«Les législatives ne devraient pas constituer un frein à des initiatives politiques»

Youcef Aouchiche, Premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) :

Le Premier secrétaire du Front des Forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a estimé, avant-hier vendredi, à Alger, que l’élection des nouveaux membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) du 12 juin prochain ne devrait pas constituer un frein à la recherche d’une solution politique globale et démocratique.

«L’Algérie a besoin d’apaisement afin de pouvoir construire un front intérieur solide susceptible de faire face à toutes les manœuvres internes et externes qui visent à attenter à son unité nationale, à affaiblir l’Etat et à saper sa souveraineté», a-t-il indiqué. Intervenant à l’ouverture de la convention nationale de son parti tenue à Sidi-Fredj (Alger), Youcef Aouchiche a, à l’occasion, recommandé au pouvoir politique de se prévaloir, surtout dans ce contexte de fragilité politique et institutionnelle, d’un sens élevé des responsabilités. «Le sens de l’Etat exige de rompre avec les vieux schémas autoritaires et de renoncer aux méthodes de gestion bureaucratiques et policières des affaires publiques et de la société», a observé le Premier secrétaire du plus vieux parti de l’opposition non sans s’en prendre, au passage, à ceux qui prônent des positions populistes, nihilistes et d’exclusion.
Exprimant, à l’occasion, son regret du fait que les élites politiques ne soient pas parvenues à transformer les revendications du mouvement populaire en un projet politique. Pour Youcef Aouchiche, le populisme et les discours nihilistes qui sapent le moral de nos concitoyens, nous éloignent de plus en plus de la solution politique, invitant, à l’occasion, à redonner toutes ses chances à la politique. «Il n’est pas trop tard pour tirer les leçons des expériences désastreuses qui ont nourri le désespoir, la défiance et la révolte», a-t-il poursuivi. Rappelant que le FFS ne cessera pas de réclamer l’instauration d’un vrai dialogue inclusif pour bâtir un consensus national autour d’un programme politique, économique et social qui propulsera le pays au rang des nations développées et prospères.
Si le mouvement populaire pacifique du 22 février 2019 d’une ampleur exceptionnelle a mis fin à l’une des pires séquences politiques depuis l’indépendance qui a failli provoquer l’effondrement du pays, les élites politiques patriotiques, a regretté le Premier secrétaire du plus vieux parti d’opposition, ne sont pas parvenues à transformer cet élan historique en un projet politique. Estimant que les Algériennes et les Algériens ont besoin de leur redonner confiance et espoir et cela ne peut se réaliser qu’à travers un projet politique national consensuel.
Le FFS est disposé à explorer avec des partenaires politiques, syndicaux et associatifs toutes les possibilités de sortie de crise qui préserve l’Algérie comme Etat et comme nation», a ajouté Youcef Aouchiche. Rappelons que la question de la participation ou non aux élections législatives du 12 juin prochain devait être tranchée lors de la session extraordinaire du Conseil national programmée pour hier samedi. Et qu’une pétition signée par plus de 200 militants et cadres, dont Ahmed Djedaï et Nabila Smail, rejette la participation du FFS à ce rendez-vous électoral.
Rabah Mokhtari