L’Etat résolu «à développer l’industrie pharmaceutique et garantir la sécurité sanitaire»

Forum : «Industrie pharmaceutique, stratégie et défis»

«La crise sanitaire qu’a connue l’Algérie à l’instar des autres pays du monde entier était une occasion pour tirer les leçons et les enseignements, d’où la nécessité d’opérer des réformes profondes sur le système de santé en termes de sa réorganisation et de la révision de la méthode de sa gestion ainsi que de la qualification et de la formation de son capital humain», a déclaré, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, dans son discours de clôture du Forum : «Industrie pharmaceutique, stratégie et défis», organisé au Centre international des conférences (CIC) Abdellatif Rahal, sous le Haut patronage du Président Abdelmadjid Tebboune.

Il a souligné, aussi, le rôle de premier plan de l’industrie pharmaceutique dans la lutte «pragmatique et rationnelle» contre la crise du Covid-19, affirmant, à l’occasion, «la détermination du Gouvernement à développer une véritable industrie pharmaceutique à même de diversifier l’économie et garantir la sécurité sanitaire». Selon lui, «la création du ministère de l’Industrie pharmaceutique se veut une autre preuve de cette volonté». L’Etat veut favoriser l’autonomie et la résilience de ce secteur qui s’est, malgré les failles relevées par la crise sanitaire du Covid-19, adapté rapidement à la situation. La production pharmaceutique se transforme, progressivement, et incite les pouvoirs publics à réfléchir à une nouvelle stratégie efficace pour investir d’avantage dans le développement et la fabrication du médicament. Ainsi, soutenir la recherche, l’innovation, le développement et la production du médicament. Cette maîtrise permet de relever les enjeux invisibles qui entourent ce secteur depuis des années. Son développement exige plus d’intérêt, d’organisation et de rigueur. Ces conditions ne peuvent être réunies sans la modernisation et la reconfiguration réelle du système de santé national, décousu.
En crise constante depuis des années : manque de moyens, d’équipements, d’infrastructures et surtout d’organisation. Et, l’arrivée de la pandémie du Coronavirus vient de remettre à jour toutes ses failles et de rappeler aux autorités l’importance de l’industrie pharmaceutique dans la lutte contre le virus. Les laboratoires pharmaceutiques ont contribué à la lutte contre le Coronavirus (fabrication de masques, des gels hydro-alcoolique…), couvrant ainsi la pénurie en la matière. Aujourd’hui, certains de ces mêmes laboratoires, à l’instar, de Saidal brille sur le front de la production et de la commercialisation du vaccin russe anti-Covid-19, qu’il devra produire localement, avec ses partenaires russes, dès septembre prochain. Pour prospérer, l’industrie pharmaceutique devra évoluer dans un environnement favorable et assaini.
Cet objectif viendra avec la mise en œuvre du plan de réforme inscrit dans le Plan d’action du Gouvernement. C’est ce qu’a réitéré, à l’occasion, le chef de l’Exécutif qui a estimé que «l’introduction de la réforme du système de santé au sein d’une approche globale et participative dans laquelle vont contribuer toutes les composantes de la famille du secteur et l’ensemble des partenaires des secteurs public et privé», mettant en avant la nécessité de développer ce secteur qui revêt une importance capitale pour l’économie nationale. «Je tiens à vous assurer de la détermination du Gouvernement à poursuivre les réformes initiées par l’Etat pour développer une véritable industrie pharmaceutique à même de diversifier l’économie nationale et de réduire sa charge sur la balance de paiements d’une part et garantir la sécurité sanitaire à nos concitoyens d’autre part», a-t-il poursuivi.
Pour le Premier ministre, la réforme du système de santé est déjà en marche, rappelant, à ce titre, «la création de l’Agence nationale de sécurité sanitaire chargée d’établir un diagnostic minutieux de la situation du système de santé, pour mettre en place des politiques publiques visant à parvenir à un système de santé moderne et développé, avec toutes ses dimensions». M. Djerad a réitéré l’engagement de l’Etat à mener jusqu’au bout le projet de réforme, précisant que, cette dernière «requiert une coordination étroite et permanente entre les ministères de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique et constitue une condition sine qua non pour l’édification d’un système de santé moderne capable de répondre aux besoins incessants des citoyens en matière des services de santé avec la qualité requise».
Après plusieurs heures de débats et d’échanges sur la situation actuelle du système de santé national et des modalités du développement de l’industrie pharmaceutique, les participants ont conclu par l’élaboration d’une liste de huit recommandations. Parmi ces propositions figurent : «l’accélération de la soumission électronique, le développement du volet de la recto-vigilance ou encore l’amélioration de l’accès aux molécules innovantes».
Samira Takharboucht