Michel Platini face à un dossier costaud

Le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, a une nouvelle fois choisi son média pour communiquer.

Très attendu, est le procès par les professionnels du monde footballistique. Très attendu sous différents angles, il y a ceux qui cherchent à dénouer le vrai du faux puisqu’il s’agit d’une personnalité du football mondial. Les faits dont il est accusé sont graves, et au même moment, il y a sur d’autres terrains, un rapport de force entre l’ex-président de la FIFA et Platini.

Platini confiant ?
Selon l’entourage de Michel Platini, celui-ci «a été attentif à l’exposé des éléments et aux interprétations présentées par le procureur Hildbrand. Il demeure très confiant sur le fait que cette procédure lui permet de prouver son intégrité dans ce dossier». Selon le Parquet, il s’agissait de son «audition finale» avant la clôture de l’instruction. Le légendaire n°10 était aussi convoqué ce mardi. Selon les médias, il n’aura pas besoin d’être réentendu. «Il sera ensuite soit mis hors de cause renvoyé devant un tribunal pour y être libéré, soit jugé». La presse étrangère rapporte que «l’ex-numéro 10 légendaire des Bleus est soupçonné d’escroquerie», «gestion déloyale», «abus de confiance» et «faux dans les titres», des accusations élargies en novembre et passibles de cinq ans de prison. Il ne sera pas seul sur ce terrain judiciaire, puisque Sepp Blatter devrait également être entendu pour cette affaire, mais il est convalescent après avoir été hospitalisé en décembre et janvier.

Sur quoi porte ce lourd dossier ?
Il faut remonter à la chute des deux anciens dirigeants, mis au ban du football mondial fin 2015, pour un double contentieux : d’abord l’affaire principale instruite pour «gestion déloyale», «abus de confiance» et «escroquerie», soit un paiement de 2 millions de francs suisses de la FIFA à Michel Platini en 2011, validé par le président de l’époque Sepp Blatter sans contrat écrit. Ce lundi, le ministère Public de la Confédération (MPC) à Berne, a eu à interroger «le triple Ballon d’Or» par le procureur Thomas Hildbrand qui le poursuit pour ce paiement par la Fifa début 2011. «Anciens alliés devenus rivaux, Sepp Blatter et Michel Platini martèlent sans relâche qu’il s’agit d’un reliquat de paiement pour un travail de conseiller effectué par le Français en 1999-2002». Il faut remonter au printemps 1998 «les deux hommes, l’accord est né au lendemain ou Sepp Blatter, entré à la FIFA en 1975 comme directeur du développement, mais dépourvu de légitimité sportive, il cherchait alors l’appui de l’ex-champion pour prendre la tête de l’instance. Mais la FIFA, dirigée depuis 2016 par Gianni Infantino, déplore de son côté l’absence de contrat écrit mentionnant à l’époque une telle rémunération, et en réclame à Michel Platini le remboursement. «L’affaire est d’autant plus complexe qu’il existe bien une ‘convention’ écrite signée en 1999 : mais elle prévoit un salaire de 300 000 francs suisses par an pour Michel Platini, loin du million annuel réclamé par l’ex-dirigeant», révèle un confrère de la presse étrangère qui rappelle que Platini comme Blatter ont depuis expliqué cet écart en évoquant les «problèmes de liquidité» que connaissait à l’époque la FIFA. Ils auraient donc, oralement, prévu que le complément de salaire serait versé par la suite, négligeant simplement de le préciser par écrit, relevait le Tribunal arbitral du sport dans une décision rendue en 2016, poursuit l’auteur de l’article.

Infantino menacé
Platini qui est persuadé d’avoir été victime d’un complot ourdi par Gianni Infantino pour l’écarter du pouvoir, «ne s’interdit pas» un retour aux responsabilités sportives s’il est blanchi, expliquait-il début mars au quotidien allemand Die Welt. Or Michel Platini est également convoqué mercredi à Sarnen, dans le centre de la Suisse, cette fois comme «personne appelée à donner des renseignements» dans l’enquête visant depuis juillet 2020 le patron de la FIFA, selon une information du Monde confirmée par le Parquet. Michel Platini s’expliquera la semaine prochaine auprès de la justice suisse, comme suspect dans l’affaire qui a brisé son rêve de prendre la tête de la FIFA, puis comme témoin sur son ex-rival Gianni Infantino. «Michel Platini s’expliquera la semaine prochaine auprès de la justice suisse, comme suspect dans l’affaire qui a brisé son rêve de prendre la tête de la FIFA, puis comme témoin sur son ex-rival Gianni Infantino».
H. Hichem