Le «Coran berbériste»

Idéologie mythologique et politique

«Tout homme, qui veut s’élever au-dessus des autres animaux, doit faire les plus grands efforts pour ne point passer obscurément sa vie, comme les brutes, que la nature a courbées vers la terre et soumises aux appétits des sens.» C’est ainsi que Saluste, Galius Sallustius Crispus, qui serait né le 1er octobre 87 av. J.-C. à Amiterne, ville de la Sabine, située à environ 90 km au Nord-Est de Rome, aurait engagé des écrits intitulés «Catilina-Jugurtha», rapportés par G. Lamothe dans la traduction française des «Notices et notes» publiées le 1er janvier 1926 (n° 295) aux Ed. Hatier.

Pour notre moine «Roi des kabyles», nous avons d’abord dénoncé Les populations de type «ridé» implantées en Kabylie, d’origine turque et Janissaires, comme mon ami d’enfance porteur dans le passé du drapeau de Jacques Bénet. Elles se sont installées dans toutes villes où l’on retrouve des «Bordj» – fort militaire – (Bordj Ménail, Bordj Bou Araredj, Boghni, Tizi-Ouzou, Baghlia, Dellys et ses environs etc.). Les premières habitations apparues à Tizi-Ouzou, ont été construites par des familles turques, vivant jusqu’à nos jours dans la ville. Il s’agit des Khelil, les Stambouli, les Allal, les Briki, les Baghdadi, les Bennabi, les Fredj (ou Ferradj), les Merad, les Kouloughli, les Mesbahi, les Kechaï, les Ali Khodja, les Zmerli etc. Les descendants espagnols, italiens, turcs de Arudj Reïs (baba-oroutch) et de Khizir Khayr ad-Dîn (Barberousse), les Hammadites descendants de Hammad Ibn Bologhine, et d’autres nombreux comme les Pisans, les Marseillais etc. installés à Béjaïa (Vega antique) ne sont pas kabyles. Cette ville plurielle a été attaquée par la coalition des «Kabyles» de Koukou avec lesTurcs, et capitula en 1555, après 24 jours de siège : leur commandant, don Alfonso de Peralta, fut rapatrié par une caravelle française. Les Marabouts (Imravthens) – Almoravides – sont aussi des «petits pois kabyles ridés», ce sont des sans-papiers venus d’Espagne, de Mauritanie, du Mali et du Maroc. Ils n’ont pas le bon code génétique.
On raconte même qu’un de ces sans-papier est décédé dans le chantier en construction du «havre de paix» d’un «empereur» politique actuel. Il est venu de très loin, abandonnant son monarque, prenant d’énormes risques, juste pour «se sacrifier» dans la demeure de cet autre monarque discret. Iflissen (Faraxen pour Feraoucen et Iflensès pour Iflissen), ces Phéniciens peuple antique venus du Liban (1200 – 300 av. J.-C.), et qui se sont installés sur toute la côte, et même à l’intérieur des terres, sont aussi de type «ridé». Ce sont des corsaires qui ne font pas partie de la race des «petits pois kabyles lisses» ; ils n’auront pas droit à la «fosse» carte d’identité de notre «moine-maître chanteur». Ils se sont mélangés aux Romains et aux Carthaginois, pour brouiller les pistes. Dommage pour eux, ils ont laissé leurs traces à Tigzirt et Azzefoun, et ont été identifiés par le berbériste en chef ; dans son «Le Djurdjura à travers l’Histoire». Et puis, cela leur apprendra à «ces petits pois ridés» à s’être attaqués aux villages des Ait Ouaguenoun et les Ait Djennad en 1825, avec le concours de Yahia Agha. On va pouvoir refaire, juste pour le bonheur des télé-coloniales et de leurs appendices, l’une des batailles les plus sanglantes, entre les seigneurs féodaux de Koukou, dirigé par les Ben el Kadhi (vulgairement appelés Bougtouch) et la coalition des Ait Djennad, des Ait Oueguenoun et Iflissen Lebhar.
Des Phéniciens contre des Phéniciens, mort de rire (MDR)…. Même le roi de «Koukou» a accordé en mariage sa propre fille à Hassan Pacha, lorsque ce dernier avait liquidé les Ait Abbès. Putain, ils ont fait plein de «petits pois – Kabyles – ridés», sans doute au grand regret de notre moine-Mendel-kabyle, qui va devoir les rechercher. Et pendant ce temps là, nos voisins de table continuaient à voyager dans le ciel, et observaient les étoiles, alors que nous, nous recréions au «Pétain» dans le creusement des trous, à la recherche des «petits pois ridés» et des «petits pois lisses» pour notre Mendel-moine kabyle. Au fait, ce dernier, également de la classe politique, serait le descendant idéologique deNicolas Bibesco, pour qui le général Bugeaud est une gloire. Nicolas Bibesco écrit en page 148 dans son œuvre civilisatrice des «Kabyles du Djurdjura» : «… La France y a étudié de près la race kabyle pure, elle l’a étudiée à sa source ; elle y a découvert la vraie manière de la prendre et de la gouverner».
Vous voulez un dessin de Aïnouche ? Ce «baromètre des civilisations», qui a échappé à Darwin et à Lamarck, lorsqu’ils organisaient la théorie de l’évolution des espèces, que même Linné n’a pas réussi à nommer taxonomiquement, est même parvenu à donner un nom à son parti politique (MAK) qui ridiculise ses partisans : les MAKAKS. On dirait que c’est fait exprès. Nicolas Bibesco, ce colon hors pair, a certainement inoculé Younes Adli à l’Algérie ; ce marabout professionnel, expert en forage ethnique. Durant ses séances de maraboutisme on line, Y. Adli, nous explique, sans rire, que «nous sommes» des 4X4 de l’humanité et que nous avons même inspiré Karl Marx, Rosa Luxembourg, Engels, Emile Dukheim, lesquels se sont mis instantanément à rédiger en «buchettes». Du coup, tous les grands chercheurs du monde entier, la NASA y compris, toutes les grandes bibliothèques du monde, se sont mis à disserter dans la langue morte phénicienne (selon l’ethnologue Jean Servier) qu’est le «tifinagh».
Le «tifinagh» est toujours en cours d’élaboration dans les laboratoires coloniaux, à l’intention des «courbés vers la terre» de Saluste. Ne bougez pas : bientôt, Adli Y. vous invitera à voyager dans les galeries souterraines, pour vous expliquer qu’il y a le «tifinagh» des Touaregs, le «Tifinagh» de la petite Kabylie, le «tifinagh» de la Grande Kabylie, le «tifinagh» des Chaouis, le «tifinagh» de chaque tribu. «Diviser pour régner», c’est vieux comme le monde, et nous sommes encore dans le vieux monde. Adli ne sait peut être pas qu’il n’est juste qu’une tête de gondole, pour nous gaver de «la doctrine des périphéries». En effet, et comme l’a révélé Yossi Alpher (cet ancien officier des services secrets israéliens dans son livre intitulé ‘Periphery: Israel’s Search for Middle East Allies’, paru début 2015, aux éditions ‘Hardcover Books’ aux USA), Israël a, depuis les années 60, mis au point une stratégie dite de la ‘Doctrine des périphéries’. Il s’agit, pour la situation présente, de manipuler et d’encourager des composantes ethniques berbères ou «amazighs», en reproduisant le schéma des «identités coloniales».
Avant de clore, et de conseiller au lecteur un excellent article de Vincent Geisser et Aziz Zemouri, «La renaissance du mythe kabyle», je voudrais finir toujours en «Pétain» de notre Mendel kabyle, à propos de Said Samedi : c’est un «petit pois ridé», il ne serait pas kabyle, sa famille serait originaire de Bisra, cette ville plurielle, qui a été Numide, Romaine, Byzantine, Fatimide, Omeyyade, Hafside, Et même Hilalienne. Sans doute que «Saïd Samedi» ne supporte pas la diversité de son ascendance qui peut être en lien avec Oqba Ibn Nafi, le gouverneur du califat des «Omeyyades». Le «Coran berbériste devrait lui exiger le test génétique qu’ils imposent au pauvre peuple d’en bas, pour s’assurer de la pureté de sa «race». L’Algérie est plurielle, comme toute les nations du monde, que cela plaise ou pas, et mon intention est de dénoncer l’instrumentalisation de la culture, de ma culture «kabyle-berbère» universaliste à des fins politiques. «Le Kabyle ne fait pas le moine».
Boualem Snaoui
(Suite et fin)