Tout comme l’UEFA, le CIO dit non à Infantino

Projet de Mondial tous les deux ans

Lors du dernier Conseil de l’Europe à Strasbourg qui a eu lieu fin janvier 2022, le président de la FIFA, Gianni Infantino, pour défendre son projet de Mondial tous les deux ans, s’est exprimé quelques minutes sur «le football du futur» tel qu’il l’imagine. «Le projet de Superligue a notamment été mentionné au cours de la séance du jour», a-t-il déclaré dans un premier temps. «Nous allons dans une direction où une petite partie a tout, et à l’inverse, une majorité n’a rien. En Europe, la Coupe du monde a quasiment lieu deux fois par semaine parce que les meilleurs joueurs évoluent sur ce continent».

«Les Africains pour qu’ils n’aient pas besoin de traverser la Méditerranée»
«Mais si nous pensons au reste du monde, on doit se demander ce que le football peut apporter», a-t-il souligné avant d’émettre des propos très douteux. «Nous devons trouver une façon d’inclure tout le monde. Les Africains pour qu’ils n’aient pas besoin de traverser la Méditerranée, nous devons donner de l’espoir. Nous devons offrir des opportunités en permettant à d’autres nations du monde d’y participer (ndlr : au Mondial)».
«C’était la déclaration qu’il ne fallait surtout pas faire», réagissent les experts internationaux en communication. Face à ce petit discours, venant d’un président d’une instance internationale du football, où les mots ont une valeur, mais aussi sont d’une extrême importance, c’est l’Afrique qui condamne ses propos. Un peu plus tard, le CIO suit l’UEFA et à son tour s’élève contre l’organisation d’un Mondial biennal et vote «non». C’est ainsi que lors de la 139e session du CIO tenue à la veille de l’ouverture des JO de Pékin, l’Algérien Mustapha Berraf, président de l’Association des comités nationaux olympiques africains, a pris la parole lors de la 139e session du CIO pour fustiger l’organisation d’une Coupe du monde de football tous les deux ans, qui causerait selon lui «des dommages considérables et mettrait le sport en danger».

Le CIO veut une «consultation plus large»
Pour lui, «les footballeurs, ne sont pas des robots, mais des humains. Il est inacceptable de voter ‘Oui’ sachant que les répercussions physiques et morales sur les joueurs risquent de faire très mal». Comme il a aussi déploré le creusement du fossé «entre les compétitions féminines et masculines». Il aura incontestablement saturation du calendrier sportif international. Et ce n’est certainement pas pour rien si «le CIO avait réclamé dès la mi-octobre une «consultation plus large» sur le projet de la Fifa, s’inquiétant de voir le football empiéter sur le territoire d’autres sports, l’irruption de ce sujet en pleine session pré-olympique reste très inhabituelle».

Les critiques visent d’abord Gianni Infantino
Le journal Eurosport.fr estime pour sa part que les critiques soulevées par Berraf et d’autres intervenants visent directement le patron de la Fifa, Gianni Infantino, lui-même membre du CIO. «Je vous demande de mettre un terme à cette incohérence avec nos valeurs olympiques et nos principes fondamentaux», a conclu le responsable algérien, soutenu par le Serbe Nenad Lalovic et l’ancien champion olympique sud-coréen de tennis de table Ryu Seung-min, ainsi que l’ex-champion olympique français du 110 mètres haies Guy Drut.

«Les Jeux d’été seraient frontalement concurrencés»
Quant à l’influent président de l’Association des fédérations internationales des sports olympiques d’été, Nénai Lalovic «La Fifa doit s’engager dans des pourparlers avec la communauté sportive internationale». Ruy Seung-min, vice-président de la Commission des athlètes du CIO, a pour sa part souligné que les Jeux d’été seraient frontalement concurrencés par un Mondial biennal.
«Les risques de burn out ou de blessure grave», alors qu’un Mondial est «quelque chose de superbe, auquel vous arrivez à participer une ou deux fois dans votre vie», rapporte Europsport.fr

Faut discuter avec Gianni
«Il y a un moment où les athlètes et leurs représentants doivent dire stop», a-t-il ajouté. Le président du CIO Thomas Bach a reconnu qu’il aurait aimé «discuter de cela avec le président de la Fifa». «Mais ce n’est pas possible parce qu’il a annulé sa visite à Pékin avant-hier», a-t-il déclaré.
«Si vous êtes d’accord, nous allons essayer de le contacter, une fois de plus, et nous allons transmettre ces commentaires», a-t-il conclu.
Une situation qui enflamme les discussions et les débats autour de la proposition du président de la FIFA. Quelle place faudra-t-il accorder à ces discussions.
Résumé de H. Hichem