Les partis politiques et la société civile évoquent une «infraction à caractère terroriste»

Affaire des enseignantes violemment agressées à Bordj Badji-Mokhtar

Les citoyens des quatre coins du pays sont toujours sous le choc de ce qui est arrivé aux enseignantes de Bordj Badji-Mokhtar. Les représentants de la société civile trouvent que l’infraction commise par ce groupe ne peut avoir un autre caractère que celui de l’acte terroriste.

En effet, l’agression des enseignantes au sein même de leur logement de fonction à Bordj Badji-Mokhtar n’est pas un simple délit, mais elle revêt un caractère terroriste. « Le groupe a prémédité son acte et a bien choisi l’heure tardive (2h du matin) dont l’objectif principal et de les terroriser avant de les agresser physiquement, verbalement et sexuellement », a indiqué un représentant de la société civile. Les malfaiteurs ont tout calculé pour surprendre les jeunes femmes dans leur sommeil avant de commettre leur sale besogne, a-t-il expliqué. Plusieurs autres dirigeants de la société civile partagent cette même analyse et trouvent que le but de ce groupe armé consiste à jeter la terreur chez les jeunes femmes. Nos interlocuteurs trouvent que le vol des effets des enseignantes n’était pas l’objectif de ce groupe.
Ces derniers expliquent que le groupe avait subtilisé les affaires des enseignantes pour contourner le véritable objectif à savoir : « Terroriser les jeunes femmes ». Ecoutons Mme Fadila : « Je pense que les enquêteurs et les magistrats vont certainement procéder à la requalification des faits car plusieurs paramètres et indices montrent que le but recherché par les assaillants avait pour but de terroriser les femmes afin qu’elles gardent à vie les séquelles de cette nuit d’horreur ». Notre interlocutrice a même démontré que le vol des biens des enseignantes était uniquement une ruse pour induire en erreur les enquêteurs et les magistrats et de se faire juger pour des simples délits à savoir : Coup et blessure volontaire et vol avec effraction. Les syndicats du secteur de l’enseignement ne comprennent pas pourquoi les responsables n’ont pas réagi aux différents courriers de la direction de l’Education relatifs à l’absence des gardiens depuis 2020.
Dans ce contexte, plusieurs manifestations, sit-in et marches pacifiques ont été organisés à travers l’ensemble du territoire national demandant aux autorités du pays de mettre tout en œuvre pour protéger la femme qui demeure une cible des milieux intégristes et fondamentalistes. Les services de sécurité ont réussi a arrêter les individus impliqués dans l’agression des enseignantes à Bordj Badji-Mokhtar en un temps record. Après avoir identifié les suspects, les éléments de la police judiciaire ont procédé aux interpellations de neuf (09) auteurs présumés de cette lâche et ignoble agression dont quatre (04) ont clairement avoué leur implication. Des perquisitions ont été menées dans les domiciles des suspects où une partie des affaires volées aux institutrices a été récupéré.
Il s’agit d’une somme de 17.000 DA, d’une bouteille de gaz, plusieurs téléphones portables et d’une motocyclette. Les éléments de la sûreté devaient ajouter que les mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Bordj Badji-Mokhtar. Le procureur général adjoint chargé de la communication qui a répondu aux questions des journalistes a fait savoir que l’opinion publique sera tenue informée de tous les développements de cette affaire. Le procureur général adjoint de la Cour d’Adrar a tenu aussi à marquer son entière solidarité avec les victimes et à œuvrer à l’arrestation de toutes les personnes impliquées dans cette agression et à leur infliger des sanctions exemplaires. Il est à signaler qu’un syndicat de l’Education a indiqué à la presse, que les enseignantes se sont plaints des provocations, intimidation et de menaces qu’elles auraient fait l’objet avant cette agression. A signaler qu’une résidence de huit (8) enseignantes dans la wilaya de Biskra a été attaquée durant ce week-end. Seule deux institutrice ont été dans le logement où l’assaillant a subtilisé des téléphones portables et des ordinateurs avant de s’enfuir.
Moncef Redha