Accélération des réformes, l’étau se resserre autour de l’Exécutif

Les nouveaux ministres soumis à l’épreuve du temps et de l’efficacité

Les nouveaux ministres du Gouvernement de Djerad prennent leurs fonctions à la tête de leurs ministères respectifs. Ils sont appelés, désormais, à relever tous les défis conjoncturels à surmonter, à réaliser les changements possibles et surtout à renverser la situation complexe de leurs secteurs en apportant une attention nouvelle aux interactions entre les différentes réformes structurelles inscrites dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan d’action du Gouvernemen.

Suivant les mots d’ordres : «Réformes radicales et croissance pérenne». Ce sont les seules réponses durables à une situation sanitaire, économique et financière vulnérable. La nouvelle équipe de l’Exécutif devra ainsi trouver la voie vers des politiques plus objectives et cohérentes et décider de suivre ou d’effacer les traces de leurs prédécesseurs. Avec les récentes crises, sanitaire, économique et sociale, de grands dossiers de la réforme et plusieurs chantiers sectoriels (eau, entrepreneuriat, industrie, bâtiment et énergie…), les attendent. Si l’année 2020 était celle de la gestion de la crise sanitaire et de l’évaluation des niveaux de développement des différents secteurs productifs, l’année 2021 devra être celle de la délivrance et de la révolution économique. Unanimement, ils s’engagent à restructurer et redynamiser leurs secteurs d’activité.
Les nouveaux ministres, choisis pour leurs compétences solides dans leurs domaines, seront soumis à l’épreuve du temps et de la performance. Certes, les défis sont difficilement surmontables avec l’absence de perspectives optimistes et le manque de visibilité depuis des mois, mais l’enjeu reste appréciable et rien n’est «impossible». Ils doivent surmonter les échecs ou les difficultés conjoncturelles et structurelles pour en faire un tremplin. Les attentes du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et du chef du Gouvernement, Abdelaziz Djerad, reconduit à la tête de l’exécutif, à l’égard des nouveaux ministres sont fortes. Chacun dans son secteur. Désormais, les priorités sont multiples pour le ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha, nommé à la place de Ferhat Ait Ali Braham, qui n’a pas achevé les missions qui lui sont assignées depuis un an. Pour son successeur, M. Bacha, l’objectif serait de poursuivre sur la même lancée et surtout mener le secteur industriel public, précarisé et désorganisé, vers une sortie de crise durable.
«Nous devons intensifier nos efforts et poursuivre ce que le ministre a commencé, réorganiser, restructurer et mettre tous les systèmes industriels en marche», a-t-il déclaré, en marge de la cérémonie de passation de pouvoir, hier, saluant les efforts accomplis par M. Aït Ali. «Il y a un an, un gros effort a été fait, nous mettrons notre industrie sur la bonne voie. Toutefois, les défis sont grands, de nature technologique, économique et commerciale dans un monde en mutation», a-t-il souligné, en mettant l’accent sur «la nécessité d’intensifier les efforts et de les placer dans un cadre rationnel et planifié, fondé sur des objectifs. Également, de réduire la facture d’importation, sur la base d’une maîtrise de la production pour éviter le gaspillage». De son côté, Kamel Nasri, appelé à occuper le poste de ministre des Travaux publics et des Transports à la place de Farouk Chiali, a promis, dans une déclaration en marge de la cérémonie de prise de fonction, d’accélérer la mise en œuvre du plan d’action du secteur et de traiter en urgence les dossiers prioritaires, sans perdre du temps. Une vision que partage le nouveau ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Tarek Belaribi, qui remplace M. Kamel Nasri, nommé en juin 2020, à la tête de ce secteur.
Dans une déclaration aux médias, M. Belaribi a évoqué, la situation difficile que vit le secteur de l’habitat depuis des années, particulièrement sensible aux tensions du marché de l’immobilier. L’amélioration de l’accès au logement est un vecteur majeur du progrès et de la cohésion sociale. Le défi sera ainsi de mettre fin à une crise de logement persistante. Nommé à nouveau à la tête du ministère de l’Energie et des Mines, deux domaines re-fusionnés à nouveau, Mohamed Arkab a réitéré son engagement de «faire du développement des zones d’ombres sa priorité», invitant les cadres et partenaires sociaux et économiques à «s’impliquer davantage afin d’atteindre les objectifs de se libérer de la dépendance aux hydrocarbures». S’exprimant, également, en exergue, de la cérémonie de prise de fonction, le nouveau ministre du secteur des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, qui a remplacé, Arezki Berraki, a reconnu la «pauvreté hydraulique en Algérie», estimant que cette crise nécessite une réorientation de la gestion de cette source vitale. Avec la réduction du nombre des départements ministériels, passant de 39 à 34, le Gouvernement sera contraint d’accélérer l’exécution des réformes globales, rapidement. L’étau se resserre autour du Gouvernement Djerad.
Samira Takharboucht