Pas d’antibiotiques et d’automédication

Service d’infectiologie de Boufarik

Une nouvelle circulaire du ministère de la Santé sera adressée bientôt à tous les hôpitaux pour appliquer la mise à jour du protocole médical.

Cette circulaire vient de mettre de l’ordre dans la prise en charge des malades atteints du coronavirus en matière de médicalisation.Selon le Dr Mohamed Yousfi, responsable du service infectiologie et Covid-19 à l’hôpital de Boufarik, des malades atteints du coronavirus ont recours de plus en plus à l’automédication pour lutter contre la Covid-19. Il explique que cette pratique est dangereuse pour la personne ayant contracté le Covid-19, surtout en cette période du variant Delta. Selon lui, plusieurs personnes achètent les médicaments sans l’avis d’un médecin, et au bout de quelques jours, ils viennent au service des urgences de l’hôpital dans un état critique. Devant cette état de fait, Dr Yousfi, explique que le ministère de la Santé a établi une note mettant fin à certaines pratiques dans la prise en charge des malades atteints du coronavirus durant cette troisième vague marquée l’apparition des variants.

Il donne l’exemple du redoutable variant Delta qui provoque une recrudescence des cas atteint du Covid-19, suite à sa propagation rapide. Cette mise à jour vient aussi de rappeler les avertissements des médecins libéraux de ne plus prescrire les antibiotiques aux malades qui viennent juste de chopper le Covid-19. Selon lui, l’expérience a montré que les personnes ayant utilisé les antibiotiques au début du Covid-19 présentent une complication après une semaine. ils perdent beaucoup de leur système éminutaire et ils est difficile après de les réanimer, surtout quand ils éprouvent des difficultés respiratoires. On ne donne pas d’antibiotiques. «C’est faux. On les donne que si le malade éprouve une surinfection.

Par voie orale à domicile et par injection lorsqu’il est hospitalisé», explique Dr Yousfi qui met en garde contre l’utilisation de l’hydroxychloroquine en dehors de l’hôpital, car elle nécessite un bilan au préalable et un suivi continu. Mais face à la saturation des hôpitaux, la mise à jour du protocole médical sera difficile à respecter, dans la mesure où les malades et leur parents paniquent et recours à tous les moyens possible pour éviter d’arriver au service de réanimation sous oxygène artificiel. «On a enregistré 13 décès en 24h. Durant ce week-end, on a reçu l’oxygène en petite quantité et ça ne suffira pas pour les malades qui ont besoin de plus de litres», a confie Dr Yousfi avant de déplorer cette situation sanitaire marquée par «la mauvaise organisation». Il explique que si des mesures ont été prises au préalable, lors de la phase d’acalmie, la situation actuelle serait maîtrisable.

«On avait le temps pour se préparer à cette troisième vague et de se préparer à répondre à cette forte demande d’oxygène», fait remarquer Dr Yousfi, avant de préciser que cette période de pic nécessite de l’oxygène murale dans les hôpitaux et non celui des bouteilles ou par des concentrateurs, car le malade aujourd’hui a besoin d’être soutenu par une quantité de 15 à 30 litres d’oxygène. Selon notre interlocuteur, la commande de l’oxygène ne dépend plus des directeurs des hôpitaux mais d’une commission de wilaya. Évoquant l’utilisation de la vaccination, Dr Yousfi explique que cette opération nécessite un suivi et une traçabilité à travers un « QR Code Covid-19» que devrait créé le ministère ou le ministère délégué chargé des fabrication des médicaments. Enfin, Dr Yousfi explique que cette nouvelle mise à jour du protocole médical a pour objectif d’éviter les dérives constatées dans la prises en charge des malades atteints du Covid-19 Rachid Lounas.