«La dernière décision du CPS est souveraine par rapport à tous les Etats africains membres»

Sabri Boukadoum à propos du conflit au Sahara occidental

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a indiqué, avant-hier lundi, que la dernière décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) sur le Sahara occidental, rejetée par le Royaume du Maroc, est souveraine par rapport à tous les Etats africains membres et non pas pour un seul. Rappelant que cette décision a été adoptée à l’unanimité de l’ensemble des Etats membres (…) sans aucune réserve d’un quelconque Etat participant.

«Le CPS de l’UA au terme de sa dernière réunion au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement sur le conflit au Sahara occidental, a pris une décision très importante», a affirmé Sabri Boukadoum. Un acquis, a-t-il dit, devant instaurer la sécurité et la stabilité dans l’Afrique du Nord. Pour le chef de la diplomatie algérienne, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) sur le Sahara occidental a pris l’initiative d’accompagner l’ONU dans le processus de règlement du conflit au Sahara occidental. «L’instance onusienne n’est pas la seule chargée de cette question mais aussi l’UA qui a récupéré aujourd’hui cette cause qui intéresse avant tout deux Etats africains membres de l’UA», a-t-il fait remarquer. En référence, a-t-il poursuivi, à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et au royaume marocain. Réitérant que cette décision se veut un acquis dans le sens de l’instauration de la paix dans l’Afrique du Nord.
Au terme de sa dernière réunion, tenue le 9 mars courant, sur le suivi de la mise en œuvre du paragraphe 15 de la décision de faire taire les armes du 14ème Sommet extraordinaire, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA a demandé à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et au Royaume du Maroc de s’engager dans des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA et aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS. Il a été également demandé au Royaume du Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique de cesser immédiatement les hostilités et d’engager le dialogue, de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’Article 4 de l’Acte constitutif de l’UA et aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS.
Le CPS qui s’est dit profondément préoccupé quant à la reprise des affrontements militaires entre la RASD et le Royaume marocain, après l’agression de celui-ci contre les civils sahraouis sans défense dans la brèche illégale d’El-Guerguerat, le 13 novembre 2020, sur fond de violation des accords de cessez-le-feu, notamment l’accord militaire n° 1, a également demandé à la Commission de l’UA de prendre d’urgence les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laayoune, au Sahara occidental occupé. Afin, a noté le communiqué du CPS, de permettre à l’Union africaine de réactiver son rôle dans la recherche d’une solution politique à ce conflit de longue date, et d’entreprendre une mission de terrain dans la région, dès que possible, afin de faire le suivi, sur place, de la situation.
Réagissant au rejet par le Royaume du Maroc de la dernière décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA sur la question du Sahara occidental, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a estimé, avant-hier lundi à Alger, que l’Union africaine (UA) est appelée à prendre des mesures coercitives contre tout membre qui ne respecte pas ses décisions afin de préserver sa crédibilité. «L’Union africaine et tous ses organes doivent faire appliquer leurs décisions par des mesures concrètes», a-t-il indiqué. Faisant remarquer qu’après 30 années d’atermoiements et de tergiversations de la part du Royaume du Maroc, l’UA et son Conseil sont en droit de traiter la question du conflit au Sahara occidental. Pour le responsable sahraoui, le rejet par le Royaume du Maroc des décisions du CPS n’est pas nouveau pour Rabat qui a habitué la Communauté internationale à la politique de rejet, de dérobade et de dos tourné, à plusieurs questions. «Le Royaume du Maroc a démontré son intention délibérée d’adhérer à nouveau à l’Union africaine (UA), après 33 ans de boycott qui avait pour objectif de semer la division et les conflits et de fouler aux pieds les statuts de l’Union».
Rabah Mokhtari