Un souffle inépuisable 

Evocation : Safsafi Abdelaziz

Safsafi Abdelaziz est né le 14 février 1954 à Bouinane dans la wilaya de Blida. C’est un milieu de terrain, un agent de liaison idéal, aussi utile sur le plan offensif que sur le plan défensif. Il possédait un souffle inépuisable qui lui permettait de couvrir énormément de kilomètres sur un terrain de football avec une vision claire dans le jeu, un excellent tir du droit en pleine course ou sur balle arrêtée.

Safsafi Abdelaziz a été l’un des meilleurs demi défensif du football algérien, une icône, une idole, une star que les Koubéens peuvent s’en vanter jusqu’à aujourd’hui. Très jeune, il a côtoyé de grands footballeurs de renommée au sein du Raed club de Kouba avec les Boualem Amirouche, les frères Aït Cheggou Djillali, les Bakou et autres qui dans le temps étaient des superstars. Saïd Amara appréciait ses qualités techniques et physiques. Il lui fait appel pour endosser pour la première fois le maillot national. C’est le début pour Abdelaziz Safsafi d’une longue idylle chez les Verts avec lesquels il se montrera un excellent milieu de terrain et un buteur puisqu’il inscrira la bagatelle de sept buts durant sa carrière internationale. Sa première rencontre s’est déroulée le 3 juillet 1973 contre l’équipe soviétique de RIGA à l’âge de dix neuf ans avec le coach Saïd Amara.
Safsafi Abdelaziz a porté le maillot national plus de soixante neuf fois et participé à divers tournois et matches amicaux, avec dix sept participations en Coupe d’Afrique des nations, sept matches des éliminatoires de Coupe du monde, aux Jeux olympiques sans oublier les rencontres officielles durant les Jeux méditerranéens de 1975 dont il remporte la médaille d’Or en compagnie des Ighili, Benkada, Cerbah, et autres sous la coupe de Rachid Mekhloufi. Safsafi Abdelaziz avait une présence physique certaine dans l’entrejeu, des passes rapides aussi lumineuses que précises. C’est un footballeur d’inspiration qui aime les grands espaces. On lui doit quelques gestes techniques de grande envergure car Abdelaziz était malgré la présence de footballeurs bien cotés, que ce soit au RCK ou en Equipe nationale, reconnu pour son talent. Les connaisseurs de la balle ronde voyaient en Abdelaziz une pièce maîtresse indispensable dans l’effectif du Celtic de Kouba, car c’est un joueur qui aère le jeu et sait exploiter les appels de balles qui s’offraient à lui. C’est un battant sur un terrain de football.
Il possédait une bonne constitution physique et avait de l’endurance durant les quatre vingt dix minutes. Il savait exprimer ses qualités de puncheur lorsque l’occasion se présentait à lui avec une vivacité sans pareil, robuste au choc. Safsafi Abdelaziz se distinguait au sein du RC Kouba par sa force de pénétration et son opportunisme, et c’est grâce à ses deux qualités qu’il est devenu un international attitré. Safsafi Abdelaziz a joué sa dernière rencontre internationale le 19 novembre 1980 contre la Pologne avec l’entraîneur Rajkov. Le match s’était déroulé à Cracovie. Abdelaziz ne pouvait plus remplir la mission de relayeur, il recula d’un cran pour occuper le poste de libero avant de rejoindre l’USM Blida pour tenter de la faire accéder en division nationale Une. Cependant, il revient une nouvelle fois, au sein du RCK comme entraîneur joueur afin de faire revenir cette formation au sein de l’élite.
L’année 1975 est considérée comme celle de Safsafi Abdelaziz, car l’infatigable dans un terrain de football, sera l’un des seuls à échapper au coup de balai effectué par le sélectionneur Rachid Mekhloufi avant les Jeux méditerranéens d’Alger. Tout comme en Equipe nationale, que dans son club de toujours, Kouba, il sera l’animateur et l’élément motivant. Avec 21 sélections, il sera le joueur le plus capé devant Madani et Kheddis. Lors d’une rencontre Algérie-Botafogo du Brésil et avec une composante où figurait les Ouchene, Kheddis, Larbés, Madani, Hadefi, Ali Messaoud, Fergani, Dali, Salhi layachi (Bachi) Gamouh, le Grand Zagalo d’ordinaire avare en paroles se distinguait impressionné par Safsafi Abdelaziz : «Quelle classe dit t-il, quel abattage» le demi défensif algérien a en effet explosé au cours de ce match en se montrant excellent ratisseur et pourvoyeurs de balles.
Deux buts ont été inscrits lors de cette rencontre contre l’excellent gardien Wendell par Dali Rachid à la 24e minute et le second par Safsafi à la 32e minute. Safasafi Abdelaziz a réalisé de grands matches avec l’équipe nationale, qui des sportifs algériens ne se souvient pas de lui, de celui que l’on surnommait le rouget, véritable pivot central par ses qualités humaines et physiques irréprochables puisque durant toute sa carrière sportive qui s’est étalée pendant plusieurs années, il a été un joueur d’une correction exemplaire. Safsafi a été le meilleur à son poste.
Kouider Djouab