Vers la mise en place d’une charte

Gestion des ressources en eau

Face au risque d’une pénurie de l’eau, le ministère des Ressources en eau opte pour une nouvelle vision de la gestion qui se concrétise à travers la mise en place d’une charte.

Cette dernière permettra d’économiser et de rationaliser l’utilisation de cette précieuse denrée qui se raréfie de plus en plus. En effet, le ministre des ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, a révélé hier lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale que «cette charte sera présentée aujourd’hui au Conseil interministériel (multisectoriels, ndlr)». Ces mesures de gestion interviennent, selon lui, dans le sillage d’une politique mise en place pour circonscrire l’effet du stress hydrique dû à une pluviométrie avare ces dernières années et lutter contre le gaspillage. «Cette option est inévitable pour déterminer efficacement l’usage rationnel des différentes sources de l’eau par ces temps de déficit pluviométrique», indique M. Mihoubi.
Il a expliqué dans ce sens que pour mettre en place avec succès cette charte, il faut effectuer d’abord une campagne de sensibilisation au niveau de plusieurs secteurs autour de cette charte, pour ensuite passer à la répression par le biais d’une police de l’eau». Ainsi, la police de l’eau sera instaurée en temps opportun, a souligné le ministre en ajoutant qu’elle agira à la base d’une loi, étant en cours de révision. L’intervenant a précisé toutefois que son département va commencer par soumettre une charte à différents secteurs pour enrichissement avec des actions concrètes et adoption. «Etant donné que cette police n’a pas ce pouvoir juridique d’agir, nous voulons donner, par le biais de cette loi, plus de force pour éradiquer ce fléau en régularisant ce qu’il y a à régulariser et éradiquer ce qu’il y a lieu de l’être, comme le piquage de l’eau, afin de lui donner plein pouvoir», note-t-il à cet égard.
Le ministre a affirmé que ce déficit sera, plus ou moins, rétabli, indiquant «ne plus se contenter des eaux de surface et l’objectif est d’aller vers l’eau non conventionnelle : eau souterraine, l’eau de mer dessalée, le recyclage de l’eau, etc». «La problématique du stress hydrique n’est pas nouvelle du fait que la région Sud de la Méditerranée est exposée, notamment notre pays, à un climat semi aride et le déficit tourne autour de 20-30% en moyenne depuis trois ans au moins», explique-t-il. «L’ensemble des régions du pays ont connu un déficit de pluviométrie depuis l’année dernière à l’exception de la région Est qui a connu un surplus de 2 %», a fait savoir le ministre en ajoutant que le taux de remplissage des barrages est de 28 %, 21 % pour le Centre, 28 % pour le Chelif et 67 % pour l’Est, soit un taux de remplissage national autour de 44 %.
Par ailleurs, M. Mustapha Kamel Mihoubi, a révélé l’intension des autorités du pays à «doubler le nombre des stations de dessalement de l’eau de mer (11 stations en activité actuellement, ndlr) à l’horizon 2030 pour arriver à 2 milliards de mètres cubes en matière d’eau non-conventionelle». En attendant le montage progressif de ces nouvelles stations, le ministre a fait part de l’option d’extension de celles d’El Tarf, de Béjaïa et d’Alger (celle d’El Hamma) qui va passer de 200 à 240 milles à titre d’exemple. «On est entrain de voir le montage financier de ces extensions», dit-il, ajoutant qu’il s’agit de solutions pratiques, rapides et faciles. «Les eaux de surface seront désormais destinées exclusivement à l’agriculture», relève-t-il.
Manel Z.