«La lutte contre le tabagisme doit être élargie à tous les secteurs»

Pr Noureddine Zidouni à la radio nationale :

Le tabagisme est un problème majeur de santé publique. Et pour faire face à ce fléau, «il faut sortir de la culture des commémorations des dates et des journées mondiales et institutionnaliser», a recommandé le Pr Noureddine Zidouni, Chef de service pneumologie à l’hôpital de Béni Messous.
Les panneaux d’affichage et les campagnes de sensibilisation sont, selon lui, des moyens qui demeurent sans aucun effet sur les fumeurs.
Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le Pr Noureddine Zidouni a précisé que le tabac est un comportement social néfaste qui nécessite l’implication non seulement des professionnels de la santé, mais aussi des sociologues.
«Longtemps livrée aux professionnels de la santé, la lutte contre le tabagisme doit être élargie à tous les secteurs», a-t-il préconisé précisant que : «Nous ne luttons pas uniquement contre les maladies que provoque la consommation du tabac, mais contre un comportement social néfaste, d’où la nécessité d’impliquer des sociologues et des anthropologues.»
La lutte contre le tabac s’est retirée des structures de santé pendant la crise pandémique, il est temps, selon le spécialiste, que les Comités nationaux de lutte contre la consommation de la cigarette, reprennent leurs activités, en partenariat avec la société civile.
Selon le pneumologue, le médecin agit aujourd’hui pour corriger les dégâts de la consommation du tabac, mais non pas pour éviter aux jeunes la première cigarette.
De nombreuses enquêtes ont démontré que la consommation de la cigarette chez la population juvénile ne cesse d’augmenter. C’est à l’âge de 45 ans que la conscience du sevrage s’installe, «ce qui est déjà trop tard, vu que l’individu en question est déjà atteint d’une maladie respiratoire ou d’un cancer», regrette le président du Comité intersectoriel de lutte contre le tabagisme, qui alerte contre la première tentative de fumer : «Il faut à tout prix éviter la première cigarette.
Ce qui nous intéresse, c’est d’éviter d’arriver à ces stades».
Il faut également, a-t-il précisé, de réactualiser des enquêtes pour élaborer des statistiques qui soient fiable, rappelant des chiffres communiqués auparavant : la consommation de tabac fumé est de 15% chez les plus de 15 ans, 27% chez les hommes et 1,7 % chez les femmes.
Il a indiqué que les enquêtes de ce type sont recommandé tous les 5 ans, pour mesurer les données et pour évaluer l’impact positif ou négatif de notre action et de la traduction en terme de loi de dispositif qui, non seulement, préserve les implications et les non-fumeurs.
«Il ne faut pas oublier les non-fumeurs et les enfants qu’on doit protéger également», a-t-il noté dans ce sens. Il révélé par ailleurs que plusieurs enquêtes mondiales ont montré que «les enfants de fumeurs sont plus fragiles et développent plus souvent des infections respiratoires. Sans oublier les enfants de deux parents fumeurs qui ont un faible point de naissance».
Manel Z.