L’huile d’olive extra vièrge, un produit en vaut la peine

Huilerie Redjdal (Béjaïa)

La saison oléicole que bon nombre d’agriculteurs attendaient avec promptitude, tire à sa fin, dans une période pas du tout clémente, eu égard, à la complexité de l’activité d’une part et d’autre part, au manque voire même, à l’absence totale de pluies et neiges qui auraient, aux yeux des populations dont la survie en dépende, occasionné des désagréments à plusieurs niveaux. Cette austérité caractérisée par des facteurs autant intrinsèques qu’extrinsèques, auront du coup, crée un climat de profonde affliction chez nos pauvres paysans, dont la plupart ne vivent que des recettes provenant de leur récolte. Contrairement à l’année précédente où, le rendement avait été de loin plus avantageux, cette année , nous-a-t-on précisé, c’est le branle-bas de combat auquel sont confrontées particulièrement, les populations des zones montagneuses dont la mission est souvent complexe. La récolte qui vient de se clôturer nous a-t-on-fait écho, a été désastreuse autant du point de vue rendement que qualité. Seule 18 litres d’huile sont extraites sur un quintal d’olives passé sous presse. C’est à se demander, à combien reviendrait le coût de ce produit une fois transformé, pour ses familles entièrement mobilisées durant toute la période qu’aura duré la cueillette. Il est toutefois utile de souligner que cette quantité pourrait varier pour atteindre entre 20 et 22 litres dans les régions douces et les vals. Ceci selon plusieurs avis, diffère d’une zone à une autre et d’un relief par rapport à un autre.
Aussi, doit-on reconnaître, en dépit des difficultés souvent complexes, que présente ce secteur, un intérêt particulier est ressenti ces dernières années par des jeunes, hommes et femmes confondus, dont la plupart, sont issus de grands instituts relevant aussi bien de ce secteur névralgique qu’est l’agronomie que d’ailleurs. Ceci nous a-t-on expliqué, serait né du soucis à devoir propulser ce produit du terroir au rang qu’il mérite et du coup, travailler dans le sens à protéger les vertus qui sont les siennes. Ceci, par l’amélioration des conditions de collectage, de stockage jusqu’au broyage et raffinage.
A Allaghan, où l’on s’est rendu en compagnie d’un ancien confrère de la chaîne Echourouk en l’occurrence, Bensalahededine Boubekeur dit (Bob), l’ivresse était au comble. Ce village situé à quelques encablures seulement de Tazmalt et à environ une quinzaine de kilomètres d’Akbou est une vaste pépinière où, les travaux de jardinage, la paysanerie et l’élevage dominent.
Pour revenir à notre point d’attache, la famille Redjdal, propriètaire légale et employeur de cette grande huilerie, si elle continue toujours à ouvrir grandement les portes de son unité de trituration des olives aux populations, c’est d’abord par fidélité mais aussi, par soucis de ne pas trahir la passion ancestrale léguée de père au fils. Ce principe n’est pas passé comme une lettre à la poste. C’est un message bien reçu est très fluide du moins pour l’un de ses fils en l’occurrence Mohammed un jeune diplomé en Marketing et Managment qui venait tout juste de rentrer du Canada où il exerçait sa propre spécialité.
N’ayant pu détecter un assortiment en mesure de combler le vide de son défunt père, il prend le taureau par les cornes et se saisit du gouvernail qu’il pilotera avec toute la prouesse qui est la sienne. Sur les lieux, nous avons été autant séduits que surpris par les images qui s’offraient à nos yeux. Un véritable laboratoire de trituration d’olives qui livre ses secrets aux curieux et visiteurs de passage.
Une huilerie hautement perfectionnée nécessite une prise en charge à la hauteur des prestations qu’elle fournit. Une presse donc dotée d’adjonctions impressionnantes où, de nouveaux équipements y sont incorporés. Ces éléments fraîchement intégrés dans cette chaîne, affirment si besoin est, sur l’hygiène, par l’isolement des corps étrangers et la pureté du produit extrait .
A la différence des autres unités installées ça et là, à travers le pays, cette dernière dispose en plus, d’accessoires d’accompagnement garantissant à la fois, la rapidité d’exécution et la qualité du produit fini. concernant justement les critères garantissant la bonne hygiène, Mr Rédjdal, nous conduit dans une aire protégée, mitoyenne à la salle des opérations, celle-ci, d’après les équipements qui s’y trouvaient, servirait à l’entreposage des olives dans des caissons en plastique, aérés de parts et d’autres. Sur le même site, notre ami Mohamed, fin passionné qu’il est, nous mettra aux prises avec une série de comparaisons vérifiables à l’œil nu, entre des olives enfouies dans des sacs fermés et privés d’aération et d’autres contenues dans des caissons largement ouverts qu’on pouvait déplacer à tout moment via un engin réservé à cet effet jusqu’au plateau de pesage d’où, il suivra le processus d’évolution qui s’impose et ce, jusqu’à sa phase finale.
Notre présence sur ce lieu qui fait face à une pléiade de combinaisons captivantes les unes que les autres , nous donne l’envie d’y demeurer pour intensifier l’ivresse découlant des senteurs qui s’y dégageaient. Une véritable industrie de trituration d’olives que les pouvoirs publics doivent indubitablement vulgariser pour le débarrasser de la rouille dont on l’avait peint et de l’épave assombrie, dans laquelle on l’avait confinée. L’arborer au diapason des autres produits du secteur agroalimentaires qui bénéficient jusque-là, du soutien de l’Etat et de tous les privilèges liés à sa vulgarisation et à sa promotion, ne fera que contribuer une autosuffisance en matière de commercialisation et consommation mais aussi, à l’enrichissement du secteur qui reste le nerf de guerre dans notre société. Avec l’huile d’olive, on ne peut que vivre mieux.
Hamid B.