Grande inquiétude des parents

Drames et « activités douteuses » au niveau des résidences universitaires :

Les parents des étudiantes de plusieurs universités du pays expriment leur grande inquiétude quant aux nombreux drames survenus dans les résidences universitaires. Ces derniers s’alarment également sur les activités qu’ils qualifient de « malsaines » qui se déroulent au niveau des cités universitaires.

En effet, la mort cette semaine d’une étudiante au niveau de la résidence universitaire de Khenchela a jeté la colère et le désarroi non seulement chez les parents dans cette wilaya, mais chez l’ensemble des familles des quatre coins du pays. Ces derniers n’ont pas manqué d’afficher leurs inquiétudes sur ce qui se passe dans les différentes cités universitaires notamment la montée des drames et des activités extra-universitaires qu’ils qualifient de « malsaines ».
Nous avons appris que le corps d’une jeune étudiante a été retrouvée étranglée au niveau de la cité universitaire 1.500 lits de Khenchela. L’information a été confirmée par le biais d’un communiqué insérée par la direction de l’Université ‘’Laghrour Abbes’’ de Khenchela. Sur le même communiqué, la direction de cette Université a indiqué qu’une enquête a été ouverte à ce sujet pour déterminer les circonstances exactes de cet énième drame qui vient endeuiller la famille universitaire.
Depuis hier, les étudiants et leurs parents sont sous le choc et n’arrivent pas à comprendre ce qui s’est réellement passé à cette étudiante sans problème et connue par sa gentillesse. Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons essayé de prendre attache avec le groupement de Gendarmerie et la Sûreté de wilaya, mais en vain. Il en est de même pour le Procureur général adjoint chargé de la communication qui était injoignable. De son côté, le Procureur général près la Cour de Khenchela n’a pas voulu s’exprimer à ce sujet.
Le décès tragique de cette étudiante a été longuement commenté sur les réseaux sociaux. En l’absence de sources officielles sur ce drame, les langues se délient et les rumeurs circulent à travers les pages Facebook, Twitter, Instagram, Tik-Tok etc. Certains ont même indiqué qu’une vidéo aurait été laissée par la victime avant de se donner la mort, mais ne confirment pas cette éventualité et parlent d’une mort suspecte. Malgré nos efforts, nous n’avons pas réussi à confirmer cette information auprès de la direction de l’Université et les services judiciaires de la wilaya de Khenchela. Ce drame n’est pas le premier du genre, à savoir, que des drames similaires ont eu lieu dans plusieurs universités et établissements scolaires du pays ces dernières semaines. Il y a quelques jours, une élève de 15 ans, a été retrouvée étranglée au niveau des toilettes de l’établissement. Selon des sources autorisées, la jeune fille portait des traces d’étranglement au cou, probablement avec son (khimar) écharpe (voir notre édition du mardi 27 février 2024). Il y a un mois, une étudiante a été retrouvée morte pendue dans sa chambre au niveau de la résidence universitaire ‘’Saïd Hamdine’’ à Alger. La défunte, âgée de 25 ans, titulaire d’un Master 2 en Droit est originaire de la wilaya de Jijel. Au mois de mai de l’année dernière, une étudiante a trouvé la mort au niveau de la résidence universitaire pour filles ‘’Mahelma 2’’ à Alger. Selon des sources qui restent à confirmer l’étudiante a fait une chute vers 3 h du matin de la fenêtre de sa chambre. Un autre drame similaire a eu lieu au niveau de la résidence universitaire 2.000 lits ‘’Hassania’’ dans la wilaya de Chlef. Malgré les secours prodigués par les services de la Protection civile la jeune étudiante, âgée de 22 ans, a rendue l’âme.

Un vent de délinquance et d’intégrisme souffle sur nos universités
Plusieurs parents ont pris attache avec la rédaction pour exprimer leurs inquiétudes sur les drames qui s’accumulent et sur certaines activités qu’ils qualifient de «malsaines» qui se déroulent au niveau des résidences universitaires du pays. Ces parents s’alarment sur les nombreux drames survenus dans plusieurs universités et établissements scolaires et sur certains faits extrascolaires. «Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et compter nos morts sans rien faire et se taire sur les activités extrascolaires qui n’ont pas raison d’être», nous a déclaré un parent d’une élève. Celui-ci nous a déclaré que lui et son épouse sont très inquiets de la mort des étudiantes qui sortent de leur domicile en bonne santé et qui repartent dans des cercueils.
«A chaque fois qu’une information de la mort d’une étudiante circule sur les réseaux sociaux, nous retenons notre souffle et nous prions Dieu de ne pas apprendre qu’il s’agisse de ma fille», a déclaré M. Amrani. Notre interlocuteur a également parlé d’un autre phénomène qui a été évoqué précédemment par de nombreux parents à savoir l’endoctrinement religieux. Notre interlocuteur a fait savoir qu’il ne reconnait plus sa fille et qui, selon lui, a complétèrent versé dans l’intégrisme religieux. «Ma fille est rentrée à l’Université vêtue d’une veste et d’une robe neuves que sa mère lui a acheté à l’entrée universitaire. Pendant le week-end, notre fille est retournée à la maison vêtue d’une autre tenue (djellaba et khimar) qu’elle n’a jamais enfilé depuis sa naissance. M. Amrani nous a indiqué que sa fille lui a raconté qu’elle avait brûlé sa veste et sa nouvelle robe toute neuve car, selon elle, ne correspondent pas avec la tenue correcte de l’islam à savoir : ‘’El Hijab Echarii’’. C’est le même constat qu’a fait une parente très inquiète du comportement de sa fille inscrite en première année universitaire.
Cette dernière nous a fait savoir que sa fille lui a appris que l’ensemble des étudiantes ont été sommé d’enfiler les nouvelles tenues (djilbab) offertes gratuitement par des associations estudiantines à l’intérieur même des Universités et des résidences universitaires. En somme, ces activités qualifiées de ‘’malsaines’’ en plus de celles liées à la délinquance juvénile dont la toxicomanie touchent de plus en plus les Universités et même des établissements scolaires dans différentes régions du pays.
Autorités compétentes, services de sécurité et société civile sont interpellés pour se pencher sérieusement sur ces maux de société qui hantent de plus en plus la population juvénile et affectent davantage les établissements scolaires et universitaires qui doivent être protégés par tous les moyens.
Moncef Redha