Arbitre internationale africaine et fière de l’être

Salima Mukansanga

Salima Mukansanga, Rwandaise de 33 ans, est à la «Une» de l’actualité footballistique. A la question qui fait tant rêver, «seront-elles nombreuses ces africaines à devenir arbitres ?». La réponse posée sur le ballon, est Oui ! Elles seront nombreuses. Nombreuses à marquer de leurs empreintes les pelouses des stades internationaux, et faire concurrence aux hommes. L’histoire ne sera pas muette, demain, elle l’expliquera comment ces Dames, accomplissent-elles leur mission.

La femme arbitre africaine au Mondial féminin
Salim Mukansanga, selon ce journal sportif, le ballon rond entre dans sa vie par l’intermédiaire de son papa, à l’adolescence. Mais, qu’est-ce qui l’attire vers l’arbitrage : «Je m’intéressais aux arbitres. Ils étaient différents, ils m’intriguent. Ils pouvaient prendre des décisions et tout changer. J’ai eu envie de me lancer là-dedans». La Rwandaise a 20 ans, en 2008, son certificat d’arbitrage, est dans sa poche, vite elle plonge dans ce monde d’arbitrage, et la voilà au cœur des rencontres de deuxième Division rwandaise, féminine, comme masculine».

Elle est, en Championnat d’Afrique et en Coupe du monde
Le temps passe vite, l’expérience étant acquise, «2014, elle officie pour Zambie-Tanzanie, en Championnat d’Afrique féminin. En 2018, elle est la seule à représenter l’Afrique pour le Mondial féminin des moins de 17 ans, en Uruguay. Un an plus tard, elle fait partie des trois arbitres femmes retenues pour arbitrer des matches en Coupe du monde organisé en France. Et pour elle, ce fut le match : Suède-Thaïlande (5-1). «Ce Mondial reste un souvenir incroyable. J’ai pu rencontrer Stéphanie Frappart qui est l’un de mes modèles. Elle ainsi la première femme à arbitrer un match de Coupe d’Afrique des nations. A France Football, ses premiers mots étaient accompagnés de larmes et d’un sourire révélateur «ça a été une expérience inoubliable», explique-t-elle, «installée devant la caméra de son portable depuis son domicile de Kigali, au Rwanda. J’ai reçu des dizaines de messages de félicitations. Je n’oublierai jamais ce match». Il s’agissait de ce fameux match qui avait opposé ce 18 janvier dans le cadre de la CAN-2021, au Cameroun le Zimbabwe à la Guinée (et qui s’est soldé sur le score de 2-1), à la faveur du Zimbabwe.

Mon travail a séduit
«Après le match, je me suis mise à pleurer dans le vestiaire. Mais c’était des larmes de joie. Je me disais que tous mes efforts avaient servi à quelque chose.» Mais les larmes disent bien plus encore et dépassent le simple moment d’histoire. «Quand on s’est réunis avec les officiels après la rencontre, ils m’ont dit qu’ils avaient été très contents de mon travail. Mais, au-delà de ça, je me disais surtout que je venais d’ouvrir une vraie porte. Je venais de montrer qu’une femme pouvait arbitrer un match masculin de haut niveau en Afrique. C’était quelque chose de très fort».

Faire bouger les mentalités
La Rwandaise fait part, au journaliste, sa fierté de pouvoir faire bouger les mentalités et servir d’exemple à des milliers de jeunes femmes du continent. «On entend souvent que les femmes ne peuvent pas courir comme les hommes, qu’elles peuvent être gênées par leurs règles, la grossesse, qu’elles ont moins de force que les hommes, toutes ces choses-là. Mais on est toutes capables de donner notre maximum pour atteindre le même niveau. Sans aucun problème. Et avoir eu l’opportunité de le montrer pendant cette Coupe d’Afrique des nations a été un moment très fort».

A la CAN-2021 ? C’était bien moi !
Presque aussi puissant que la désignation apprise par hasard, un mois et demi plus tôt. «Quand j’ai vu la liste des arbitres désignés pour la CAN et que j’y ai lu mon nom, j’ai cru que c’était une erreur. J’ai tout de suite appelé ma Fédération pour vérifier l’information et, là, ils m’ont dit que c’était bien moi qui avais été désignée. Je ne m’y attendais pas du tout. Sur le coup, j’étais un peu effrayée, mais prête à relever le défi et surtout très heureuse. C’était un honneur, un privilège rare qu’on m’offrait», déclare-t-elle à notre confrère de France Football.

Son rêve ? Etre au Qatar lors de la Coupe du monde
«Et pourquoi pas ? Je ne m’interdis pas de rêver.» En attendant, elle veut continuer de raconter son histoire. «Je voudrais ouvrir d’autres portes et montrer aux femmes d’Afrique qu’elles peuvent le faire, qu’on ne nous a pas offert cette opportunité à la CAN pour nous faire plaisir, mais parce qu’on s’en est donné les moyens».
Synthèse de H. Hichem (source FF)