«Je me suis mordue la langue» de Nina Khada primé

4e Plateforme des films de Sharjah

Le court -métrage documentaire «Je me suis mordue la langue», dernière oeuvre de la réalisatrice franco-algérienne Nina Khada a décroché récemment une «mention spéciale honorable» du jury de la 4e Plateforme des films de Sharjah (Emirats arabes unis), annoncent les organisateurs.
Sorti en 2020, ce documentaire d’une durée de 25 mn est une véritable quête identitaire qui relate l’histoire d’une jeune algérienne, ayant vécu toute sa vie en France, qui dit avoir perdu la langue de sa grand-mère et n’arrive pas à s’exprimer en arabe dialectal. S’accrochant à de lointains souvenirs de ses grands-parents et de leur langue dialectale. Elle prend les rues de Tunis comme substitue du pays de ses ancêtres pour tenter d’y retrouver une part de son identité et parle de son problème aux passant qu’elle filme, une vielle dame lui recommande de retourner en Algérie et qu’une langue ça ne s’oublie pas, des enfants lui conseillent de parler aux gens dans la rue pour réapprendre, alors que d’autres lui suggèrent plus simplement de chanter. Au détour de chacune de ses rencontres, Nina Khada propose des plans urbains nocturnes intéressants des quartiers populaires de la capitale tunisienne et pose parfois sa voix pour se confier le long d’un voyage en train de nuit dans la banlieue ou en bord de mer.
«Je me suis mordue la langue» a déjà pris part à une quinzaine d’événements cinématographiques internationaux, en plus d’avoir décroché, en octobre dernier, le «Poulain d’argent du court métrage documentaire» du 27e le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

R. C