«Nous sommes passé de chiffres gonflés à des chiffres qui expriment la réalité»

Mustapha Heddam :

«Nous sommes entrés dans un processus de refonte de la gouvernance qui nécessite des institutions légitimes, pierre angulaire du rétablissement de la confiance avec les citoyens», a déclaré l’analyste politique, Mustapha Heddam.
Au lendemain des élections locales, Mustapha Heddam s’est exprimé sur le processus électoral de «l’Algérie nouvelle», et ce, lors de son passage à l’émission «L’invité de la rédaction» sur les ondes de la Radio algérienne de la Chaîne lll.
Selon lui, «le processus d’édification des institutions, qui compte parmi les engagements électoraux du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sont en train d’être réalisés, malgré les difficultés induites par la pandémie de Covid-19».
Pour l’analyste politique, le constat sur la transparence des élections est clair : «Nous l’avons vu, lors des élections présidentielles, du référendum sur la Constitution, puis des législatives et maintenant lors des élections locales, nous avons des chiffres qui correspondent à la réalité, nous sommes passé de chiffres gonflés, triturés, à des chiffres qui expriment la réalité».
L’appel au vote du FFS compte, selon lui, parmi les facteurs qui ont permis d’atteindre ces taux de participation aux locales.
«Le FFS a non seulement boosté la participation, mais il a également apporté la preuve qu’un parti politique qui a un encrage, un programme, un projet de société et une stratégie économique et de gouvernance, pouvait influencer les résultats de la participation à une consultation électorale». Réclamée durant la campagne électorale et annoncée par le Président Tebboune, la réforme du code communal et du code de wilaya est incontournable, confirme Mustapha Heddam, qui a insisté sur l’urgence sociale : «Cette réforme doit impérativement permettre aux collectivités locales de remplir leurs missions et prérogatives, car il y a des réalités économiques : 900 communes pauvres, où les mécanismes de solidarité actuels ne sont plus efficaces».
«Il est incompréhensible, par exemple, qu’une activité polluante soit implantée dans une commune et que la fiscalité aille vers une autre commune, dont les habitants ne souffrent pas des désavantages de cette activité industrielle, parce que le siège social de l’entreprise est situé de cette grande agglomération», a interpellé Mustapha Heddam, qui prévient : «Pour qu’il n’y ait pas de contradiction, la réforme du code de commune et de wilaya doit toucher également la législation sur le foncier industriel et sur la fiscalité».
«La création de richesse requiert davantage de prérogatives et de connaissances pour les P/APC». «Il faut à la fois, une refonte de la politique fiscale, qui est l’une des sources de financement des collectivités locales, et créer de la richesse, en permettant aux présidents d’APC de gérer les activités commerciales et industrielles de leurs territoires, non pas le wali», a-t-il estimé, en appelant à changer de mode de gouvernance. «Nous ne pouvons plus continuer à gouverner notre pays en nous basant sur la dépense, mais sur création de richesse».
Djamila Sai