Concernant le savoir, le rapport publié le 27 septembre 2023 sur l’indice de l’innovation par l’OMPI, repose sur 80 indicateurs et classe 132 pays par zones géographiques par ordre selon leurs performances. Ainsi, pour le continent Afrique, nous avons par ordre décroissant : l’Ile Maurice 57ème position l’Afrique du Sud 59ème, le Maroc 70ème, la Tunisie 78ème, Botswana 85ème, Cap-Vert 91ème, l’Egypte 86ème, Cap Vert 91ème,le Sénégal 99ème, le Ghana 100ème, Rwanda 103ème, le Nigeria 108ème, Madagascar 107ème, la Côte d’Ivoire 112ème la Tanzanie 113ème, le Togo 114ème, la Zambie 118ème, l’Algérie 119ème, le Bénin 120ème, le Cameroun 123ème, le Burkina Faso 124ème, l’Ethiopie 125ème, le Mozambique 126ème, la Mauritanie 127ème, la Guinée 128ème, le Mali 129ème, le Burundi 130ème, le Niger 131ème et en dernier l’Angola qui est en 132ème position. Pour les pays du Moyen-Orient, Israël, 14ème position, les Emiraties 32ème, l’Arabie Saoudite 48ème, le Qatar 50ème, le Koweït 64ème, Bahreïn 67ème, Iran 62ème, Oman 69ème, la Jordanie 72ème, et le Liban. Sur les sept critères, l’Algérie est dans les 13 derniers pays, occupe la 119ème place, loin de certains pays arabes et africains avec une note dérisoire de 16,1/100, ne devant pas s’émouvoir, loin des discours démagogiques, devant revoir en profondeur tout le système socio-éducatif du primaire au supérieur et le fonctionnement des centres de recherche Un bémol pourtant pour certains segments l’université de Sidi Bel Abbès –Algérie occupe la 101ème position mondiale dans le domaine de l’ingénierie urbaine, la 201ème position en génie mécanique et la 301e en sciences des matériaux. L’on ne doit pas nous réjouir mais pleurer de ces compétences algérienne à l’étranger qui sont considérées car constituant une perte sèche pour la Nation, dont la majorité confortablement installé ne reviendront jamais, contribuant à l’accroissement de la valeur ajoutée des pays d’accueil, devant nous demander, les raisons profondes de cet exode massif de cerveaux.

En conclusion, l’ensemble des indicateurs macro financiers et macro économiques entre 2023/2028 pour l’Algérie ayant des incidences sur le taux de croissance, le niveau des réserves de change, l’inflation et le taux de chômage dépendent de plusieurs hypothèses interdépendantes, variant selon des paramètre/s et variables internes externes dont les mutations géostratégiques et économiques (transition énergétique et numérique) au sein d’un monde en devenir multipolaire et de l’avancée des réformes structurelles. Entre 2023 et 2028 l’Algérie faire passer son PIB de 216 à 263 milliards de dollars, un accroissement de 21,76% sous réserve de profondes réformes où en ce de XXIème le fondement du développement des Nations repose sur le savoir et la bonne gouvernance.
Le défi principal de l’Algérie est la relance économique dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux car la puissance d’une Nation dans les relations internationales, n’existant pas de sentiments mais que des intérêts, se mesure à son poids économique ( cas de la Chine). Le temps ne se rattrapant jamais en économie, en dynamique, toute Nation qui n’avance pas recule forcément..
Abderrahmane Mebtoul
Pr des Universités
Docteur d’Etat
(Suite et fin)