Produire pour se nourrir !

Sécurité alimentaire

La FAO, organisation mondiale dépendant de l’ONU, a pour repères les disponibilités alimentaires en stock en quantités caloriques par jour. Elle estime que lorsque la disponibilité est de moins de 2.100 kilocalories par habitant par jour, l’état de famine est déclaré. Ainsi, des dispositions sont alors prises au niveau de la nation concernée.

La FAO avec les organisations corollaires, dès qu’elles sont alertées, étudient et lancent une campagne de solidarité. Cette solidarité internationale est mise en branle.
Cela est arrivé pratiquement durant toute la période de l’occupation coloniale et d’une manière chronique durant les années quarante. On désignait cette période «d’année de misère et de la famine».
Juste après le départ des colons, la population est estimée à presque neuf millions d’habitants. La disponibilité était d’environ moins de 1.700 kilocalories. Soit un déficit de près de 400 kilocalories. Une vague de solidarité a été engagée par plusieurs nations envers la population algérienne. Les cellules du FLN se sont transformées en comités de quartiers, qui ont assuré la répartition des quotas pour les familles les plus touchées, constitués de farine de margarine de sucre roux et parfois de fromage en boîte métallique et bien d’autres produits et barres de chocolat.
Bien que le geste soit bon, mais hormis Cuba et la Yougoslavie de Tito, le reste des pays ayant engagé des opérations de solidarité avec l’Algérie indépendante, ces mêmes pays avaient la veille à travers l’Otan fourni des armes ou des munitions à l’armée française avec lesquels elle a massacré les populations civiles.
En fait, on saura plus tard que ce sont les déstockages et renouvellements des stocks de sécurité en cas de grandes catastrophes qu’il fallait renouveler.
Leur déstockage servait pour cette campagne de «solidarité». Heureusement que ces aliments n’ont pas intoxiqué ni tué ceux qui les ont consommés. C’est une démarche de solidarité internationale et ce, dans le cadre de ce Fonds mondial de l’alimentation et de l’agriculture.
Si en 1962 les rendements étaient de 15 quintaux de blé à l’hectare et de 25 quintaux de pomme de terre à l’hectare ; aujourd’hui les rendements sont pour certaines régions à leur plus haut niveau à plus de 75 quintaux de blé dur en moyenne à l’hectare et de 650 à 750 quintaux à l’hectare pour la pomme de terre.
Soit une évolution de six fois la production de la post-indépendance pour le blé et de 30 fois les rendements de la pomme de terre.
Alors que la population s’est multipliée par cinq, passant de 9 millions à 45 millions. Les disponibilités alimentaires aujourd’hui ont atteint près de 3.200 kilocalories par habitant par jour.
Pour certains pays occidentaux, ce niveau n’est atteignable qu’après la consommation des alcools, vins et spiritueux qui, à eux seuls, fournissent plus de 2.500 à 3.000 kilocalories.
En culture industrielle, on emploie 3 personnes par hectare et jusqu’à 25 personnes par hectare selon l’orientation agricole. Aujourd’hui au niveau mondial, la FAO estime qu’un milliard fait manger les sept autres. Donc c’est le 1/8ème qui travaille pour alimenter les sept autres huitièmes.
Pour une transformation des systèmes agroalimentaires : connaître le coût véritable des aliments. La FAO soulève des problématiques très proches de la réalité d’ailleurs ; Dans l’édition 2023 de ‘’La Situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture’’, nous examinons le coût véritable des aliments, avec en ligne de mire l’instauration de systèmes agro-alimentaires durables. Le rapport introduit la notion de coûts et d’avantages environnementaux, sociaux et sanitaires cachés des systèmes agro-
alimentaires et propose une approche – la comptabilisation du coût complet (l’approche CCC) – pour évaluer les coûts cachés.
L’approche CCC s’inscrit dans un processus d’évaluation en deux phases qui comporte, dans un premier temps, des évaluations au niveau national fondées sur la comptabilisation du coût complet, dont le but est de sensibiliser, et, dans un deuxième temps, des évaluations ciblées approfondies, dont le but est de hiérarchiser les solutions et de guider les mesures de transformation.

La FAO encourage les
systèmes agro-alimentaires
«Les systèmes agro-alimentaires offrent à la société des avantages considérables : ils produisent les aliments dont nous nous nourrissons et procurent des emplois et des moyens d’existence à plus d’un milliard de personnes». Nous reviendrons dans nos prochaines éditions.
Djilali Harfouche