Le pétrole grappille plus de 6%

Risques géopolitiques grandissants au Moyen-Orient et en Europe de l’Est

Le pétrole clôture à près de 82 dollars le baril, enchaînant une cinquième séance de hausse consécutive, soutenu par un risque réel de l’embrasement de la situation au Moyen-Orient, la crainte sur la demande chinoise et la hausse des tensions sur les produits raffinés, particulièrement le gazole. A ces facteurs, s’ajoute la crainte d’une riposte de l’Iran en représailles aux attaques américano-britanniques en Irak, après l’assassinat d’un haut commandant des Brigades du Hezbollah, mouvement pro-Iranien.
Les analystes et experts dans le domaine énergétique, géopolitique et financier redoutent l’élargissement du conflit au Moyen-Orient et l’aggravation de la situation en mer Rouge et en Ukraine. Le commerce mondial subirait de plein fouet les conséquences d’un tel embrasement et affecterait la stabilité du commerce et de l’économie mondiale.
Dans une note, dans laquelle il analyse l’évolution de la situation dans la région, Daniel Ghali, de TD Securities, cité par le site spécialisé, leprixdubaril.com, a estimé que «les frappes américaines en Irak augmentent le risque d’un élargissement du conflit au Moyen-Orient». Cette conjoncture d’inquiétude a eu un effet immédiat sur les prix du pétrole qui ont grimpé de plus de 6%, après plus de sept séances de baisse.
Selon l’analyste Sophie Lund-Yates, d’Hargreaves Lansdown, cette progression de 6% des deux variétés de référence de l’or noir (Brent et WTI, référence américaine) sur la semaine «tient avant tout à des tensions géopolitiques accrues». Le marché des produits raffinés est, également, sous pression ces derniers jours en raison de la perturbation de production de deux raffineries russes, détruites par des drones ukrainiens, selon l’agence Reuters. Ces attaques s’ajoutent, selon la même source, «au faible rythme de production des raffineries américaines, dont le taux d’utilisation est tombé à 82,4% la semaine dernière, au plus bas depuis 13 mois».
Les tensions sur les produits raffinés risquent de durer encore quelques semaines en raison de «la mise hors service de la raffinerie du groupe BP à Whiting (Indiana)», provoquée par une coupure de courant massive, le 1er février».
«Normalement, à cette époque de l’année, on ne se préoccupe pas des stocks de gazole. Mais ils sont descendus tellement bas que cela devient un problème», a expliqué Phil Flynn, de Price Future Group, assurant que, malheureusement, «l’offre est contrainte sur le gazole». Les prix du pétrole devraient grimper davantage. Les investisseurs et les financiers demeurent très attentifs aux évolutions du marché de l’énergie. Les tensions accrues en mer Rouge, le canal par lequel transitent plus de 12% les exportations pétrolières et gazières menacent la stabilité du marché de l’énergie, des marchés financiers et de l’économie mondiale. L’approvisionnement en gaz et en pétrole du marché européen sera, également, impacté.
Samira Tk