Touzouirt Boualem et Ouriachi Mokrane ne sont plus 

Disparition de deux icones du football ménaïli

Boualem Touzouirt, l’enfant de la commune, ou de l’ex-château d’eau, l’excellent défenseur des années post indépendance n’est plus ! Les sportifs, les habitants de la ville des Coquelicots et de toute la région de Bordj-Ménaïel sont sous le choc suite au décès de leur idole, père de l’excellent footballeur Yacine Touzouirt qui a fait le bonheur de plusieurs clubs de la division nationale Une : tel père tel fils.

Ancien joueur de la JS Bordj-Ménaïel, c’est un personnage plein de sagesse. Un homme communicatif, respecté et respectueux avec tout le monde. Jamais un mot déplacé. Un homme dont le nom est intimement lié à la balle ronde ménaïlie. Il incarnait des valeurs sûres, il est toujours respecté et le sera bien qu’il nous a quittés subitement sans nous dire adieu. Ammi Boualem a consacré toute sa vie pour le football pour se retirer définitivement du milieu qu’il avait jugé trop ingrat.

Boualem Touzouirt est en quelque sorte la fierté des Coquelicots. Il a connu des vertes et des pas mûres avec la Jeunesse sportive de Bordj-Ménaïel. Il incarne à lui seul l’impétueuse histoire du vieux club de football des Rouges. Il a porté des années durant en qualité d’ancien joueur, le club phare de cette localité, celle que l’on surnomme la ville du quinze et demi. Le nom de Touzouirt Boualem fait partie de la glorieuse équipe de football des années postindépendance. Il a joué avec les grands tels que Hocine Tonkin, Ramdani Brahim, Amrous Amar, Tabet Ali, Amrous Ahmed, Amrous Hocine, Amrous Tayeb, Amrous Sadek, Amrous Omar, Amrous Essaid, Slimane Madéne, Kesraoui Ali, Kherroub Ali, Madéne Hamid, Ouriachi Youcef, Matouk Abdelkader, Cherifi Ali, Idir Seddik, Aidir Hamid, Bouchanane Amar, Cherifi Omar, Ouriachi Said et des centaines d’autres. Il a tiré sa révérence comme les Slimane Madéne, Amar Amrous, Tabet Ali, Kesraoui Ali et Benabi Boubah. Il est décédé à l’âge de 77 ans. Pour rappel, il a commencé à taper dans le ballon dans la rue alors qu’il n’avait que treize ans. Il a côtoyé tous les grands joueurs ménaïlis de l’époque.

Là où il est passé, il a connu de grands hommes, à l’image des gens de Rouiba, Draâ Ben Khedda, Tizi-Ouzou et du Mouloudia d’Alger. Pour Touzouirt Boualem, la JSBM est plus qu’un club de football, c’est une grande famille, une école de patriotisme, un patrimoine inestimable, une page glorieuse du football algérien, aime-t-il à le répéter. Pourquoi tant d’amour et tant de passion pour ce club ? Il n’a jamais accepté la relégation de la JSBM. Il est de cette catégorie d’hommes qui parle peu. Il fait partie des anciens meubles du club. Lorsque la JSBM évoluait en division régionale, le sort avait voulu qu’elle tombe en Coupe d’Algérie face au grand CR Belcourt des Abrouk, Tlemçani et Madani. Et si notre mémoire est bonne, Ammi Boualem adorait jouer dans la catégorie des réserves avec les regretté Said Chache, Achouri Mouloud, Agraniou et autres. Le football lui a permis de connaître de grands hommes à l’image du regretté Ammi Smaïl Khabatou, Zouba Abdelhamid, Maouche Mohamed, Ramdani Brahim et autres.«A Allah nous appartenons, à Lui nous retournons». Toutes nos condoléances à la famille sportive de Bordj-Ménaïel, à sa propre famille tout en espérant que l’école de football «El Moustakbal» continuera son projet de formation comme il l’a toujours voulu. Ouriachi

Mokrane, l’enfant terrible de la JSBM
Il était la fierté de toute la région de Bordj Ménaïel pour en devenir la coqueluche. L’idole des jeunes de toutes les générations, celle d’avant l’indépendance du pays ainsi que celle postindépendance. Il était très doué au football, un génie en quelque sorte qui savait jouer au ballon de balle hors-pair, clairvoyant dans l’entrejeu, doté d’un tir terrible et aussi le spécialiste des buts marqués directement par corners. Il faisait partie de la composante de la JS Bordj-Ménaïel en côtoyant les meilleurs de plusieurs générations, l’époque des Bendia, des frères Benabi, Toumi, Ouriachi, Hamadache Mouhouche Kader, Hocine Takdjerad, Salah Takdjerad, Mahiout et des centaines d’autres. Ouriachi Mokrane est un personnage du monde sportif ménaili très connu dans le milieu du football, méconnu de la jeunesse actuelle. Et pourtant, il a donné à la balle ronde algérienne ses plus belles lettres de noblesse. Il a connu les meilleurs coachs et techniciens, à l’image de Hamoutène Hacéne, Ahmed Lakehal, Lagoun Ahmed, Ali Benfeddah et Ahmed Arab. Ils ont toujours rendu d’énormes services en soutenant son club de cœur, il a même été présent lors de l’accession des Rouge et Noir. Pour les Ouriachi, le football était une affaire de famille. Cependant, les Ménaïlis sont tous d’accord pour dire que Mokrane était le meilleur, et celui qui avait le plus donné à la JSBM. Il a été très fidèle pour le club de sa ville natale en refusant toutes les offres alléchantes de différents grands clubs d’Algérie. Il aimait trop son équipe d’enfance pour la quitter aussi facilement. C’était un joueur épatant et correct. Il était le meneur de jeu et le poumon de l’équipe. Il avait donné le meilleur de lui-même à la JSBM, mais il n’avait rien reçu en contrepartie. Un hommage serait la moindre des choses qu’on puisse lui offrir, il le méritait très bien. Malheureusement, rien n’a été fait à son égard.

Ouriachi Mokrane était l’ami intime et confident du docteur professeur Toumi Mohamed. Il adorait sa ville natale, il venait chaque week-end remplir les batteries. Il leur est arrivé de jouer ensemble dans une même rencontre de football. Ils avaient servi loyalement le club des Coquelicots, même de loin. La ville de Bordj-Ménaïel est en deuil, elle vient de perdre son icône du football, sa star et d’ailleurs ils sont venus de loin assister à son enterrement. Certes Ouriachi Mokrane vient de nous quitter sans rien demander, mais la chose qui nous a le plus marqué en lui, c’est que le personnage a toujours porté en lui le survêtement Rouge et Noir des Coquelicots jusqu’à la dernière minute de son existence. Adieu l’artiste.
Kouider Djouab