Un attaquant pur et dur !

Menad Djamel

Né le 22 juillet 1960 à Saïda, Menad Djamel est un footballeur très adroit, vif, qui sait courir, défendre, attaquer, construire avec un égal bonheur, un attaquant «pur et dur» qui faisait trembler les défenses adverses.

Il a débuté au poste d’ailier gauche et même s’il a été membre de l’équipe nationale à l’âge de 19 ans avec le duo Rajkov-Khalef, il n’avait avant la coupe d’Afrique des Nations de 1984 jamais fait l’unanimité, la raison est toute simple, il n’avait jamais eu la chance de jouer à son poste de prédilection celui d’avant-centre. Doté d’un excellent gabarit, d’une bonne détente, agressif, accrocheur, Djamel Menad a entamé sa carrière footballistique au Chabab Riadhi de Belcourt (actuellement Belouizdad), il occupait le flanc gauche mais c’est tout simplement avec les vert et blanc qu’il a explosé contre la formation de Côte d’Ivoire au cours de la XIVe édition de la coupe d’Afrique des nations ou il fut considéré comme le meilleur avant-centre du tournoi. Djamel Menad avait des qualités physiques très appréciables, un sens du but aigu, une puissante frappe des deux pieds aussi précise que rapide, il a marqué de sa présence le club des Rouges et Blancs, la grande formation si chère des Lalma hacene, des Achour Ouadia Ahcene, des Selmi Djillali, des Amar Sidali , des Abrouk Mohamed et également celui de la formation des Genets avec les Fergani Ali, des Iboud, des Sadmi, des Larbes , des Kamel Abdeslam, des Amara, des Rahmouni, des Moussouni Fawzi et autres qui ont été la relevé des Kolli driss, des Karamani Smain, des Amrous Hocine, des Kouffi Arezki, des Derdar, des Rafai, des Baileche sans oublier les Ziwotko et Khalef Mahieddine.
Menad Djamel quitte le CRB pour porter les couleurs de la JS Kabylie où il devint dans cette formation un élément indispensable dans la formation chère au regretté Matoub louanes, un club toujours en progression constante. Selon les spécialistes, il était à même de s’améliorer davantage tant ses limites techniques demeurent inconnues. C’est un footballeur qui a connu la consécration africaine en étant sacré «meilleur athlète de l’année» en 1985 par les médias algériens, il a été plébiscité par les spécialistes africains qui voyaient en lui un buteur et un remiseur de balles exceptionnel. Djamel Menad a été sacré champion d’Afrique avec l’Algérie en remportant la coupe d’Afrique des Nations en 1990, l’unique dans le parcours du football Algérien. Il joue son premier match international à l’âge de 19 ans et 10 mois à Freetown en date du 31 mai 1980 contre le Sierra Leone avec pour entraineur Khalef Mahieddine, ce dernier le connaissait très bien puisqu’il était son poulain au sein de la JS Kabylie.
Il a porté le maillot national plus de 53 fois et avait marqué 15 buts, sa dernière rencontre officielle internationale fut contre la Corée du Sud en date du 13 décembre 1985 sous la houlette du Duo Saadane-Mokdadi, et dire qu’il n’avait que les 25 printemps et 6 mois, la rencontre a eu lieu à Mexico. Djamel Menad avait toutes les qualités d’un avant-centre type mais il était animé d’un opportunisme qui lui faisait défaut, il adorait son individualisme qui la plupart du temps lui réussissait très bien. Il a été de ses attaquants au gabarit impressionnant, au jeu aérien souverain au dribble précis, un pilier dans l’attaque, ses montées à longues enjambées était fructifiantes, il se distinguait par une correction exemplaire au sein de la formation des Vert et Blanc, peut être parce qu’il y avait à ses côtés un certain Belloumi Lakhdar, un Mohamed Kaci Said. Djamel Menad avait des virevoltes avec une pointe de vitesse et des centres en retrait qui ont fait de lui un ailier de poche, vif, adroit pour en fin de compte devenir un avant-centre très racé, il sait courir, défendre, attaquer, construire avec un égal bonheur les offensives. Djamel Menad a été l’une des valeurs or du football algérien. Avec de l’ambition, il aurait très certainement réussi une exceptionnelle carrière comme avant de pointe.
Le public sportif algérien et même d’outre-mer était séduit par ce joueur, élégant, volontaire à outrance, hargneux et qui manifestait un amour pour le beau jeu. Doté d’une détente verticale exceptionnelle, opportuniste, moins collectif, Djamel ne refusait pas les possibilités que lui offraient ses coéquipiers de la ligne d’attaque afin qu’il puisse s’infiltrer balle au pied. Sans jamais se départir d’un calme olympien, lorsque l’attaque battait de l’aile, il savait remettre les choses en place en mettant toute sa classe dans le dribble et percer les défenses adverses pour aller marquer des buts d’anthologie. Djamel Menad a mis fin à sa carrière internationale ou plutôt on a arrêté de l’appeler en sélection nationale alors qu’il n’avait que les 26 ans, incompréhensible et regrettable ce genre de comportement, cependant il a continué à offrir des titres à la formation de la JS Kabylie en remportant des championnats, des coupes d’Algérie et des Coupes d’Afrique. Menad Djamel était la terreur des défenses adverses, c’était la classe à l’état pur : Il aurait pu faire une grande carrière dans l’exagone, cependant il est devenu un excellent entraineur au sein du MC Alger et de la JS Kabylie. Actuellement, Djamel Menad est sans club pour des rasons que l’on ignore.
Kouider Djouab