Le match qu’il ne fallait pas sous-estimer

MCO : Jean-Michel Cavalli

«Outre les 693 millions que le MC Oran se verra, désormais, ponctionner de sa part de droits TV, comme l’a laissé croire son administration, une autre requête pourrait lui valoir (beaucoup) d’autres ennuis. Cavalli avait, en effet, lancé une bombe dans ce même espace en révélant avoir en sa possession «un autre contrat datant de 2016».

Une tornade s’abat sur le club oranais. Les abris ne suffiront pas pour sauver son image. La coupe est pleine. La FIFA achèverait bien ce club qu’elle vient de condamner à verser 693 millions de centimes à son ancien mentor Jean-Michel Cavalli. Un montant qui déstabilise ce club qui croyait échapper à la trappe FIFA. Quelle pièce a donc fait défaut dans la gestion de ce club oranais ? Les dirigeants, comme tant d’autres, pensaient ne pas être touchés par de pareils conflits. Ils avaient certainement commis l’erreur qu’il ne fallait pas pour en arriver à ce stade qui entre dans l’ordre de la collection des pénalités. Il aurait pu être traité à l’interne avant de rater les grands repères qui seraient l’excellente barrière pour arriver à un tel pallier qui froisse les esprits et découragent les supporters qui espèrent terminer la saison sans vacarme. Le MCO a déjà connu des stations conflictuelles mais pas aussi importantes, et n’est pas aussi le club à vivre de pareils séismes financiers. Le MCA et l’USMA sont dans les mêmes draps. «Ils payent plus de pénalités que de salaires», faisait remarquer le technicien corse. Il s’agirait là, sans aucun doute possible, d’une résultante d’une méconnaissance flagrante et pénalisante des lois et us en vigueur dans le haut niveau.
Aboubakr Radjaâ, un des dirigeants de ce club, affirmait sans bégayement que le club n’avait rien à craindre de la menace de la FIFA. Un raisonnement boiteux dont son épaisseur ne pouvait que finir par comptabiliser un autre point négatif. Cette hâte de croire que les sanctions de la FIFA ou de la FAF ne dérangeraient pas pour autant les calculs de la trésorerie, est une erreur grave en soi. Dans cette forêt de questions, une semble se signaler au regard de son importance : pourquoi les textes et lois ne sont pas respectés ? Ce qui a inévitablement fait figurer ce club dans le registre des mauvais élèves en matière de gestion, causant ainsi du tort à la trésorerie du club ainsi qu’à son image de marque. Voilà bien une situation – problématique pour les comptes du club qui – pourrait également avoir de très lourdes conséquences sur son avenir. Mais même après l’annonce de cette sanction, la direction oranaise continuait de nier l’évidence en se cachant derrière le fallacieux argument de «l’absence d’une passation de consignes avec l’ancien président Ahmed Belhadj Baba».
Du coup, un ballet humain s’est mis en marche pour tenter de trouver la meilleure solution pour régler, à l’amiable ce qui n’était pas l’ordre du jour hier, en l’occurrence avec Jean-Michel Cavalli, qui disait dans une déclaration rapporté par Liberté «Je pourrai également déposer une requête au niveau de la FIFA puisque la loi est claire à ce sujet et que j’ai la possibilité de le faire dans les dix ans. Ce contrat, avec un salaire mensuel de 23 000 euros, je l’aurais mis dans la cheminée si la direction m’avait montré le respect qu’elle me doit…L’actuelle direction du MCO aurait pu éviter un tel scandale si elle avait fait preuve d’intelligence ou, du moins, de respect envers ma personne. Or, lorsque je me suis rapproché d’elle, fin octobre 2019, pour lui signifier que le club me devait deux mois de salaires, j’ai tout simplement été ignoré, voire méprisé. J’avais chargé mon avocat de leur signifier mon entière disponibilité à régler cette affaire à l’amiable. Il y avait mille et une solutions à ce litige. Ce n’est pas au MCO que j’allais faire un coup tordu. Mais les actuels dirigeants se sont pris pour ce qu’ils ne sont pas ! Ils ne m’ont pas respecté.
Ils n’ont pas respecté le contrat en bonne et due forme qui est le mien ! Ils ont non seulement refusé d’écouter ce que je pouvais leur proposer, mais ils ont aussi et surtout été hautains, inaccessibles» et de poursuivre «Et par-dessus tout, ils me dénigrent et tentent de me salir dans les médias !». «J’ai tous les documents qui prouvent que le club me doit deux mensualités. J’ai toutes les preuves qui démontrent que Belhadj ne m’a pas versé mes deux salaires. À ces deux mois s’ajoute l’avenant stipulant que le contrat est reconduit tacitement une saison supplémentaire en cas de maintien parmi l’élite». A-t-il était payé ? Pour les uns, oui mais pour l’intéressé «J’ai tous les documents et accusés de réception qui prouvent que l’actuelle direction a été mise au courant, au plus tard au mois de novembre dernier. Le délai était de dix jours pour répondre à ma doléance. Je lui ai accordé un mois, mais rien ! J’ai tenté de la relancer, rien ! Je ne pouvais tout de même pas accepter un tel comportement vis-à-vis de ma personne, alors que, moi, j’ai toujours été respectueux des hommes et des engagements ! J’ai une requête officielle qui a été refusée en décembre. Ils l’ont signée ! C’est pour cela que j’ai décidé de saisir la FIFA». Et maintenant, le MCO sortirait-il son carnet de chèque ?
H. Hichem