La pandémie de la Covid-19 met le sport algérien et mondial KO

Alors que l’année 2020 s’achève

Jeux méditerranéens d’Oran reportés à 2022, JO de Tokyo repoussés à 2021, Euro-2020 de football décalé, salles de sport fermées, compétitions gelées : le Covid-19 a fortement impacté la pratique sportive durant l’année 2020 en Algérie et partout dans le monde.

Au vu de la vitesse de transmission du Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a aussitôt émis des recommandations afin de réduire tous les rassemblements susceptibles d’amplifier la propagation du virus, ce qui a poussé les pouvoirs publics en Algérie à annoncer la suspension des activités sportives, toutes disciplines confondues, le 16 mars. Face à cette situation, des évènements sportifs majeurs ont été reportés, voire annulés.
La 19e édition des Jeux méditerranéens d’Oran, initialement prévue pour 2021, a été ainsi reportée à 2022, afin d’éviter tout chevauchement avec les Jeux olympiques de Tokyo-2020, repoussés aussi d’une année. D’autres manifestations prévues en Algérie ont été également décalées à 2021, à l’image de la Coupe d’Afrique de cyclisme sur route à Oran et du championnat d’Afrique de VTT, tandis que le Tour d’Algérie cycliste 2020, prévu le mois de mars dernier, a été carrément annulé.
En basket-ball, l’équipe nationale a fait l’impasse sur les éliminatoires de l’AfroBasket-2021 dont le premier tournoi qualificatif a été organisé du 27 au 29 novembre à Kigali, arguant l’absence d’un plan de vol pour rejoindre le Rwanda suite à la fermeture de l’espace aérien. Idem pour les sélections algériennes des moins de 18 ans filles et garçons qui ont manqué l’AfroBasket-2020 de la catégorie en Egypte pour la même raison.

9 juillet… déconfinement pour les athlètes d’élite
Ce n’est qu’à partir du 9 juillet que la situation s’est améliorée quelque peu en Algérie et les athlètes «qualifiés et qualifiables» aux Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo ont été autorisés par le ministère de la Jeunesse et des Sports à reprendre l’entraînement avec le strict respect des mesures de protection. A partir de cette date, les fédérations nationales commençaient à organiser des stages et regroupements au niveau des structures sportives de Tikjda (Bouira), Souidania (Alger) et Seraidi (Annaba), en vue des prochaines échéances. Et pour une meilleure prise en charge sanitaire des athlètes, le Centre national de médecine du sport a été chargé de la mise en œuvre d’un protocole sanitaire anti-Covid, en coordination avec le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de coronavirus.
Comme deuxième mesure de reprise progressive des activités sportives, le MJS a autorisé le coup d’envoi, à huis clos, du championnat d’Algérie de Ligue 1 de football 2020-2021, qui interviendra finalement le 27 novembre, alors que les clubs de Ligue 2 ont été autorisés à reprendre les entraînements depuis dimanche dernier. Puis, depuis quelques jours, il y a eu le feu vert des pouvoirs publics à la reprise de la pratique en plein air d’un nombre d’activités sportives. Il s’agit de l’athlétisme, le cyclisme, le tennis, l’aviron et le canoë-kayak, le badminton, la voile, les sports mécaniques, le ski et les sports de montagne, les sports équestres, les sports traditionnels et le triathlon.

Crise financière majeure dans le football
Dans le monde, tous les événements amateurs comme professionnels ont été annulés ou reportés et les conséquences économiques sur le secteur étaient donc lourdes. Aujourd’hui, personne ne peut réellement planifier un calendrier sportif pour l’année 2021. L’un des plus grands événements sportifs mondiaux, les JO de Tokyo, ont été reportés à 2021, une décision sans précédent annoncée en mars dernier alors que la pandémie se répandait à travers le monde. Les JO doivent maintenant se tenir du 23 juillet au 8 août et les Jeux paralympiques du 24 août au 5 septembre. L’Union européenne de football a également reporté l’Euro-2020 d’une année et les championnats du monde entier se sont retrouvés à l’arrêt à partir de mars pour reprendre en juin, évidemment sans public.
Une mobilisation inédite s’est alors ébranlée dans le monde du sport. La FIFA a ainsi versé 10 millions de dollars au Fonds de solidarité de l’OMS pour la riposte au Covid-19. Ce mouvement de solidarité s’est répandu également à travers plusieurs sportifs professionnels, toutes disciplines confondues, à l’image des Roger Federer et Novak Djokovic en tennis ou encore Pep Guardiola, Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, Franck Ribéry et Paul Pogba en football. La suspension forcée des compétitions sportives n’a pas été sans conséquences économiques, principalement dans le football qui craint une crise financière majeure pour ses clubs, privés de leurs différentes rentrées d’argent.
Les pertes liées à l’absence de recettes de billetterie, de contrats commerciaux ou de sponsoring, mais aussi et surtout des droits TV, sont estimées pour la Premier League anglaise, qui serait la plus touchée à 1,15, voire 1,25 milliard d’euros, suivent ensuite la Liga espagnole (800 à 950 millions d’euros), la Bundesliga allemande (650 à 750 millions d’euros), la Serie A italienne (550 à 650 millions d’euros) et la Ligue 1 française (300 à 400 millions d’euros). Une étude menée par l’agence de communication BCW (Burson Cohn & Wolfe) a montré que la situation actuelle et la perturbation du marché des événements sportifs internationaux conduiront à des conséquences et ajustements bien au-delà de la seule année 2020.
R. S.