Economique et social

Le défi du Gouvernement

Les commentaires sur le Gouvernement dirigé par le Premier ministre, Aymene Benabderrahmane, ont commencé immédiatement dès l’annonce, mercredi, par le porte-parole de la Présidence de la République par intérim, Samir Aggoune de la liste de ses membres qui ont été nommés par le Président Abdelmadjid Tebboune.

Les observateurs ont d’abord noté que le délai donné par le Chef de l’Etat au Premier ministre pour la formation du nouveau gouvernement a été strictement respecté. La deuxième remarque concerne le nombre de portefeuilles ministériels en diminution par rapport à l’Exécutif précédent. Deux ministres délégués auprès du Premier ministre ont été gardés : Nassim Dhiafat, chargé de la Micro Entreprise et Yacine El-Mahdi Walid chargé de l’économie de la connaissance et des start-ups. Il n’y a plus de Secrétaire d’Etat. Les partis politiques qui ont eu le plus de sièges aux élections du 12 juin dernier ainsi que les indépendants ont leurs représentants dans ce Gouvernement. Mais, au vu de leur nombre relativement réduit, on peut penser que les candidatures proposées n’ont pas suffisamment convaincu le Président Tebboune, qui aurait alors préféré la prudence en reconduisant certains ministres qu’il connaît bien.
En effet, plusieurs ministres ont été reconduits dans ce nouveau Gouvernement, comme le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouthar Krikou, le ministre de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, dont le portefeuille se limitera désormais à la santé ainsi que le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, sans la tâche de porte-parole du Gouvernement. Des départements ministériels ont changé d’appellation : le ministère de la Santé, le ministère des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, et le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations.
Toutefois, il n’est pas exclu que dans 6 mois un remaniement intervienne pour affiner encore plus la composition de ce Gouvernement. Le Président Tebboune a chargé Aymene Benabderrahmane du secteur des Finances, ce qui constitue une marque évidente de confiance dans le Premier ministre et une indication sur le souci d’une gestion rigoureuse des finances du pays dominant chez le Président Tebboune, ainsi que sur la priorité donnée aux volets économique et social. Le Premier ministre va orienter ses efforts vers les défis que rencontre le pays dans ces deux domaines. Dans ce sens, la numérisation est appelée à connaître des progrès plus rapides au vu des économies de ressources qu’elle va induire et en déplacements physiques pour les citoyens.
Les secteurs liés à la substitution aux importations dont la facture en devises est lourde (poudre de lait, médicaments, produits alimentaires…) devront être dynamisés. Le chapitre des transferts sociaux également sera sans doute au centre de l’attention du Gouvernement afin que les nouveaux mécanismes contribuent à alléger la pression sur le budget de l’Etat sans toucher au soutien des prix destiné aux couches défavorisées. Le nouveau Gouvernement est attendu sur les grands projets structurants comme le port de Cherchell, l’exploitation du fer et des phosphates. Notons que la représentation féminine au sein du nouveau Gouvernement comporte quatre noms, en l’occurrence Kaouthar Krikou, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Wafa Chaâlal, ministre de la Culture et des Arts, Basma Azouar, ministre des Relations avec le Parlement, et Samia Moualfi, ministre de l’Environnement. Par ailleurs, Ramtane Lamamra, revient à la tête du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger.
Pour ce dernier, «les engagements de l’Algérie sont connus de tous. Nous poursuivrons notre action dans la région à laquelle nous appartenons et qui ne se porte pas aussi bien que nous le souhaitons, une région qui avance à pas sûrs vers l’unité et l’intégration. Mais, les conflits existants, en l’occurrence celui du Sahara occidental et la crise libyenne, influent sur l’action d’unification des rangs et le bond vers l’intégration et l’unité escomptées».
Lakhdar A.