Consensus sur l’importance du gaz dans la transition énergétique et un juste prix conciliant les intérêts des pays producteurs et des pays consommateurs

Déclaration finale du Forum des pays exportateurs de gaz à Alger

Créé en 2001, le Sommet des pays exportateurs de pétrole et de gaz, le FPEG, est constitué de 12 membres permanents (Algérie, Bolivie, Égypte, Guinée Équatoriale, Iran, Libye, Nigeria, Qatar, Russie, Trinité et Tobago, Émirats arabes unis, Venezuela) et 7 membres observateurs (Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Mauritanie, Mozambique, Pérou), le Sénégal venant d’obtenir le 01 février 2024 le statut de membre permanent et au cours de cette rencontre ayant assisté à la présence de grandes compagnies.

Bien que le plus grand producteur de gaz en 2023, les USA ne faisant pas partie de ce forum , cela a été un succès montrant la cohésion des pays membres, où la déclaration finale a mis en relief l’importance du gaz dans le cadre de la transition énergétique, son importance pour la croissance économique mondiale, l’énergie étant au cœur de la sécurité des Etats et donc un juste prix conciliant les intérêts des pays producteurs et des pays consommateurs afin de dynamiser l‘investissement du Biogaz

1.-Le Centre international d’information sur le gaz naturel, Cedigaz, évalue les réserves prouvées mondiales de gaz naturel à 205 507 milliards de mètres cubes au 31 décembre 2022, donnant une durée de plus de 50 ans en référence au rythme de la consommation de 2022.
Sefe Energy.fr donne par ordre pour les réserves commerciales de gaz : Russie 32 740 milliards de mètres cubes gazeux, l’Iran 32 100, le Qatar 24 700, le Turkménistan 13 600, les USA 12 300, la Chine 8400, le Venezuela 6300, l’Arabie Saoudite 6000, les Emirats 5900, le Nigeria 5500, l’Irak 3500, l’Algérie 2500 et le Canada 2400. Au 31 décembre 2022, le ratio mondial des réserves sur la production commercialisée représente environ 50 années, au rythme de la production de l’année 2022. La demande mondiale de gaz devrait augmenter de façon constante dans les 20 prochaines années, dans un contexte de réserves abondantes et d’une utilisation accrue du gaz pour produire de l’énergie, une hausse d’au moins 2% par an, pendant plusieurs décennies, ce qui devrait porter cette demande à 4500 milliards de mètres cubes de gaz par an d’ici à 2030 contre 3861 en 2020 et 4036 en 2021 et 4050 entre 2022 et 2023. Pour la production de gaz qui est composée de la part des exportations,, de la consommation intérieure variable selon les pays ( en Algérie presque équivalente aux exportations) , et 15/20% de réinjection du gaz dans les puits pour éviter leur dessèchement, au niveau mondial en 2022, nous avons par ordre décroissant USA 21 027 milliards de mètres cubes gazeux, la Russie 699, l’Iran 244, la Chine 219, le Canada 205, le Qatar 170, l’Australie 162, la Norvège 128, l’Arabie Saoudite 105, l’Algérie 102 milliards de mètres cubes gazeux A fin 2023, nous avons la structure suivante de l’approvisionnement du marché européen par canalisation : Norvège 54%, Algérie 19% Russie à 17% contre 45% avant les évènements de l’Ukraine, ). Au niveau mondial, pour le GNL, nous avons la structure suivante au 01 janvier 2023 :USA 40,2% ; Russie 13,2% ; Qatar 13,1% ; Algérie 6,7% ; Norvège 6,6%. Entre fin 2022 et fin 2023, nous avons la structure suivante de l’approvisionnement du marché européen par canalisation : Norvège 2022, 46,1% et fin 2023 54%- Russie 2022 17,4% et en 2023 à 17%- Algérie 2022 13,4% et en 2023 à 19%, deuxième exportateur en direction de l’Europe par canalisation , couvrant près de de 40% de la consommation italienne et étant devenu pour l’Espagne fin 2023 le premier fournisseur avant les USA et la Russie.

2.-. La résolution finale a mis en relief quatre thèmes fondamentaux
Premièrement, la place du gaz qui devrait favoriser la transition énergétique et lutter contre les effets néfastes du réchauffement climatique, le bois, le charbon et le pétrole , et devrait être encore plus propre avec les nouvelles techniques en cours pour le développement des gaz renouvelables ou bas carbone (biométhane, gazéification des déchets, e-méthane et hydrogène) ;
Deuxièmement, la stabilisation des prix très volatils, fluctuant de 2023 et février 2024, entre 30 et 50 dollars le mégawattheure, après avoir atteint plus de 200 dollars au début du conflit Russie/Ukraine, afin de relancer les investissements hautement capitalistiques et dont la rentabilité est à moyen et long terme, d’où la référence de nombreux producteurs de contrat à moyen et long terme ;
Troisièmement, Pour assurer l’approvisionnement en énergie au niveau mondial, il a été décidé une entente entre les pays de l’OPEP+ et le forum des pays exportateurs de gaz encore que n’existe pas depuis quelques années une corrélation entre l’évolution du prix du pétrole et celui du gaz (l’indexation posant problème). Pour la commercialisation du gaz , ’il faut distinguer la production commercialisée par canalisation où actuellement contrairement au marché du pétrole qui est un marché mondial côté heure par heure, journée par journée à la bourse selon la loi de l’offre et de la demande, la prédominance sont les canalisations environ 65%,étant pour l’instant un marché segmenté géographiquement, étant prévu 50% horizon 2030. En cas où la part du GNL quoi connaît une forte croissance depuis la crise de l’Ukraine/Russie, représenterait 80/85% du marché , on pourrait alors parler, sous réserve de certaines conditions, d’un marché équivalent à celui du pétrole ;
Quatrièmement, la résolution a insisté é sur la nécessité d’un rapport de confiance entre les producteurs et les consommateur du fait que l’énergie est au cœur de la croissance de l’économie mondiale et de la sécurité des Etats et donc d’assurer la stabilité sur le marché qui renvoie pas seulement aux fondamentaux économiques mais également aux tensions géostratégiques qui peuvent perturber le marché exemple récent les sanctions européennes contre la Russie et les tensions en Mer rouge ou à des facteurs exogènes imprévisibles comme l’impact du coronavirus.

En conclusion, la structuration du Mix énergétique mondiale au 01 janvier 2023 est composée du pétrole 32 , du gaz naturel 24%, du charbon 27% ,du nucléaire 3% , du renouvelable Y compris l’énergie hydraulique 14% est appelée à évoluer entre 2030/2040/2050 avec une croissance du gaz qui représenterait plus de 30%, le pétrole 25% , le nucléaire 10%, l’hydraulique et, les énergies renouvelables dans toute leur composante y compris l’hydrogène vert et bleu 35%. Selon les données internationales donc, entre 2035/2040/2050 environ 60 à 65% de la consommation mondiale d’énergie sera constituée de la combinaison du gaz naturel, des énergies renouvelables l’Énergie hydraulique, l’’Énergie éolienne, l’Énergie solaire, la Biomasse, la Géothermie et le développement de l’hydrogène vert et bleu. Le Mix énergétique est amené donc à évoluer et le gaz naturel, comme les autres énergies «historiques», sera amené à cohabiter avec d’autres sources d’énergie dont essentiellement les énergies renouvelables
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités
Expert international