«Le chemin sera long, très long, il faut se préparer»

Hamid Cheradi à La Nouvelle République :

Hamid Cheradi, ancien préparateur physique et physiothérapeute nationale, spécialité football, a exercé en équipe nationale militaire, équipes nationales A, B, juniors et équipe olympique entre 73 et 87.

Un spécialiste du football national qui n’a cessé d’être proche du développement des activités sportives que nous avons approché ce week-end pour nous confier ses impressions sur ce qui attend les Fennecs dans les mois à venir. Il ne cache pas d’entrée sa déception quant aux résultats des deux derniers matchs que les Verts ont arrachés au terme des 90′. Il s’est posé des questions dont : «Avons-nous été à la hauteur du niveau des deux équipes que les Fennecs ont affronté ? On ne peut pas être satisfait d’un nul face à l’Afrique du Sud, et on ne peut être satisfait lorsque en deux matchs on encaisse cinq buts. Je pense que pour une première ce sélectionneur n’a pas été capable de se hisser au niveau proposé par l’adversaire, et ce, avec des joueurs de qualité. Quand tu prends un but aussi vite, c’est perturbant. Tu dois tout reprendre à zéro, ça change tout le match».

Pourquoi alors ces résultats
Des questions que Cheradi se pose encore aujourd’hui «Oui, entièrement d’accord pour être patient et attendre, donner encore du temps à ce nouveau sélectionneur pour mieux le juger». Revenant sur les scores, il s’est montré surpris lorsque certains estiment que les derniers résultats augurent une suite sans dégâts. «Non, désolé je ne partage pas cet avis, on n’oublie peut être que les matchs ont eu lieu ici chez nous et pas chez eux, ceci d’une part et d’autre part la majorité des joueurs se connaissent pour avoir joué ensemble durant des années, évolués lors de plusieurs matchs, non seulement chez nous, mais aussi à l’extérieur et devant leurs supporters», s’est-il interrogé. «Soyons sportifs et voyant les choses en face, il s’agit de l’une des meilleures équipes nationale africaine, qui a fait ses preuves durant de très longue années et avec une brochette de joueurs talentueux encaissé 5 buts en deux matchs…»

Difficile d’accepter des défaites
sur nos terrains
«Je vais vous surprendre si je vous dis que nous réussissons qu’avec des entraîneurs de l’Est, peut-être que je me trompe, mais l’histoire est là pour répondre. Face à l’Afrique du Sud, on était en dessous en termes d’agressivité et de détermination». A l’instar des autres professionnels interviewés, le thérapeute rejoint les avis lorsqu’ils évoquent la désorganisation du périmètre défensif. «Nous avons évité une correction si ce n’est le gardien qui a sauvé les meubles. Le constat est amère, difficile d’accepter des défaites sur nos terrains, ce que nous n’avons pas vécu par le passé, le sélectionneur a intérêt à «construire» sa défense, c’est un aspect qui urge à mon avis…Ce qui est rassurant, c’est l’option offensive qui est mise en avant, surtout que l’Afrique du Sud a été plus engagée avec une intensité telle que les Verts ont échappé à une sévère correction face à une défense mise à l’épreuve par les Bafana Bafana. Pas de quoi chanter victoire avec un nul 3-3. Il faut l’accepter, bien que cela ne fasse pas plaisir».

En résumé
Il saisit cette occasion pour exprimer son point de vue sur l’impérieuse nécessité de former plus de joueurs locaux, et pourquoi pas mettre sur pied une équipe nationale 2 qui pourra intervenir demain lors des matchs amicaux. Une façon de la préparer, c’est ce qui se fait sous d’autres cieux…Il faut également, à mon avis, réfléchir sur l’utilisation des joueurs locaux, qu’on a trop négligé, alors qu’il est essentiel, avec une formation accélérée on y arrivera à avoir d’excellents joueurs. La route sera longue.
Propos recueillis par H. Hichem