«Peu d’hommes et de femmes peuvent s’enorgueillir d’avoir eu une vie aussi longue et un parcours militant aussi riche»

Décès de maître Ali-Yahia Abdenour

Des personnalités nationales, partis politiques mais aussi d’anonymes citoyens ont rendu hommage au moudjahid, militant et défenseur des doits de l’Homme, l’avocat Ali-Yahia Abdenour, décédé, avant-hier dimanche, à l’âge de 100 ans.

«Peu d’hommes et de femmes peuvent s’enorgueillir d’avoir eu une vie aussi longue et un parcours militant aussi riche. En un siècle, il a assisté à plus de bouleversements que l’Algérie n’en avait connus durant un millénaire ! Pourtant, il ne cédait pas à la nostalgie du passé et ne tremblait pas pour l’avenir. Même au soir d’une vie toute dédiée au combat politique et à la lutte pour les droits humains, Abdennour Ali-Yahia a continué à analyser l’actualité nationale et à recevoir quelques proches», a écrit un proche de la famille. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a salué son long et riche parcours dans les rangs du Mouvement national et durant la glorieuse Guerre de libération nationale ainsi que ses services à l’Algérie indépendante.
Dans un message de condoléances et de compassion, adressé à la famille et aux compagnons du défunt, le chef de l’Etat a exprimé ses sincères condoléances et sa compassion, priant Allah, le Tout-Puissant, de combler le défunt de Sa grâce et de l’accueillir en Son Vaste Paradis et d’accorder aux siens patience et courage. Avec la disparition de «Si Abdennour», a, pour sa part, écrit, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, l’Algérie perd une sommité en matière de militantisme pour les droits de l’Homme et un moudjahid fidèle qui avait rejoint, à la fleur de l’âge, le grand djihad. «Le défunt a puisé une longue expérience de son militantisme au sein des rangs du Mouvement national et de la Glorieuse Révolution du 1er Novembre», a-t-il poursuivi. De son côté, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a rappelé les diverses fonctions ministérielles occupées après l’indépendance par l’avocat qui s’était, a-t-il dit, engagé dans l’action syndicale pour se consacrer, par la suite, à la défense des droits de l’Homme.
«C’est avec une immense affliction que j’ai appris le décès du moudjahid et militant des droits de l’Homme Ali Yahia Abdennour, après de longues étapes de militantisme, entamées dans les rangs du Mouvement national», a-t-il noté dans son message de condoléances à la famille. Malgré son âge et son état de santé, Ali-Yahia Abdennour a poursuivi son militantisme en faveur des droits de l’Homme, a, pour sa part, indiqué le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer qui a qualifié le défunt de doyen des défenseurs des droits de l’Homme en Algérie. «Il a plaidé en faveur d’une solution pacifique à la crise ayant secoué le pays durant la décennie noire», a-t-il rappelé. Pour leur part, des partis politiques et personnalités nationales ont exprimé leur profonde affliction après le décès de ce défenseur des droits de l’Homme.
«L’Algérie a perdu en la personne d’Ali-Yahia Abdennour un patriote et un ardent défenseur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et a toujours cru que seule une société libre et digne est en mesure d’édifier un Etat fort à la hauteur des attentes des citoyens», a estimé le Front des forces socialistes (FFS). Ali-Yahia Abdennour, a pour sa part écrit le parti Talaie El Houriat, était une sommité ayant consacré toute sa vie d’avocat et d’homme politique à la défense des droits de l’Homme. Ali-Yahia Abdennour est né à Ain El Hammam, à l’Est de Tizi Ouzou, en 1921. Il a été instituteur durant les années 1940 avant d’entamer son militantisme contre l’occupant français en adhérant à plusieurs partis dont le Parti du peuple algérien (PPA), puis le Mouvement pour le Triomphe des Libertés démocratiques (MTLD) et enfin le Front de Libération nationale (FLN) en 1955. Il a été arrêté en 1956 et à sa libération en 1961, il prend les rênes du Secrétariat général de l’Union générale des Travailleurs algériens (UGTA). Dans les années 1980, il intègre la Ligue algérienne pour la Défense des droits de l’Homme (LADDH) en tant que membre fondateur.
Rabah Mokhtari