L’importance indéniable d’une diaspora dans un monde d’influences

L’Algérie et sa diaspora : la nécessité d’un sursaut national

L’Association Le Grand Maghreb qui porte des projets fédérateurs, qui nouent des partenariats avec des associations locales, qui met en valeur des collaborations fructueuses.

La diaspora d’un pays est un levier efficace pour toute nation qui souhaite avoir un rayonnement optimal à l’international et préserver les intérêts supérieurs de son Etat. Elle constitue une force vive indéniable pour une politique de développement. A l’heure de l’internalisation des conflits et des économies, la diaspora occupe une place stratégique pour le développement d’une nation. Elle peut revêtir différentes formes. Il peut s’agir d’une mobilisation de solidarité pour des raisons humanitaires en cas de catastrophe industrielle ou naturelle (c’est ainsi de l’explosion du port de Beyrouth au Liban où la diaspora libanaise s’est mobilisée de façon impressionnante) jusqu’à exercer un travail de véritables lobbying en faveur de sa partie de rattachement. Elle se définit tant par le nombre de ses membres que par son organisation efficiente. Elle constitue aujourd’hui une composante à part entière de la politique étrangère culturelle et économique d’un pays. Mais quid de l’Algérie et de sa diaspora ? Les raisons profondes d’une diaspora algérienne désorganisée et en manque d’efficience. L’Algérie est connue dans le monde entier à travers la célérité de ses enfants à brandir le drapeau algérien. Ce geste est devenu même le symbole d’une fierté affichée de son appartenance à son algériannité. Mais pourtant, ce phénomène reste à l’état de symbole. Il s’agit certes d’un marqueur d’identité revendiqué mais comment pour autant cette ferveur se traduit-elle concrètement au service de l’Algérie.

L’amour à l’égard de sa partie l’Algérie est proclamée, mais quelles sont les preuves d’amour ?
Cette césure entre le dire et le faire puise en partie ses origines dans l’Histoire de l’Algérie, dans cette fameuse «opposition» entre l’Algérie de l’intérieur et l’Algérie de l’extérieur. Les pires atrocités destructrices du colonialisme pour nier et détruire l’identité algérienne ont également laissé des traces dans la psyché collective. Dans un temps plus récent, l’Algérie et les Algériens ont dû faire face à la décennie noire. La méfiance à l’égard du voisin a conduit l’Algérien à ne compter que sur sa propre ressource, sa cellule familiale, son clan. Les liens de solidarité se sont distendus, l’Algérien a dû se recroqueviller sur son socle familial pour survivre, sur son clan. Cette posture a freiné toute tentative de la diaspora à s’organiser. Enfin, les organisations de la diaspora ont souvent été instrumentalisées au profit de certains pour conforter leur situation de rente.

Les relations ambivalentes de l’Algérie et de sa diaspora
L’Algérie mute à l’image de sa diaspora. Le changement de générations des détenteurs du pouvoir s’opère inéluctablement, bousculée par une jeunesse algérienne hyperconnectée qui revendique une nouvelle Algérie. Cette mutation doit être accompagnée et encouragée. La diaspora a toute sa place dans cette nouvelle donne. Son visage a également muté, composée par de nouvelles générations d’Algériens fraîchement établis à l’étranger ou de nombreux Franco-Algériens de différentes générations qui connaissent réussite et ascension sociale. Un très grand nombre d’entre eux souhaitent aider l’Algérie en apportant leurs compétences, être des financeurs d’investissements. Et pourtant, ils se heurtent à une méconnaissance du fonctionnement interne du pays ou ne se sentent pas désirés.

L’Algérie et sa diaspora, à la croisée des chemins : un pari gagnant-gagnant
Comment organiser toutes ses bonnes volontés au service de l’Algérie ? C’est entre autres la mission que s’est assignée l’Association Le Grand Maghreb, qui porte des projets fédérateurs, qui noue des partenariats avec des associations locales, qui met en valeur des collaborations fructueuses. L’Algérie est riche de sa diversité et de ses talents. L’une des pistes d’action est de s’appuyer sur les liens régionaux pour coordonner des organisations efficientes à l’échelle nationale et internationale. L’Algérie Nouvelle, en cours de construction doit s’appuyer sur sa diaspora volontaire, pleine d’énergie, d’idées et de moyens. Elle peut déployer des actions formidables avec cette jeunesse algérienne en quête de sens et de projets. Le rôle des autorités est prépondérant en vue d’encourager une diaspora très prometteuse.

C’est une nécessité absolue
L’Etat doit être facilitateur de cette nouvelle coopération. Les défis contemporains l’exigent. C’est précisément durant cette transition générationnelle que la diaspora peut prendre toute sa palace en étant un des acteurs du succès de l’Algérie Nouvelle.
Brahim Mabrouki Président de l’Association Le Grand Maghreb