Lorsque la parole devient texte

Le Coran

Transmis oralement de Dieu au Prophète par Sidna Djibril, mémorisé puis traduits sur divers supports avant de devenir le Coran, dans sa forme actuelle. A l’époque, on devait appeler le Yemen, l’Arabie heureuse. L’Arabie elle-même n’était pas un Etat organisée. Elle était polythéiste et n’a été islamisée qu’en 634.

A l’origine, il n’y avait pas de points sur les lettres et la reconstitution du Coran a été faite bien après la mort du prophète (QLSSSL), à partir des fragments éparpillés, mémorisés par Othman, à la faveur des transcriptions faites sur divers supports.

L’unification a commencé au VIIe siècle
A l’époque, le roi Dagobert dirigeait la France, il y avait aussi l’empire perse et l’empire byzantin. Le travail d’unification et de chronologie du Coran j’était pas facile. C’était une œuvre de longue haleine, le contexte n’était pas favorable à un travail rigoureux. Au texte éparpillé, il fallait trouver l’ordre de la révélation et les points diacritiques qui manquaient.
Le Coran a été recréé au fur et à mesure de sa révélation en interaction avec l’histoire. Il parait que les fragments ont été réunis au début du 9e siècle, 3 siècles de travail marqués par des risques de falsification en période de grande violence, des variantes qui n’étaient pas approuvées par deux exégètes. Cependant, le corpus officiel a été mis au point, et il n’y a plus rien à ajouter, sans chronologie thématique.
La mise par écrit se fait de la plus longue sourate à la plus courte. Il y a 114 sourates. On l’a reconstitué comme un miroir brisé, pour dire que le travail n’est pas de tout repos, avec une conception de la de la sacralité différente à chaque fois.

Lorsque la parole devient texte : il perd quelques aspects
500 versets sont d’ordre législatif, exhortatif, descriptifs de l’au-delà. Selon que la lecture est philosophique ou scientifique, l’interprétation religieuse n’est pas la même, il y a des divergences dans l’interprétation des sourates «Marie», «La table est servie». Mais on ne s’intéresse pas aux textes antérieurs. Pour découvrir les erreurs d’interprétation, on fait une double lecture selon la tradition islamique, et par références aux textes antérieurs.
On lit le Coran de plusieurs façons, c’est-à -dire selon 3 approches : approche mystique, approche historique, approche linguistique. Y a-t-il une complémentarité dans les 3 interprétations. Le problème, ce n’est pas l’interprétation mais le statut de l’interprétation. Il faut savoir interroger l’héritage.
Les différentes lectures que l’on peut faire du texte religieux comme de tout texte ancien fixé dans l’histoire, et selon la direction de l’exégèse donne une série d’interprétations différentes. On répète souvent aussi que les écoles de l’interprétation donne une diversité d’interprétations.
Aujourd’hui, on peut être guidé par l’aspect juridique qui vous limite au permis et au non permis qui nous mène dans les ajustements structurels. L’interprétation moderne avec les méthodes conduit à la déconstruction de la tradition islamique.
Le Coran tel qu’il est appréhendé actuellement par différentes tendances peut être considéré comme quelque chose qui vous remue intérieurement. On peut le comprendre différemment, tant il y a de paraboles à comprendre pour arriver au sens exact.
En voici un exemple : «ne vois-tu comment ton seigneur étend l’ombre ? Il l’aurait rendue immobile s’il l’avait voulu. Nous avons fait du soleil son guide, puis nous le ramenons à nos avec facilité». Sourate El Frorqane Aya 45.

Abed Boumediene