«Le financement des associations doit être transparent»

Saïda Benhabylès :

Une forte mobilisation pendant la pandémie, générosité et aide durant le Ramadhan, présente sur le terrain jusqu’au-delà des frontières pour secourir des populations limitrophes, élan de solidarité infini, sont autant de raisons pour rendre fière l’infatigable présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA) qui vante la médaille de l’ONU pour l’action humanitaire internationale accomplie sous sa houlette tout en appelant à un financement transparent des opérations humanitaires.

« On est devenu une référence et félicité par le président de cet organisme et la fédération des Croix et Croissant-Rouges pour le travail de terrain accompli surtout notre contribution dans la lutte de la propagation de la pandémie du Coronavirus », loue Mme Saïda Benhabylès à la tête du C-RA depuis 2014. L’invitée de la rédaction de la Chaîne III, de la radio algérienne tient à saluer les donateurs, les partenaires et tous ceux et toutes celles qui contribuent au sein des associations en général à concrétiser cet élan au nom des valeurs ancestrales de l’Algérie. «Nous saluons également l’autorité politique qui encourage la société civile », lance-t-elle à l’aide des pouvoirs publics appelant toutefois à « une certaine neutralité qui, à défaut, d’indépendance devient complicité ».
« L’un des 7 principes du mouvement humanitaire est la neutralité mais, néanmoins il y a une ligne rouge à ne pas dépasser quand il s’agit de défendre le pays et les valeurs de la nation », rappelle l’Invité de la rédaction de la Chaîne III, de la radio algérienne. Dans la pratique, dit-elle, la société civile est un instrument de promotion des valeurs ancestrales nationales et universelles à préserver pour garantir la cohésion de la société. Cette cohésion, elle en fait son credo dans sa lutte pour promouvoir les valeurs nationales. « La diversité peut être un ciment de la cohésion nationale, quand cette diversité n’est pas manipulée par des cercles politiques à des fins inavouées », indique-t-elle notamment sur le plan financement.
« Les sources de financement doivent être transparentes car l’opacité des autres pouvant être un danger pour l’Algérie », avertit Mme Behabylès. « Il y a ONG et ONG et il faut être vigilant. Etrangement il y a des associations qui agissent même à l’étranger, d’où vient la finance pour couvrir leurs actions ?», s’interroge-t-elle. « Je me bat pour la transparence », insiste la présidente du C-RA. S’agissant du « risque d’instrumentalisation », l’invitée évoque la loi à ce sujet appelant à la rigueur dans l’application de loi qui prédit que tout financement étranger doit être soumis à un accord du ministère de l’Intérieur. « Est-ce que cela est appliqué pour tout le monde ? », se demanda-t-elle avant de répliquer : « Il ne faut pas cibler les uns et fermer l’œil sur d’autres ».
R. N.