«Je suis foncièrement un entraîneur, ce n’est pas un challenge pour moi»

Raymon Domenech

Dans une conférence de presse animée au lendemain de sa première prise de contact et séance d’entraînement avec l’équipe du FC Nantes, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France, Raymond Domenech qualifie très vite sa première sortie de «bonheur». Mieux encore, il trouvera vite les mots qu’il faut pour faire partager avec les dirigeants et les supporters en disant «je suis venu ici égoïstement pour me faire plaisir».

«L’entraînement et la gestion d’une équipe, c’est un vrai bonheur. Je ne compte pas sur le fait de savoir s’il y aura une suite, ce n’est pas mon souci». Un peu plus loin dans ses déclarations, on notera cet optimisme qui régit son quotidien, non seulement en tant qu’entraîneur, mais en tant que homme appartenant à ce monde footballistique. Une intelligente analyse dans laquelle il serait aisé de décortiquer un message adressé aux entraîneurs qu’ils soient européens ou africains. «Les entraîneurs, nous sommes tous des éternels optimistes. Après, on sait très bien que cela dépend des résultats. Après moi, il y aura forcément un 18e entraîneur». «Je veux avancer…» Évoquant «son» président du FC Nantes, on retiendra une leçon purement sportive. «Je crois que le président a des occupations. Cela ne me pose aucun problème dans la mesure où je veux parler de football.
J’ai un âge qui permet d’avoir vu certaines choses et j’ai plus besoin d’être accompagné. J’espère qu’à travers ce que l’on va montrer sur le terrain, nous allons unir tout le monde. Je ne suis pas inquiet. J’ai envie que cela se passe bien sur le terrain. Pour le reste…» Des mots que tout le monde aimerait entendre retentirent dans les conférences de presse, réunions ou dans les vestiaires. «Je veux avancer… C’est un vrai bonheur d’avoir eu cette opportunité. C’est quelque chose d’extraordinaire. Je suis foncièrement un entraîneur, ce n’est pas un challenge pour moi, j’essaie juste de partager mon plaisir. Ce que j’ai vécu depuis deux jours, c’est extraordinaire.
C’est l’essence de ce que je suis». L’histoire, son histoire, se révèle dans ses propos, d’abord parce qu’il est un homme du football, appartenant à ce sport, il ne le vit pas par intérêt, mais par amour. C’est ce beaucoup de personnes aimeraient remarquer dans les déclarations et regards des entraîneurs. «Au premier entraînement, j’ai eu l’impression de n’avoir jamais arrêté. Je voulais retrouver l’odeur de la pelouse. Pour moi, c’était ça que j’avais envie de retrouver. Je restais aux bords du terrain, mais je voulais être au milieu de ce terrain. C’est le cas désormais et je suis heureux de cela». Ecrire son passé et le faire connaître Combien sont-ils à l’écrire, à la faire connaître, et à la faire décortiquer ? L’entraîneur Domenech, lui, n’a pas perdu de temps. «J’ai écrit un livre qui s’appelle ‘Tout seul’. Il est disponible chez Flammarion et il existe aussi en poche (rires). Je considère m’être débarrassé de cette étiquette depuis longtemps (…) J’ai l’impression que mon métier de sélectionneur appartient à une autre vie».
Une de ses déclarations est synonyme de ce qu’il l’anime «moi je vis avec le présent et l’envie de réaliser quelque chose avec ce club. Mon image n’est pas mon problème. Ce qui s’est passé avant, c’est écrit et je ne peux rien y changer. Il faut vivre avec son temps, son époque. Et je le redis : c’est un bonheur d’être là». «Je n’ai pas dit que j’étais le pompier de service» Domenech veut refaire le match, s’exprimer et faire profiter son club de ce qu’il avait tant voulu réaliser auparavant. C’est du moins ce que nous comprenons, pour lui «je suis vraiment là pour que les joueurs arrivent à l’entraînement avec le sourire (…) J’ai dit oui très vite sans réfléchir à tout ce que cela entraînait derrière.
Je n’ai pas d’objectif particulier. Je veux redonner de la cohérence à cette équipe. Je pense que la manière est plus importante que de dire que je veux finir 10e ou 12e. Si on se dit qu’il faut absolument finir à une certaine place, cela signifie que l’on va sacrifier beaucoup de choses». Qu’est-ce qui fait que cela ne se produit pas ailleurs ? Qu’est ce qui fait que de pareils discours ne sont pas entendus ailleurs ? L’entraîneur est un professionnel du monde sportif qui entraîne ses joueurs vers des objectifs pour lesquels il est là. Synthèse de

H. Hichem (source FF)