Résultats probants dans le concentré de tomate

Tomate industrielle

L’Algérie est-elle arrivée à mettre un terme à l’importation du Triple concentré de tomate (TCT) dont elle n’arrivait pas à se passer annuellement au détriment de la production nationale ? A cette question, la douzaine de transformateurs en activité jusqu’à l’extrême-Sud répondent affirmativement.

Plusieurs précisent même que les activités de la trituration et mise en boîte en créant des milliers de postes de travail assure une valeur ajoutée relevant de la performance socio-économique. Elle est à l’origine de la hausse de la fiscalité, de la réduction des importations donc de gains en monnaies étrangères. Cette situation aurait pu être meilleure si le dossier d’un des plus importants transformateurs Amor Benamor avait été sérieusement pris en charge. Il n’en demeure pas moins que les résultats enregistrés au courant de la saison 2019/2020 révélés par le ministre répondent point par point à la feuille de route du secteur adoptée par le Conseil des ministres. Tout en mettant un terme à l’anarchie sévissant dans ce secteur de la transformation agricole, cette feuille de route a donné un plus à la promotion de la production nationale en assurant une base solide à la production nationale. C’est ce qui a été confirmé par la campagne de récolte et de transformation de la tomate industrielle 2019/2020.
Les chiffres avancés précisent que des performances exceptionnelles ont été enregistrées. Selon les chiffres révélés par le ministre de l’Agriculture, il est souligné l’inscription d’une production nationale de près de 13 millions de quintaux (qx) à ce jour, selon les données communiquées jeudi par le ministère de l’Agriculture. Dans son communiqué, cette institution précise que : «Les opérations de récolte qui ont débuté au mois de janvier au niveau des wilayas du Sud et à la deuxième décade du mois de juin dans les régions Nord du pays, ont réalisé à ce jour plus de 12,7 millions de quintaux avec un rendement moyen de 743 q/ha, soit un accroissement de 77% comparativement aux quantités réalisées à la même période de l’année précédente où la production avait atteint 7,2 millions de qx», a indiqué le ministère. Il a précisé que la disparition de l’interventionnisme de l’Etat dans cette filière du concentré de tomate et celle de l’immixtion des autorités qui, à la base, auraient eu la bonne intention d’assainir le secteur et vouloir le protéger est principalement pointée du doigt par certains importateurs. Aujourd’hui, le secteur parait s’être redynamisé.
C’est ce qu’indiquent plusieurs de ses acteurs qui envisagent la création d’un groupement d’entreprises spécialisées dans l’exportation du concentré de tomate avec un prix de référence. Pour l’heure, on en est à la satisfaction relative à la quantité globale de l’ordre de 5,3 millions de qx de tomate transformées pour une production de 471.780 qx en équivalent Triple concentré de tomate (TCT) et 239.922 qx de Double concentré de tomate (DCT). L’autorité de tutelle a également révélé que la superficie consacrée cette année à la culture de la tomate industrielle est estimée à 24.453 ha dont plus de 17.000 ha déjà récoltés. Il y a également le fait à souligner avec l’achèvement dans les temps prescrits des récoltes de tomate tout à fait au Sud (Adrar et Tamanrasset et la finalisation de leurs récoltes qui a atteint globalement une production de 726.385 qx. Soit un rendement moyen de 603 qx/ha. On s’attend aussi à ce que les wilayas du Nord comme Skikda, Guelma, El Tarf, Annaba, Ain Defla et Chlef enregistrent de bonnes performances dans les deux sens.
La stimulation de la filière par les autorités est faite, justement, pour stimuler les énergies et encourager les acteurs de la filière. On précisera que cette stimulation porte sur un nouveau dispositif de facilitation de paiement des primes et de contrôle de traçabilité. Il a été mis en œuvre à partir de cette campagne pour, précise le ministère, faciliter l’opération de paiement des primes liées à la tomate industrielle au profit des agriculteurs et des transformateurs. La même source indique que «grâce à ce nouveau système numérisé, les primes seront versées désormais directement sur les comptes des agriculteurs et des transformateurs. Auparavant, ce sont ces derniers qui versaient les primes de soutien aux agriculteurs, engendrant de fait des retards de paiement pour les producteurs».
A ce propos, le ministère a rappelé que l’Etat accorde une prime de 4 DA au kilogramme de tomate livré à l’unité de transformation, et cette dernière perçoit 1,50 DA/kg transformé. L’Algérie se passe de l’importation du DCT. Selon les mêmes données du ministère, la tomate industrielle a connu, ces dernières années, une évolution considérable en matière de superficie et de production, passant à 24.800 ha avec une production de 16,5 millions qx en 2019, contre 16.958 ha avec une production de 9,2 millions de quintaux en 2013. En ce qui concerne la production du CT le ministère révèle que sa production a augmenté significativement passant de 9.200 tonnes en 2013 à 86.052 tonnes en 2019 pour le TCT et de 21.654 tonnes en 2013 à 21.434 tonnes en 2019 pour le DCT. Cette performance a permis de réaliser une autosuffisance de l’Algérie en ce produit de large consommation en se passant progressivement des importations du concentré de tomate.
A. Djabali