Importés, les viandes rouges et les poulets frais sont introuvables

Alors que la sardine est fixée à 500 DA/kg à la poissonnerie d’Alger

Au moment où le prix de la sardine est fixé, spécialement pour le mois de Ramadhan, à 500 DA/kg à la poissonnerie d’Alger, la viande rouge importée du Brésil, dont le prix d’un kilogramme est cédé à 1.200 DA/kg par l’Etat, est rarement disponible dans de nombreuses villes du pays, tandis que les poulets surgelés importés pour réguler le marché pendant le Ramadhan, lesquels le prix d’une unité est fixée à 420 DA/kg, sont, à leurs tours, introuvables sur les étales des 131 points de vente répartis sur l’ensemble du territoire national par l’Office national des aliments de bétail (ONAB).

Quantités insuffisantes ou distributions aléatoires ? Les 100.000 tonnes de viandes rouges et les 10.000 tonnes de blanches importées pour combler le vide, pour réguler le marché et, surtout, pour soutenir le pouvoir d’achat du citoyen tout au long du mois de Ramadhan, semble avoir quelques difficultés sur le terrain.
Au quatorzième jour du mois de Ramadhan, les viandes blanches et rouges importées se font rares sur les étales des points de vente, dans les marchés de Rahma et également les marchés de proximité, faute de la disponibilité de quantités suffisantes.
Disponibles et proposées uniquement pendant la moitié de la journée (chaque matin) au niveau des points de vente qui relèvent de l’Office national des aliments de bétail (ONAB), les viandes rouges importées du Brésil, dont le prix d’un kilogramme ne dépasse pas les 1.200 DA/kg, se font très rares et incapables de répondre aux besoins des citoyens pendant ce mois sacré.
C’est le cas du marché de Rahma de Saïd Hamdine à Alger, où les viandes rouges du Brésil sont introuvables à partir de midi de chaque journée en raison de la forte demande des consommateurs et l’insuffisance des quotas destinés pour ce marché.
Les 131 points de ventes relevant de l’ONAB répartis sur l’ensemble du territoire national, dont 53 points installés au niveau de marchés de proximités, sont dotés de poulets surgelés importés, toutefois avec des quantités largement insuffisantes face à la forte demande des citoyens.
En face, la vente de la sardine au prix de 500 DA/kg, a été lancée, avant-hier jeudi, à travers les points fixes de vente directe producteur-consommateur, ouverts par le secteur de la pêche et des productions halieutiques dans plusieurs wilayas du pays, dans le cadre de la poursuite de la vente solidaire des produits halieutiques.
Le lancement officiel de l’opération au niveau de la poissonnerie d’Alger, en présence de responsables du secteur de la pêche et des produits halieutiques, a connu une grande affluence des citoyens, toutefois en dehors des points fixes de vente, les prix de la sardine sont doublés dans les marchés communaux.
Pour les citoyens ayant les moyens pour se déplacer le matin vers les marchés de la Rahma, ces derniers sont chanceux et peuvent s’approvisionner en viandes rouges et blanches frais importés avec des prix plus que raisonnables, alors que d’autres citoyens n’ayant aucun moyen pour se rendre aux points de vente de l’État, ces derniers sont contraints de se rendre dans les boucheries et d’acheter des viandes rouges et blanches à des prix fous, voire à double prix.
En face, le directeur du contrôle des activités de la pêche, de l’aquaculture et de la régulation du marché au ministère, de la Pêche, en l’occurrence Hentour Abderrahmane, a précisé que la hausse des prix de la sardine, de manière générale, est due à l’augmentation de sa consommation et de la densité de la population, mais aussi au changement du mode de consommation, en ce sens que le poisson arrive même aux wilayas de l’extrême-Sud, grâce à l’amélioration des réseaux de froid et de transport frigorifique.
Le même responsable auprès du ministère de la Pêche a indiqué dans une déclaration faite avant-hier, que le secteur de la Pêche visait à réguler le marché en assurant des produits à des prix abordables et adaptés au mois sacré. A cet effet, l’importation a été autorisée avec des premières quantités étudiées et limitées, qui permettent de réguler les prix et d’équilibrer le marché, dans plusieurs wilayas, dont 8 tonnes à Alger, 5 tonnes à Annaba et 6 tonnes à Constantine.

Sofiane Abi