L’agression marocaine contre Soltana Kheya dénoncée

Sahara occidental

La militante sahraouie, Aminatou Haidar a dénoncé samedi, l’agression perpétrée contre sa concitoyenne, Soltana Kheya par les forces d’occupation marocaine dans la ville occupée de Boujdour.

«Je dénonce très fort la répression féroce de l’occupant marocain dont a été victime ce matin à Boujdour occupée, Soltana Kheya, membre de ISACOM (Instance sahraouie contre l’occupation marocaine)», a indiqué Aminatou Haidar dans un Tweet. «Le dénommé Hakim Elamiri est responsable de ce crime», a ajouté le prix Nobel alternatif 2019, estimant que «la situation est très grave». Suite à l’intensification de la répression contre des militants et activistes sahraouis, une campagne de dénonciation contre les pratiques du régime marocain au Sahara occidental est en train de prendre de l’ampleur ces derniers jours.
Plusieurs comités et associations ont dénoncé, la politique menée par Rabat dans les territoires sahraouis occupés depuis la rupture du cessez le feu le 13 novembre dernier. Jeudi, l’association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), a adressé, une lettre ouverte au Comité international de la Croix-Rouge lui demandant, d’intervenir dans le contexte actuel de guerre entre le Maroc et la République sahraouie et de protéger les Sahraouis de la répression marocaine dans les territoires occupés. Lundi, la fondation des droits humains, Nushatta, a affirmé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux que, les forces d’occupation marocaines ont lancé une féroce campagne de répression contre les militants sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental depuis la reprise du conflit armé suite à la violation du cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre dernier. Dans cette vidéo de deux minutes, la fondation Nushatta parle du cas de la militante Soltana Kheya assignée à résidence dans la localité de Boujdour occupée, pendant 11 semaines. D’après la fondation, la militante sahraouie qui «a déjà perdu un œil lors d’une agression policière il y a quelques années», subit, elle et sa famille des «violences policières».

APLS : poursuite des attaques contre les forces d’occupation marocaine
Les unités de l’Armée populaire de libération sahraouis (APLS) ont poursuivi leurs attaques ciblées contre les retranchements de l’armée de l’occupationmarocaine au niveau du mur de sable, infligeant une grande destruction dans les bases de l’occupant, pour le 94e jour consécutif, et ce après les opérations qualitatives ayant ciblé le cœur même du territoire marocain, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui de la défense. Selon le communiqué militaire n°94 rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS), «lors de la journée de vendredi, des unités avancées de l’APLS ont ciblé, dans leurs frappes intenses, des retranchements de l’armée marocaine et des bases militaires dans la région d’Akrart Lehdid relevant du secteur Forsia, à deux reprises». Samedi, «l’APLS a ciblé, par un bombardement destructeur, les bases des soldats de l’occupant marocain retranchés dans la zone Guelb Adhlim du secteur de Techla, ainsi que les bases de l’ennemi le long du mur de la honte dans la zone de Rousse Essebti du secteur Mahbès», lit-on dans le communiqué qui ajoute que «des colonnes de fumées s’échappaient de la base prise pour cible». Les attaques de l’APLS se poursuivent contre l’occupant marocain qui subi de lourdes pertes tout au long du mur de la honte, conclut le communiqué.

Soltana Kheya : «l’occupant marocain mène une répression féroce et aveugle contre les Sahraouis»
«L’occupant marocain impose, depuis 90 jours, des centaines de formes d’interdits et d’interdictions aux Sahraouis résidant dans les territoires du Sahara occidental occupé, et la répression dont ils sont victimes est devenue plus féroce et plus aveugle que jamais», a dénoncé la militante sahraouie, Soltana Kheya. Dans un entretien avec le journal électronique «La Patrie News», Soltana Kheya, a souligné vendredi, que cette situation dans les territoires occupés qu’elle qualifie d »enfer », a commencé à la suite de la rupture unilatérale par l’armée d’occupation marocaine du cessez-le-feu en date du 13 novembre passé. «Les civils sahraouis vivant dans les territoires occupés, dont moi-même, avons été pris dans un engrenage de violence et de répression pour nous intimider et tenter de nous faire taire. C’est devenu une politique systématiquement suivie et appliquée par l’occupant marocain», a-t-elle accusé, affirmant être «victime d’un siège total et absolu depuis son retour d’Espagne». Depuis le 19 novembre donc, elle est sous résidence surveillée.
«La répression dont nous sommes tous victimes est devenue plus féroce et plus aveugle que jamais», a-t-elle signalé. Elle se plaint que cela fait 84 longs et interminables jours qu’elle vit, avec sa petite famille sous résidence surveillée. «Nous ressentons comme de la braise brûlante cette intenable situation. Personne n’a plus le droit de nous rendre visite, de nous voir, ni même de nous parler », a-t-elle ajouté, indiquant que (…)». «Les domiciles des Sahraouis, sont investis, fouillés, mis à sac et même pillés». «Nous sommes frappés par des centaines de formes d’interdits et d’interdictions. Même le fait de se tenir près de sa maison, ou de s’adresser à un voisin, devient un délit, ou carrément un crime», a témoigné Mme Kheya qui a tenté, le 7 février dernier, de briser le siège dont elle est victime.

Les Sahraouis plus que jamais déterminés et engagés
D’après la militante, «l’occupant marocain veut qu’on serve d’exemple, pour éloigner tout le monde du chemin difficile du militantisme (pour l’autodétermination)». Mais pour elle, «c’est l’exact contraire qui est obtenu à travers ces intimidations et cette féroce répression. Nous en sortons plus déterminés, plus aguerris et plus engagés que jamais. Ces 84 jours d’embargo sont pour nous tous une prison à ciel ouvert».

Agression marocaine brutale contre la militante sahraouie
Soltana Kheya et sa soeur Elwaara Des policiers de d’occupation marocaine et des membres de ses appareils répressifs ont brutalement agressé la militante sahraouie Soltana Kheya et sa sœur Elwaara Kheya à leur domicile dans la ville sahraouie occupée de Boujdour, rapporte l’agence de presse sahraouie (SPS). Des sources dans la ville occupée, citées par SPS, rapportent que «les agents marocains Hakim Amern et son adjoint, Mohamed Madi, ont brutalement frappé la militante pour ses manifestations pacifiques et son rejet de l’occupation marocaine au Sahara occidental». Il y a quatre jours, l’organisation internationale, «Front Line Defender» a averti que «la défenseure des droits humains, Soltana Kheya est assignée à résidence depuis 12 semaines à Boujdour». Le 19 novembre 2020, plusieurs unités de la police marocaine ont assiégé le domicile de Soltana Kheya, et l’ont agressé physiquement et verbalement. Quelques jours après la violation du cessez-le-feu par le Maroc dans la région de Guerguerat, la militante sahraouie qui se rendait de la ville de Laâyoune à Boujdour a été arbitrairement détenue par la police marocaine à un poste de contrôle entre les deux villes. Le même jour, plusieurs véhicules de police ont assiégé le domicile de Soltana Kheya et un policier a fait une descente au domicile et aurait agressé physiquement la mère et la sœur de la militante sahraouie. «La mère de Soltana Kheya a été blessée au dos et à la tête et est restée inconsciente suite à l’intervention de la police», indique l’organisation dans sa plainte concernant la grave situation que traverse l’activiste. Les autorités d’occupation marocaines ont intensifié le harcèlement contre des activistes sahraouis en surveillant d’éminents défenseurs des droits humains, le recours excessif à la force pour disperser des manifestations pacifiques et les mauvais traitements infligés aux défenseurs des droits de l’Homme emprisonnés. Le harcèlement des autorités marocaines se manifeste également à travers l’adoption de mesures disciplinaires arbitraires contre les défenseurs des droits humains dans le cadre de leur emploi.
R. I.