Vaste remaniement ministériel à cause de l’instabilité politique

Tunisie

Le Premier ministre tunisien, Hichem Mechichi a annoncé, le 16 janvier 2021, un remaniement au sein de son gouvernement concernant 11 ministères, y compris celui de la Santé. Ce vaste remaniement ministériel annoncé en Tunisie vise 11 ministres du gouvernement tunisien, à savoir la Santé, la Justice et même l’Intérieur, a rapporté l’agence tunisienne, citant le Premier ministre.

Selon le communiqué du cabinet du chef du gouvernement, celui-ci vient de remplacer les ministres de la Justice, de l’Intérieur, de la Santé, de l’Industrie, de l’Énergie, de l’Agriculture, de la Culture, des Domaines de l’Etat, de la Formation professionnelle et de l’emploi, de la jeunesse et des sports de même que de l’environnement et développement durable. Ainsi, le ministère de la Santé, dans ce pays sera dirigé par Hédi Khairi, ancien doyen de la faculté de médecine de Sousse à cause de la situation épidémiologique qui s’avère compliquée. Dans sa composition initiale, le gouvernement Mechichi n’a rempli ses fonctions que pendant quatre mois et demi. Le Parlement a voté une motion de confiance à ce cabinet le 2 septembre 2020. Les priorités du nouveau cabinet avaient été listées par Hichem Mechichi en septembre dernier. Il avait alors évoqué la nécessité de faire barrage au détournement de fonds, de relancer plusieurs secteurs de l’économie avant tout de l’énergie et des mines, de financer le budget de l’État et d’opérer des réformes administratives. Le Premier ministre avait promis de se concentrer sur la lutte contre la pauvreté, l’augmentation du pouvoir d’achat de la population, ainsi que la garantie de soins aux groupes les plus vulnérables, surtout dans le contexte de la pandémie de Covid-19.

Des émeutes et des actes de vandalisme déclenchés un peu partout
Les unités sécuritaires ont interpellé 632 individus, pour la plupart des mineurs, à la suite des actes de vandalisme et de vols constatés dans de nombreuses régions du pays a déclaré, lundi à l’agence TAP, le porte-parole du ministre de l’Intérieur, Khaled Hayouni. «Les unités sécuritaires mettent tout en œuvre pour faire face aux actes de violence et aux tentatives de vol et de pillage des biens privés et publics», a-t-il déclaré. Il a en, outre, précisé que les saccageurs ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre. Les individus en question ont été déférés devant le ministère public, conformément à la procédure. «Des blessures de gravité variable ont été enregistrées dans les rangs des forces de l’ordre. Certains ont été gravement blessés », a-t-il indiqué. Depuis le début du confinement total, décrété entre le 14 et le 17 janvier, plusieurs régions du pays ont été le théâtre de heurts nocturnes entre des jeunes et forces de sécurité et d’actes de pillage, de vandalisme et de vol de commerces, d’agences bancaires et de bureaux de poste. Des troubles nocturnes ont éclaté, dans la nuit de lundi, dans plusieurs régions du pays malgré un confinement général pour lutter contre le nouveau coronavirus et un couvre-feu imposé à partir de 16h00. Des actes de vandalisme et de violence ont été enregistrés à Tunis, La Manouba, Bizerte, Nabeul, Béja, Siliana, Sousse, Monastir, Mahdia, Kébili, Kairouan et Kasserine, selon des sources sécuritaires. Ces troubles dont les motifs exacts ne sont pas encore connus, interviennent dans un contexte de problèmes socio-économiques, aggravés par la crise sanitaire et un contexte d’instabilité politique dont le dernier remaniement. En plein couvre-feu, les forces de l’ordre dans les villes citées ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des jeunes qui lançaient des pierres, bloquaient des routes avec des pneus enflammés et saccageaient des magasins et commerces privés. Bravant le couvre-feu qui devrait entrer en vigueur à partir de 16h00, plusieurs fauteurs de troubles sont descendus cette nuit dans la rue cassant des façades de commerces, commettant des actes de pillage, et lançant des pierres contre la police. A informé la même source. Selon la même source, il s’agit de jeunes, en majorité des mineurs, âgés entre 15 et 25 ans. Aucun slogan n’a été scandé durant ces troubles. La majorité des actes de violence ont eu lieu dans des quartiers populaires et à forte densité démographique notamment à Tunis, La Manouba, Bizerte, Sousse (est), Nabeul, Siliana, Kairouan et Kasserine. Un dispositif de sécurité renforcé a été déployé autour des sites vitaux et services publics ainsi qu’autour des établissements de souveraineté.
Oki Faouzi